Un petit article de lequipe.fr sur Domenech...Ca peut permettre à ceux qui ne l'aiment pas trop de le décrypter un peu mieux...Citation
Foot-Bleus : Domenech:«Je suis dans la froideur»
Répondant à l'invitation de Gervais Martel, qui présentait jeudi soir ses voeux pour 2007 aux partenaires et supporters du Racing Club de Lens, Raymond Domenech a bravé les vents violents pour effectuer le court trajet entre Paris et l'Artois. Au stade Félix Bollaert, le sélectionneur national a également procédé de bonne grâce à une rencontre informelle avec la presse nordiste. Une occasion supplémentaire d'expliquer ses (non) choix et de revenir, évidemment, sur une Coupe du Monde qui, à son corps défendant, a fait évoluer son statut. Mais pas sur le retour à la compétition de Fabien Barthez. «Il n'est pas Nordiste», dribble Domenech, rebondissant sur les multiples questions ayant trait à l'absence de joueurs régionaux (le Lillois Mathieu Bodmer notamment) en Equipe de France.
«Je n'agis jamais sous la pression, jamais dans l'affectif, je suis dans la froideur», rappelle ainsi l'ancien Lyonnais. «Je le répète souvent : j'arrive à comprendre que les gens ne me comprennent pas. Je ne suis pas toujours clair et on ne peut pas tout expliquer.» Comme la convocation - sans suite - de Gonzalo Higuain. «Par exemple, je connais Mathieu (NDLR : Bodmer). C'est lui qui va ouvrir la porte. En revanche, je connaissais moins Higuain. Je voulais le voir tout de suite.» Histoire, et c'est peut-être manqué, de séduire le joueur avant la prochaine rencontre amicale face à l'Argentine et de ne pas laisser passer un jeune talent susceptible de porter le maillot bleu, à l'heure où la formation à la française est soumise à rude concurrence. «Les clubs fonctionnent bien. Maintenant, il faut faire attention de ne pas se reposer sur nos lauriers. On doit avoir des idées et ne pas lâcher l'avance que l'on avait. A l'heure actuelle, on exige des jeunes qu'ils puissent être pros à 18, 19 ans. J'ai l'impression qu'il y a un relâchement à ce niveau là. Ca vient de tout le monde. C'est une chose qu'il faut travailler. »
Une chose que Raymond Domenech n'a en revanche pas directement travaillée, c'est la notion de sa légitimité à la tête des Bleus. «Je m'en fous ! Je n'en ai pas besoin. Je suis légitime parce que je suis en poste. Le jour où l'on me dira "ça suffit", je m'en irai. D'ailleurs, je n'ai jamais senti, dans la rue, des attaques, des critiques. Il y a un côté chaleureux quand je me promène. Et pas à cause de la Coupe du Monde. Pour Aimé (NDLR : Jacquet), il y a eu un avant et un après. Il ne pouvait pas sortir, aller au restaurant. Une fois, on s'était fait agressé parce que des gens l'avaient reconnus dans la voiture. Le 12 juillet 1998 au soir, il était l'élu, intouchable ! »
Des mots quasiment mystiques, qui rejoignent la fameuse prémonition concernant la date du 9 juillet 2006, celle de la finale de Berlin. «Mon but n'était pas de devenir sélectionneur mais de gagner le mondial.» Une certitude engendrée par «la connaissance des joueurs. Si j'avais eu une équipe de pipes, je n'aurais pas dit cela. Mon travail a été de les persuader que leur niveau n'était pas celui de 2002 et de 2004. L'idée de la liste est également importante. Il y a deux volets : ceux qui vont jouer et ceux qui ne vont pas jouer. Ceux là ne doivent pas s'imaginer meilleurs que ceux qui jouent. S'ils sortent leurs états d'âmes, c'est mort. Aimé avait travaillé là-dessus en 1998. Des joueurs savaient qu'ils ne joueraient pas en Allemagne à moins d'un miracle. Je leur ai dit. Ce n'est pas facile pour eux, en particulier de s'entraîner, de remettre ça au lendemain d'un match pendant que les autres vont aux soins et devant la presse. Je leur tire un grand coup de chapeau.» Et de conclure, non sans avoir également évoqué l'importance du voyage en Martinique : «Je ne pourrai effacer Berlin que si l'on se qualifie pour l'Euro 2008.» Au fait, Raymond, c'est quoi la date de la finale ?
Olivier Maillard, au stade Félix Bollaert de Lens