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Exposition « Splendeurs de la cour de Saxe » au Château de Versailles, jusqu'au 23 avril 2006.
Dresde, aussi surnommée « La Florence de L'Elbe » a connu son apogée entre 1700 et 1750, sous les règnes de Frédéric-Auguste II, dit le Fort, prince électeur de Saxe et roi de Pologne (1670-1733) et de son fils Frédéric-Auguste III (1696-1763), plus connu sous le nom d'Auguste le Fort. Durant cette période, la Saxe est l'un des états les plus riches du Saint Empire Romain Germanique ; à la fois par les ressources minérales des Monts Métallifères (argent, émeraudes, jaspe, porphyre...), et par sa position stratégique à la croisée des routes commerciales. Cet âge d'or se terminera au cours de la guerre de sept ans, lorsque la Prusse bombardera et occupera Dresde en 1756.
Cette richesse a rejailli sur la capitale, où l'on a assisté à la construction de nombreux monuments dans un style baroque éblouissant. On peut citer en particulier le Zwinger et la Frauenkirche. Ces merveilles architecturales ont été détruites en quasi-totalité par les bombardements américains de 1945. Cependant, cette accumulation de richesse ne s'est pas limitée à un impact sur l'architecture. Les princes électeurs ont aussi profité de leur trésor pour se muer en collectionneurs avisés d'½uvres d'art. Frédéric-Auguste II et III ont visité le château de Versailles au début du règne de Louis XIV, alors que le palais était à l'apogée de son éclat. Ils sauront en reprendre le concept de « gouvernement par les arts ».
Auguste le Fort fait réaménager une partie du rez-de-chaussée du château historique médiéval des princes-électeurs pour y créer « La Voûte Verte » musée-forteresse ouvert au public qui accueille les ½uvres d'art de sa collection. Il faut dire que celle-ci est riche de pièces d'orfèvrerie - dont l'Obeliscus augustalis, crée entre 1719 et 1722 par l'orfèvre Dinglinger et l'architecte Permoser, est la pièce maîtresse - de sculptures, de peintures, de porcelaines...
L'exposition au château de Versailles présente une partie des collections de la Voûte Verte. Au niveau des peintures, leur nombre est réduit, on note tout de même la présence d'un Canaletto représentant les bords de l'Elbe. Le c½ur de l'exposition est l'orfèvrerie et la sculpture. On remarque en particulier de très belles pièces finement ouvragées en argent doré, des ½uvres en ivoire d'un travail et d'une finesse impressionnante. Il y a des vasques et des coupes en cristal de roche de taille très raffinée. On voit aussi des armes tels que des pistolets à silex dont le crosse est incrustée de motifs métalliques très détaillés. Quelques vêtements d'apparat des deux souverains sont aussi exposés, avec des breloques (boutons de manchette, décorations, broches, diadèmes, couronnes...) serties de pierres précieuses.
Mais la pièce maîtresse est l'Obeliscus augustalis qui vient d'être restauré, et qui sera le joyau de la Voûte Verte bientôt reconstruite. Car cette exposition n'est qu'un prélude. Après la reconstruction à l'identique du Zwinger il y a plusieurs décennies et de la Frauenkirche récemment, c'est bientôt au tour du musée de la Voûte Verte de ressusciter pour présenter les collections mises à l'abri avant les bombardements de la deuxième guerre mondiale.
Cette exposition est donc l'occasion unique de voir un échantillon des richesses de la cour de Saxe en région parisienne, avant qu'elles ne soient définitivement installées dans leur nouveau musée.
Je vous met 2 photos que j'ai prises, et celle publiée par Le monde (la troisième)
À bientôt!