Tiens je n’avais pas vu qu’il y avait un sujet sur la crise. On va en profiter pour faire un petit message là-dessus. Ca va me faire du bien de retravailler les mécanismes économiques.^^
Pour l’origine de la crise, il faut partir bien évidemment du 11 septembre 2001. Après l’attaque terroriste, il y a eu la peur que l’économie américaine ne soit paralysée, et donc pour inciter à l’achat et donc au crédit, le Président de la FED a mis les taux d’intérêt à 1%, c’est-à-dire un taux complètement dérisoire car on emprunte pour quasiment rien.
On était là quand même dans une politique assez keynésienne tout de même, car c’est bien une politique de la demande. Ce qui est tout de même renforcé par les dépenses de l’Etat américain et de sa dette pour une guerre énergétique plus que sur le terrorisme, mais c’est une autre histoire.
Pour revenir aux taux d’intérêt. Comme ils sont très bas, les individus sont incités a dépensé et à emprunter. Et vu que les taux sont très bas on autorise même que des personnes à risque puissent emprunter, c’est-à-dire des personnes avec peu de fond propre, ce sont les Subprimes. Et donc ces individus vont vouloir acquérir tout naturellement au moins un bien immobilier. Comme c’est pas cher et que et qu’on autorise tout le monde et bien même les plus pauvres y vont. Les banques et les agences immobilières y vont à bon train. Mais il y a un problème majeur. Les taux sont peut être à 1% mais ils sont variables. Et en cas de basculement des taux l’emprunt gonfle rapidement.
De l’autre côté les banques et investisseurs financiers avec ces fameuses créances en rapport avec ces prêts à l’immobilier, la consommation etc…. ; les fameuses subprimes, les transforment en titre financier, c’est la titrisation. Le but et de se faire du fric et de réduire le risque. Un des points fondamentaux dans l’analyse financière c’est le rapport rentabilité/risque. Plus un titre est rentable plus il est risqué et inversement. Et bien souvent pour réduire le risque, on fait des portefeuille d’action avec des titres diverses (en gros on prend des actions dans le secteur du bâtiment d’autres dans l’informatique et encore d’autres dans l’énergie etc…, car si une baisse les autres ne feront pas forcément la même chose) ; et globalement c’est efficace. Et là les subprimes ont les a mis en morceaux et mis dans différents portefeuilles afin de réduire les fameux risque et rendre rentable les portefeuilles.
Les banques et acteurs financiers se sont échangés ces titres sans trop savoir ce qu’il y avait vraiment dedans ; enfin ils savaient plus ou moins car ils revendaient, la même chose aux copains. Tout le monde s’est filé les titres dans la bonne humeur en spéculant bien dessus. Le problème c’est que les taux d’intérêt ont augmenté car ils ne pouvaient pas rester éternellement bas et on a mis sur la paille de nombreuses personnes qui avaient contracté des subprimes. Comme ils n’avaient quasiment aucune ressource, on leur a pris bien entendu leur maison. On a donc mis des gens à la rue, mais l’histoire ne se finit pas là.
Comme les individus sont insolvables, les créances sont nulles. Et donc si les créances sont nulles, les titres le sont aussi. Et donc sur les marchés financiers on s’est retrouvé à spéculer sur des valeurs qui ne valent strictement rien. On a spéculé sur du vide. Et à un moment on finit par s’en rendre compte et on ose plus racheter des titres aux copains car on ne sait pas ce qu’il y a vraiment dans les portefeuilles et on tente en vain de vendre les siens. Le Système se fige, et il y a un problème de liquidité. Les titres ne circulent plus et on a des actions dont on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans qui valent peut être rien. Il y a des craintes de partout et on rentre dans ce qui peut arriver de pire sur les marchés financiers ; une crise de confiance.
Les banques qui n’ayant que peut de fonds propres et peu de réserve se retrouve d’un coup sans liquidité, et elles se cassent la gueule et font faillite alors que naturellement rentable.
Et par effet de dominos on touche tout le monde et comme le marché financier est mondial cela se propage partout.
Il y a donc une sélection au niveau des banques entre celles les plus solides et les plus faibles et entre celles ayant spéculées sur les subprimes et celles qui ne l’ont pas fait.
Maintenant le but est de savoir comment cela va se propager sur les autres banques, si cela va entraîner une crise économique et comment résorber le problème.
Sur le plan français, en toute logique les banques sont moins touchées pour plusieurs raisons.
Alors oui, elles vont être touchées car le système financier est mondial mais l’impact sera moins certainement moins important. Car 75% de leur activité sont des activité de dépôts et uniquement 25% pour la clientèle d’affaire. Là on peut voire qu’il y a une diversification du risque avec 75% d’élément relativement stable. De plus les banques françaises sont rentables et elles ont pas mal de fond propres, elles peuvent mieux encaisser le coup (ex : la société général a pu encaisser le cas Kerviel), ensuite la réglementation fait que les banques sont obligé d’avoir une réserve obligatoire significative, je ne me souviens plus du pourcentage mais c’est assez conséquent en cas de retrait massif.
Donc en toute logique les banques françaises vont subir le coup, d’ailleurs la liquidité entre les banques est réduite car il y a de la méfiance mais elles restent globalement solides.
Pour ce qui est de l’intervention de l’Etat, faut-il aider les banques ou non et donc la question de la nationalisation partielle, la réponse est bien évidemment oui.
Pour ce qui est du plan Paulson, fallait-il le faire ou pas. La réponse est oui. Durant la crise de 29, l’Etat avait mis du temps à réagir et la situation s’est aggravée.
Mais pourquoi aider les banques et les PDG qui ont foutu la merde et ce sont les mêmes qui vont payer. Alors il est certain qu’on est clairement dans une situation où l’on privatise les profit mais qu’on nationalise les pertes, mais si on n’agit pas on peut craindre la perte des dépôts des particuliers. Le but n’est pas d’aider véritablement les banques mais plutôt de stabiliser le système, car si le système part à vau-l’eau, tout le monde y perd.
Donc aux States il est donc préférable de mettre en place le plan Paulson pour fluidifier le marché et relancer la machine car sinon c’est bien les particuliers qui risquent de perdre encore plus, car il n’y a pas de garantie de l’Etat.
En France et au niveau Européen, là aussi il vaut mieux avoir une action coordonnée, ce qui n’est pas pour le moment le cas hélas, car on risque d’avoir des problème de passager clandestin, d’action inefficace etc…
L’Etat doit être le garant ultime de la stabilité et pour ça il doit garantir de manière illimité les dépôts des particuliers. En effet il ne faut pas que la crise de confiance qui existe sur les marchés financiers se propage au sein des individus sous peine d’une véritable crise.
Le moyen d’échange c’est la monnaie. Avant on faisait du troc et pour facilité les échanges la monnaie est apparu comme référentiel, c’est-à-dire que tout le monde à confiance en elle et que l’on peut l’échanger contre un autre bien avec plusieurs individus car tout le monde la reconnaît comme moyen d’échange. Et donc s’il y a une crise de confiance dans la valeur de la monnaie plus rien ne va plus tout le monde veut retirer ses billes le plus vite et acheter des valeurs sûres comme l’or.
Mais on a déjà des base de réglementation pour éviter ce qui s’est passé avec la banque anglaise l’année dernière, c’est-à-dire les réserves obligatoires chez les banques.
Si on fait le cumul des comptes soit la monnaie scripturale donc immatérielle, celle-ci est bien évidemment supérieur à la monnaie fiduciaire (pièces billets, …) Et donc une banque ne possède nullement dans un coffre l’argent que tous les épargnants ont déposé chez eux, car il faut que la monnaie circule c’est le principe de la liquidité et de la fluidité. Comme tout le monde à confiance et sait qu’il peut avoir ses billes à tout moment le système fonctionne. D’ailleurs Irving Fisher, si je me souviens bien un économiste avait mis en place une banque et avait voulu mettre en relief cet effet de confiance. En gros pour montrer que sa banque était stable il avait demandé à des individus de passer régulièrement et déposer de l’argent, argent qui était filé derrière à une autre personne qui revenait déposer l’argent et ainsi de suite. Comme les gens constataient que la banque était sûre ils y allait également. Et donc on avait bien une certaine confiance dans la banque et dans les dépôts. Le hic c’est qu’en cas de retournement de situation et bien tout le monde se retrouve au guichet et ce sont les premiers qui récupèrent leur fric. C’est pourquoi les réserves obligatoires ont été instaurées et qu’il faut à tout prix préserver la confiance car sans elle, c’est le chaos. D’ailleurs, c’est une des raisons qui explique que les politiciens évitent d’être trop alarmistes car une crise de confiance est avant tout une crise psychologique car si on dit que tout va mal les gens vont agir de la sorte et la crise s’auto entretient.
Autre point, la question des fonds que l’Etat va être capable de sortir. La remarque assez fréquente c’est que l’Etat est capable de sortir des sous pour aider les plus friqués et n’aide pas les personnes en difficulté. Personnellement c’est une erreur d’analyse. Comme je l’ai dit plus haut c’est pas pour aider les gars qui ont foutu de le bordel mais bien pour maintenir le système en place car des cons ont foutu le bordel. On a donc une action sur le long terme. Alors qu’aider les personnes en grande difficulté avec la même somme n’arrangerait rien à la situation financière globale, mais cela ne résorberait absolument pas le problème de ces personnes en difficulté car il faudrait en permanence sortir cet argent à chaque fois. D’ailleurs, il est fort à parier que pour sortir ces sommes d’argent les Etats ont dû emprunter sur les marchés financiers. Comme les Etats sont en principe des valeurs sûres ont leur prête facilement cependant comme ils sont tous déjà endetté, les taux d’intérêt sont de plus en plus élevé, d’où la nécessité de réduire la dette pour emprunter à faible taux. Et c’est bien lors de ces moments là que l’on comprend qu’une dette publique est un vraie poids pour la communauté. Le fort endettement lors de période de crise c’est un peu comme demander à un obèse de faire un longue longue course de fond. On sait tous qu’à un moment ou un autre il va être essoufflé et il ne va plus courir.
La réduction de la dette est le meilleur moyen pour que l’Etat puisse réagir à moindre frais.
L’origine de la crise finalement provient des subprimes aux States car on a offert des crédits à des personnes qui en principe ne pouvaient en contracter. Et la titrisation, car en transformant ces créances à haut risque, on a tout simplement spéculé sur la pauvreté.
Est-ce un problème d’absence de réglementation. Oui et non. Le bilan des banques sont globalement assez réglementé. Cependant l’origine de la crise provient essentiellement des opérations dites hors bilan qui elles ne sont pas ou peu réglementées.
Ce n’est pas une augmentation de la réglementation qui est nécessaire mais bien une meilleure réglementation et une bonne application, sans oublier une véritable harmonisation de celle-ci sur le plan international. Le truc c’est qu’une action nationale serait peu efficace, il faut agir au niveau international ou au mieux déjà au niveau européen pour avoir de l’impact.
Alors cette crise est-elle une remise en cause du Libéralisme économie. Oui et non.
Oui car il y a eu des défaillances dans le marché et que cela s’est répercuté partout et dont les effets seront persistant un long moment.
Le gros problème c’est la déconnexion de la sphère financière et de la sphère réelle. A l’origine la sphère financière devait être le reflet de la production, de la création de valeur. Or là ce n’est plus vraiment le cas. La spéculation avait pour but de réaliser des projets et que certains en subissent le risque monnayant une rémunération. On peut donner l’exemple des voyage en mer. Pour qu’on puisse les effectuer et donc amener ou exporter de la marchandises, il fallait bien que certaines personnes prennent ce risques car le voyage était hasardeux avec le climat et les pirates. Donc oui la spéculation avait un rôle utile.
Autre point c’est sur les opérations de change. Quand on fait de opérations d’achat et de vente à l’étranger il y a un risque de change entre la date de l’opération et le paiement car les taux peuvent varier et pas nécessairement dans le bons sens. Et donc il y a des opérations pour réduire ce risque. Le truc c’est qu’avec ces mécanisme, on a inventé des moyens pour purement spéculer, avec des options d’achat de monnaie ou des options de vente. Donc des moyens de spéculer sur la potentialité d’acheter ou non , vendre ou non une monnaie. Et c’est là le gros problème car il y a moyen de spéculer à vide et se faire du fric.
Et c’est vraiment là le gros problème de la sphère financière.
Non le libéralisme n’est pas mort pour de multiples raisons.
Après la crise de 29 même s’il y a eu un plus grand interventionnisme de l’Etat, on ne peut pas dire que le libéralisme fut banni. On a eu des politiques keynésiennes à certains endroits qui ont eu leurs lots de casseroles et même l’émergence du communisme. Mais globalement le système libéral est resté debout.
De plus il faut voir que les crises sont cycliques, et on a des cycles courts et vraisemblablement des cycles longs. Et tout semble indiquer que l’on est en présence à la fois d’une crise courte conjoncturelle due aux subprimes et également une crise longue provenant de l’énergie. Et le système fait que les opportunités créent les crises et inversement.
Ce n’est donc pas une véritable remise en cause du libéralisme. On peut pas dire qu’une grippe même si elle est carabinée remet en cause le système organique et immunitaire et même globalement la vie.
Il faut voir que le libéralisme tout le monde le critique, mais personne n’est déjà fichu de dire ce que c’est avec exactitude et on lui impute des maux mais qui reviennent bien simplement à l’espèce humaine. Et le libéralisme selon certains courant accepte volontiers les défaillance du marché et donc l’action de L’Etat.
Ce qui pose réellement problème, ce n’est pas la liberté d’entreprendre, celle libre de la consommation, du travail, du droit de propriété. A la rigueur le libre-échange peut être mis du doigt mais quand on analyse globalement le sujet pour des économies de même capacité, le hic n’est pas là. L’origine c’est bien l’absence de réglementation non pas au niveau national mais bien au niveau supranational donc international. Tant qu’il n’y aura pas de véritable réglementation internationale, il y aura des dérives car ceux qui le voudront pourrant toujours profiter des failles provenant des réglementations non unifiées, non cohérentes.
L’Etat doit être le garant du système pour éviter les dérives et mondialement il y a un gouffre et n’agir qu’au niveau purement national fait qu’on risque d’avoir un handicap par rapport aux autres.
Et c’est là que l’on voit l’importance de l’Europe et de sa construction. Une Europe forte c’est la possibilité d’avoir une réglementation au niveau européen, c’est réduire également les risque et cela permet également d’imposer une réglementation sur le plan mondial. Pour le moment c’est un peu la cacophonie mais il faut dire que le non à la constitution y est pour beaucoup. Malgré tout heureusement que la France a l’Euro et non pas le Franc sinon on en aurait pris plein la poire. Le Franc était une monnaie inflationiste, instable. Et par l’Euro on a gagné la stabilité et la rigueur allemande ce qui est un atout en cas de crise.
Va-t-on vers une crise économique ?
Il y a de forte chance que oui.
Si on reprend le concept de liquidité et le manque de fluidité des crédits actuellement on y va droit devant.
Si les banque craignent de prêter, les entreprises avec peu de fonds propres vont avoir des difficultés tôt ou tard. Et donc pour se prémunir, vont réduire leur production etc…. donc on va avoir une baisse de l’emploi jusqu’à une baisse de la consommation.
Il en va de même avec les particuliers et on le remarque déjà sur le marché de l’immobilier qui est très figé en ce moment.
L’autre mécanisme avec les entreprises c’est sur les marchés financiers. Si elle veulent se financer par ce moyen, elles n’auront pas grand chose du fait de l’absence de liquidité. De plus une très grande demande de fond en ce période serait un signal négatif entraînant ainsi la baisse de la valeur des actions. Et ainsi de suite on a une répercussion sur la sphère réelle.
Après il ne faut pas oublier que l’on est depuis un moment dans une crise énergétique. Et là ce n’est pas une crise de cycle court comme celle des subprimes qui est finalement une crise ponctuelle donc conjoncturelle, mais belle et bien une crise structurelle donc beaucoup plus sérieuse. Et là il va falloir repenser nos modes d’utilisation de l’énergie et trouver de nouveaux moyens.
Et finalement à terme il faudra arriver vers une économie verte avec la prise en compte de l’environnement dans l’énergie, car le pétrole est une énergie fossile donc avec des stock limités. Et si on veut une énergie durable il faudra s’orienter vers moyen écolo. D’ailleurs cela me fait penser aux théorie de la décroissance qui n’ont aucun intérêt et infaisables.
Déjà la croissance c’est il y a la tendance de long terme et là elle a toujours eu une ponte positive. Ensuite il y a le plan conjoncturel où là cela peut varier mais globalement comme la tendance est à la hausse on ne peut pas avoir de véritable décroissance. Ensuite même si on change nos comportements par rapport aux gaspillage de l’énergie et qu’on en trouve de nouvelle il y aura toujours de nouvelles opportunités de création de la valeur. On l’a vu avec les différentes crises industrielles etc…
Quoiqu’il en soit vu que l’on va subir 2 crises l’une conjoncturelle et l’autre structurelle, les prochaine années vont être festives.