Bon, le Manson nouveau est arrivé, et en bon fan boy, j'ai couru donner 10 livres pour l'acquérir.
Il s'appelle Born Villain, la pochette est fort sobre, le contenu encore plus... En dépliant le boîtier cartonné, je découvre avec horreur "Lyrics at Bornvillain.com". Ça explique la légèreté de la chose : ils ont fait l'économie d'un livret. :sleeping:
Mieux encore, la piste bonus (un duo avec Johnny Depp) est uniquement indiquée par un sticker sur l'emballage plastique, rien sur la liste officielle au dos. :sleeping: :sleeping:
Bon. Passons sur ces considérations bassement matérialistes mais peu réjouissantes (ceci dit, je me suis fait suer à payer le support physique, j'aimerais des efforts de ce côté aussi). Overneath the path of misery, le premier titre dévoilé et adossé à un clip tourné par Shia Labeouf, ne m'avait pas convaincu, et c'est un euphémisme. Par contre, le premier single officiel, No Reflection, avait emporté mon adhésion ! Enfin un titre accrocheur, qui bouge, et qui sonne comme de l'Antichrist Superstar (en plus gentillet, tout de même) ! D'où mon achat.
Première écoute du CD : il me tombe des oreilles, c'est du mid-tempo gentillet, version Eat Me, Drink Me, MAIS j'ai envie de le rejouer car quelques titres avaient accroché mon oreille. Et j'ai bien fait. Car si la première moitié de l'album est - hélas ! - passablement ennuyeuse, la seconde est vraiment intéressante.
Pas de titre emblématique porteur comme Rock is Dead ou This is the new Shit, à l'exception de No Reflection, déjà cité. Mais des expériences sonores ou des ambiances apétissantes, comme du glam-rock version Mechanical Animals (Slo-Mo-Tion), du Sprech-Gesang (on dirait du slam, en français ?) sur The Gardener, des sussurements et une berceuse hypnotique qu'on dirait échappée d'une version deluxe de Eat Me, Drink Me avec Breaking the same old ground (qui me rappelle le thème de Orochi Chris dans KOF, c'est surprenant, mais j'adhère complètement !). L'une des perles de l'album est aussi inspirée de Mechanical Animals : Children of Cain. Une sorte de version moderne de The Last Day on Earth, avec des paroles d'une piste jamais publiée d'Holy Wood : un bon pedigree !
Un peu de gros son est au rendez-vous dans l'excellent Murderers are getting prettier every day, qui lui me rappelle la BO de Return of the Joker.
Beaucoup de travail sur les sonorités, c'est très léché, de même que les paroles, qui ne sont pas une litanie d'obscénités (même si elles restent très mansoniennes). Il cite pèle-mêle Shakespeare, les mythes grecs (Overneath the Path of Misery), Baudelaire (The Flowers of Evil), évoque Brigitte Bardot (avec une blague à la (s)Aint, dans Children of Cain). Il continue de créer des mots-valises, comme au bon vieux temps (sui-sites, par exemple, même si je reste scotché à Gloominati).
Mais alors, les pistes sans intérêt, elles sont vraiment sans intérêt... Hey, Cruel World est générique à souhait et Disengaged est soporifique, malgré les essais vocaux dessus, pour ne citer que ces deux-là.
L'album m'a bercé jusqu'à deux heures du matin la nuit dernière, à force d'appuyer sur le bouton Repeat, et il passe en boucle aujourd'hui au bureau. Certainement pas le plus endiablé jamais composé. C'est une sorte de Eat Me, Drink Me pour l'ambiance générale, mais sur lequel les ombres de Mechanical Animals et Holy Wood planeraient : son, paroles, effets. Objectivement, on aurait pu espérer plus (et mieux). Mais je suis satisfait d'entendre que Manson n'est pas mort et enterré, et j'ai bien 5 pistes qui vont rejoindre mon dossier "Manson - Favoris".