:ptdr:Citation de http://www.lnc.nc/article/pays/les-votes-ump-a-la-mer
D’abord, le vote des militants locaux de l’UMP n’aurait pas été pris en compte à Paris. Mais ensuite et surtout, selon la commission de contrôle, des irrégularités auraient été commises localement.
La Calédonie se retrouve en bonne place dans les journaux métropolitains. En cause, une suspicion d’irrégularités dans le vote interne survenu samedi dernier pour élire le nouveau président national de l’UMP.
Le premier coup est parti mercredi de François Fillon et de son entourage. L’ancien Premier ministre, battu d’un cheveu, a affirmé que la Commission d’organisation et de contrôle des opérations de vote (Cocoe) avait omis de comptabiliser les votes en provenance de Calédonie, de Wallis-et-Futuna, et de Mayotte. Vote qui, selon lui, aurait privé Jean-François Coppé de sa courte victoire. Toujours selon François Fillon et son directeur de campagne, Eric Ciotti, le score serait alors de 88 004 voix en faveur de François Fillon, et 87 978 pour Jean-François Copé. En somme, celui qui était mardi vaincu d’un cheveu, serait aujourd’hui vainqueur d’un poil.
Conséquence, François Fillon a demandé à Alain Juppé de prendre la présidence par intérim de l’UMP, et s’est dit prêt à aller en justice si la commission de contrôle du parti ne faisait pas elle-même la lumière.
Trouble. Mais curieusement, l’ancien Premier ministre déclarait ne plus vouloir de la présidence du mouvement. Naturellement, l’affaire a semé le trouble au sein de l’UMP calédonien.
A la permanence du Rassemblement à Nouméa, où le scrutin a été organisé samedi dernier, on affirme avoir suivi une procédure tout à fait transparente. « Nous avons procédé au décompte des voix jusque tard dans la soirée et les procès-verbaux de résultats ont été envoyés dimanche matin par fax à la commission de contrôle », résume Vaea Frogier, responsable de la permanence du Rump.
Le deuxième coup, bien plus gênant, est parti hier soir puisque selon l’AFP et plusieurs journaux métropolitains, la commission de contrôle aurait décelé des irrégularités dans le scrutin calédonien.
La première d’entre elle aurait consisté à autoriser à la fois le vote par correspondance directement à Paris, et le vote local à la permanence du Rassemblement. Or, il semble bien que le règlement de l’UMP prévoyait soit l’un, soit l’autre, mais pas les deux. Car le risque est alors trop grand de laisser passer des doubles votes.
Cafouillage. D’où un certain cafouillage. Dans un bref communiqué, rendu public dès mercredi soir à Paris, le député européen Maurice Ponga souhaitait « apporter son soutien à une prise en compte effective des voix des militants UMP de l’outre-mer. »
Mais un peu plus tard, Pierre Frogier, Hilarion Vendegou, le sénateur wallisien Robert Laufoaulu, et le même Maurice Ponga cosignaient un communiqué d’une tonalité bien différente. Les quatre parlementaires UMP affirment refuser « d’être pris en otage pour arbitrer une querelle que nous estimons dépassée et réglée depuis la publication des résultats par la Cocoe. La campagne interne pour le choix de notre président est maintenant derrière nous, nous demandons désormais que vienne le temps de l’unité, tel qu’il a été souhaité dès lundi par les deux candidats. C’est pourquoi nous estimons que la contestation n’est plus de mise et doit laisser place à la sérénité retrouvée. »
Pour l’heure, on en est loin.Citation Le chiffre
1 178
C’est le nombre de suffrages exprimés samedi dernier à Nouméa lors de l’élection du président de l’UMP.Citation n Repères
Estrosi « ne comprend pas » Pierre FrogierMilitants frustrés
Christian Estrosi, qui vient de prendre connaissance des déclarations de Pierre Frogier, regrette le « très mauvais message envoyé à tous les ultramarins ». « Je demande aux militants calédoniens comment est-ce qu'ils peuvent apprécier qu'un de leur grand élu, qui est mon ami, puisse dire : “peu importe que mes militants se soient prononcés, il n'y a qu'à les oublier, les laisser de côté, et que ce n'est qu'une affaire parisienne.” Ça veut dire que la prochaine fois, ils n'iront même plus voter. Alors que la Calédonie a été si malmenée, je ne comprends pas qu’il puisse avoir une telle position. Il doit y avoir une instrumentalisation quelque part », a lancé le maire de Nice qui serait prêt à quitter l'UMP si Jean-François Copé continuait de s'accrocher à ce poste de président du premier parti politique français.
Si pour les dirigeants du rassemblement UMP, il est temps de tourner la page, certains militants ne l’entendent pas de cette oreille. « Nous payons chaque année nos cotisations pour adhérer à l’UMP, remarque l’une d’elle. Certains d’entre-nous ont parcouru un trajet important pour aller voter. Le minimum pour nos dirigeants, serait de demander une vérification. Car s’il se révèle que nos voix n’ont pas été prises en compte, ça veut dire que Paris se désintéresse un peu plus de la Calédonie et que ce scrutin n’était qu’un simulacre. Nous avons droit à un minimum de respect. »
Même son de cloche de la part d’un autre, sur Facebook : « S’il est avéré que les bulletins de vote des militants calédoniens ont été laissés de côté, il s’agira d’une faute morale inacceptable. »