Vu hier soir Micmacs a tire-larigot, le dernier film de Jeunet.
Ce n'est pas peu dire que j'adore ce realisateur. Sa patte graphique est reconnaissable entre toutes, avec ces eclairages jaunes et verts, ce gout pour la brocante, les petites choses recyclees de partout, les drapes elegants, etc. Et voila que son dernier film est une merveilleuse compilation de tout cela! Le cote "foire aux monstres" de Delicatessen, le cote cirque (nous avons une contortionniste) et mechants etranges de La Cite des Enfants Perdus, les saynetes touchantes d'Amelie, le tout enveloppe dans une ambiance retro/naphtaline... Et bien sur une foultitude d'acteurs habituels, a commencer par Dominique Pinon, et plus recemment Yolande Moreau, ainsi que d'interessants nouveaux venus, comme Andre Dussolier ou Jean-Pierre Marielle, pour citer les plus connus. Mais la revelation est sans doute Dany Boon, surprenant de justesse et de tendresse.
Le pitch: un pov'type survit a une fusillade, mais finit avec une balle dans le crane, qui le condamne a une vie a l'ecart, parmi une troupe de personnages colores. Lorsqu'il tombe sur les fabricants d'armes qui sont responsables de sa condition et du deces de son pere, il decide de leur rendre, avec ses petits moyens, la monnaie de leur piece.
Et c'est dans le pitch que reside le gros probleme du film... C'est a crever de niaiserie. Comment un benet barde de bons sentiments et aides de ses amis freaks peut faire tomber deux (tres) caricaturaux marchands de mort. Ca se laisse regarder, c'est mignon tout plein, mais la tentative de mettre de plus grands enjeux qu'un Amelie, avec les moyens d'Amelie, tombe completement a plat. Il n'y a pas du tout la noirceur onirique de La Cite des Enfants Perdus, juste... de la gentillesse degoulinante. Et puis, le film est lent a demarrer, en plus de son propos simpliste.
Alors oui, c'est beau, tres beau! Du Jeunet typique. Les acteurs sont formidables, les dialogues bien sympathiques. Mais bon, c'est un simple divertissement, bien trop redondant avec le reste de la filmo du monsieur. Une sorte de best-of au service d'un scenario cul-cul. Quel gachis, c'aurait pu etre tellement mieux...