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Messages - MCL80
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Le sentiment d'appartenance, je pense que ça va dépendre du contexte: Les élèves du collège ou du lycée le plus mal considéré du coin devront continuer à en porter l'image une fois dehors pour rentrer chez eux. Pour le coup, ça va plutôt stigmatiser les élèves. Et le sentiment d'appartenance est à double tranchant: lorsqu'il y a des animosités entre lycées, les adversaires pourront bien s'identifier entre eux…

Mais par-delà la provocation, je me demande dans quelle mesure le gouvernement ne prépare pas les esprits à la prochaine guerre. Mettre la jeunesse en uniforme n'a jamais été anodin et annonce rarement des temps heureux.
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Le gouvernement continue d'avancer sur l'uniforme… mais les enfants et les parents ne sont pas toujours d'accord:
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/16/uniforme-a-l-ecole-au-college-chape-les-eleves-suspendent-l-experience-qu-ils-considerent-comme-un-retour-en-arriere_6216872_3224.html

Ce que j'aime bien, c'est la réaction du rectorat: "Un travail sera mené avec les élèves afin que le projet grandisse dans l’esprit de chacun"… C'est mieux tourné que s'ils avaient dit "ces petits merdeux n'ont rien compris, on va leur expliquer et ils auront intérêt à être d'accord", mais sur le fond c'est à peu près pareil.

En tout cas, il y a du fric pour ça… par contre il vaut mieux que ces petits cons, ils viennent pas se plaindre qu'ils n'ont pas de professeur, car à défaut de prof, il y a des effectifs pour tenir les matraques:
https://www.lyonmag.com/article/134641/lyon-des-crs-mobilises-devant-le-rectorat-face-a-une-manifestation-lyceenne

Je sais pas pourquoi, mais le gouvernement risque d'avoir bientôt des problèmes avec sa jeunesse et pas seulement pour des questions de vêtements…
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On verra ça quand Manu' aura publié son test de fertilité à lui. :hypocrite: :P
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Tu sais bien que c'est plus compliqué que ça. Depuis les années 1950/60, en France, les politiques publiques ont orienté une bonne partie de l'agriculture vers des logiques strictement productivistes et de volume avec un niveau de qualité parfois discutable. Avec surtout une mécanisation et une très forte utilisation des intrants.

On a donc pas mal d'agriculteurs qui ont des productions bas de gamme et qui ont très longtemps vécu sur l'export vers des pays pauvres au fur et à mesure que le marché intérieur voulait de moins en moins ces productions. Or la mécanisation et le productivisme se sont largement développé ailleurs sur la planète, y compris dans des pays à coûts de production nettement plus bas. Résultat, ces agriculteurs n'ont plus de débouchés pour leurs productions, ou a des prix qui sont loin de couvrir leurs coûts… c'est notamment pour eux qu'il faut redonner des perspectives et la solution ne pourra pas être de leur dire de continuer dans la même voie puisqu'elle n'est pas viable.

Sachant de plus qu'on est dans des schémas de taylorisation dans certaines filières: un agriculteur fait éclore les œufs, un autre élève les poussins, un troisième engraisse les poulets… et tous les trois sont liés par des contrats léonins à des géants de l'agrobusiness. C'est de l'agriculture uberisée où les agriculteurs prétendument indépendants payent toutes leurs installations, mais sont tenus d'y élever que les bêtes qui leur sont confiées par le donneur d'ordre et les bêtes qui meurent avant terme leur sont facturées. Doit-on considérer que c'est un fonctionnement agricole normal?

Plus largement, quelle politique agricole pour réellement permettre aux agriculteurs de vivre malgré le changement climatique en cours? Les bassines sont (au mieux) une solution de court terme, tant qu'il y a encore un peu d'eau disponible en hiver… mais c'est quoi le coup d'après? Comment on fait en sorte que les agriculteurs aient aussi moins besoin d'intrants? Tout ça ce sont des questions de politiques publiques. C'est pas l'agriculteur dans son coin qui peut apporter cette réponse globale et la mettre en œuvre à grande échelle, pas plus que la FNSEA qui est totalement inféodé à l'agrobusiness. Ses patrons sont d'ailleurs patrons de l'agrobusiness. Le gouvernement, pas plus que ses prédécesseurs depuis des décennies, n'apporte de réponse. Ceci veut dire que le nombre d'agriculteurs va continuer de s'effondrer faute de viabilité économique des exploitations. Est-ce cela qui est souhaité? Pour mémoire, le secteur primaire est celui qui connaît une saignée continue dans ses effectifs depuis la révolution industrielle. On est passé en quelques décennies de millions de paysans en France à quelques centaines de milliers. À l'échelle historique, c'est probablement le changement du monde du travail le plus brutal qui ait existé.

L'agriculteur étranglé par les prix trop bas, il tire donc sur les contraintes lui permettant de desserrer l'étau à court terme: le GNR, les règles environnementales… Sauf que, comme je l'ai écrit, ça ne sauvera pas les agriculteurs.

Et je ne crois pas vraiment que la bouffe 100% de synthèse sera un jour économiquement compétitive.

Après, pour en revenir à ce que j'ai écrit au début: le 1er juillet 2023 lors des émeutes, le bâtiment de la DDTM du Gard à Nîmes est partiellement incendié et il n'y a pas de mots assez durs pour condamner les émeutiers. 19 janvier 2023, un bâtiment de la DREAL à Carcassonne est endommagé par une explosion et là, tout va bien, les agroterroristes qui ont revendiqué la chose ne seront certainement pas inquiétés.
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Vous remarquerez que les agriculteurs n'ont rien à voir avec les gilets jaunes:
  • Un gilet jaune qui touche à l'arc de triomphe, c'est un casseur, un vandale, etc et on peut le tirer au LBD
  • Un agriculteur qui jette une bombe dans un local de la DREAL, abîme une préfecture ou met le feu à la MSA, il est reçu par le premier ministre qui s'excuse quasiment.

Après, je ne dis pas que les agriculteurs ne sont pas gravement dans la merde financièrement et ça, c'était totalement prévisible: l'inflation vu sa force allait bien toucher aussi de front le secteur primaire. Elle a juste mis du temps à arriver. Il faut d'ailleurs bien avoir conscience et c'est totalement normal, que si les agriculteurs sont mieux rémunérés, cela veut dire dans quelques mois des produits alimentaires plus chers dans les rayons.

Et juste un truc, alléger les normes environnementales ne sauvera pas les agriculteurs. Ceci d'autant qu'ils sont les premières victimes des pesticides qu'ils utilisent. C'est bien une révision complète du modèle agricole qu'il faut lancer, mais ça sera alors toute la chaîne jusqu'au consommateur qui devra accepter des changements et y compris payer (nettement) plus… on parie que ça ne sera pas le cas et qu'il faudra attendre une situation du type de celle qu'est en train de subir le Maroc (secheresse extrême depuis 6 ans transformant une partie des terres agricoles en désert, mettant définitivement sur la paille une bonne partie du monde agricole de ce pays) pour qu'on commence à réfléchir?
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Actualités / Re : France Inter
« le 22 Janvier à 22:14 »
Sinon, on sent que le Masque et la Plume est encore en rodage, mais y'a des nouveaux critiques. Je pense que ça sera vraiment pas mal quand tout le monde aura complètement pris ses marques. :)
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Bon, moins de 6 mois après le dernier remaniement qui devait donner un nouvel élan (juillet 2023, qui s'en souvient? Et le nouvel élan, il me semble qu'on en parlait sous Chirac dans les années 1990… depuis, il a eu le temps de prendre un coup de vieux, l'élan) nouveau gouvernement avec un petit jeune à la tête de gendre idéal pour faire rêver les mémés. Tout ça pour un nouvel nouvel élan. :shifty:

Comme il est bien entouré, il a une ministre de l'éducation nationale qui s'est suicidée politiquement en direct même pas deux jours après sa nomination, avec ses déclarations sur l'enseignement public (c'est une réalité qu'il y a des enseignants qui ne sont pas remplacés, mais maintenant qu'elle est aux commandes, qu'est-ce qu'elle compte faire pour y remédier?… En a-t-elle seulement l'ambition? C'est là-dessus qu'il fallait apporter une réponse).

Et à peine une semaine après la constitution du gouvernement, début d'une jacquerie paysanne qui touche une bonne partie de l'Europe… l'inflation des deux dernières années est descendu jusqu'au secteur primaire. Il va falloir augmenter les prix d'achat des denrées aux agriculteurs pour qu'ils puissent boucler leur budget et il va donc y avoir une nouvelle vague d'inflation qui va remonter la chaîne jusqu'au consommateur dans les prochains mois.

On parie que le prochain remaniement aura lieu au plus tard en juillet? Et certains trouvaient que la IVe république était instable…
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Actualités / Re : France Inter
« le 21 Janvier à 10:11 »
Entendu ce matin sur France Info: à cause de l'inflation, la directrice de la banque nationale turque (avec un CV à l'international long comme le bras) n'aurait pas trouvé de logement qu'elle peut se payer avec son (maigre) salaire et aurait été obligé de retourner chez pôpa et môman. J’avoue que c'est tellement gros que j'ai failli me pisser dessus de rire. Dans ce genre de postes, il y a souvent un logement de fonction et dans tous les cas, je serai très surpris que cette pauvre dame, même avec son salaire trop faible n'ai pas les moyens de se trouver un logement… mais c'est sûr peut-être pas un hôtel particulier dans les quartiers chics… les temps sont décidément durs pour tout le monde. :mdr:
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Citation de Alaiya le 5 Janvier à 15:39
Ceci étant, j'entends ce que tu me dis et charge à moi de me convaincre que les sociologues s'appuient comme les scientifiques sur des jeux de données validés et acquis indépendamment de toute "tendance".
Tu sais, même dans les sciences dures, la fiabilité des jeux de données est discutée. :mrgreen:
En physique le nombre de chercheurs qui se sont fait avoir par des artefacts issus de l'environnement ou des appareils de mesures doit être bien supérieur au nombre de ceux qui ont fait des découvertes majeures. :mdr:

En fait, et dans le fond c'est plutôt sain, l'esprit humain rediscute tout ce qui n'est pas immédiatement perceptible. Le problème n'est pas de rediscuter, mais bien les œillères qu'on se met en rediscutant: un platiste est obligé pour affirmer son postulat de passer outre un nombre inestimable de résultats scientifiques. Et dans ce cas, il est bien incapable d'expliquer la contradiction entre son postulat et les résultats d'expériences: il ne sait pas, il croit. Or pour remettre en cause une théorie à laquelle répondent les expériences menées, la seule méthode scientifiquement pertinente est de proposer une autre théorie qui prend en compte en compte les résultats expérimentaux… et c'est d'ailleurs comme ça que la science avance.
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Citation de Alaiya le 5 Janvier à 10:43
D'où l'importance d'être propriétaire de son logement une fois arrivé à la retraite. La vente du logement permet de financer une résidence sénior.  Pour ce qui me concerne, c'est ainsi que je vois les choses pour mes vieux jours en fonction de mon état de santé mais j'ai conscience de faire partie des privilégiés. Je ne sais vraiment pas comment les retraités en location peuvent s'en sortir financièrement...
Les résidences services, même si tu as de l'argent, ne sont pas forcément la solution adaptée. Je vois mes parents, ils sont passé d'une vie en autonomie totale à une situation de dépendance (principalement mon père). Pour l'instant, ils sont dans leur maison, mais si la situation se dégrade, ça sera probablement l'EHPAD, mais je ne leur souhaite pas (franchement, qui voudrait aller chez Korian? :peur:). En résidence service, il faut encore avoir une autonomie.
Citation
Concernant l'aménagement du territoire, autant j'entends objectivement les arguments visant à "concentrer" les services et donc la population pour maîtriser les coûts, autant subjectivement, l'incitation à s'entasser les uns sur les autres m'insupporte au plus haut point.
Pour moi, la métropolisation (concentration de la population et des services dans les grandes villes) est une connerie car cela revient à nier la vie dans les territoires moins denses (je ne dis pas ruraux car ce n'est pas la campagne dont je parle, mais les villes de quelques milliers d'habitants qui parsèment le territoire et qui sont en elles-même des centralités). La logique d'aménagement du territoire équilibrée a été abandonnée dans les années 1970/1980. On voit de plus en plus de petites villes désertées par les services publics et c'est un vrai problème pour la vie des habitants.

Après, la métropolisation et l'urbanisation telles que nous les connaissons sont liées à la disponibilité d'une énergie pas cher. Franchement, le jour où le pétrole deviendra plus rare, je ne sais pas ce qu'il risque de se passer, mais les gilets jaunes ressembleront probablement à une partie de plaisir à côté. J'écoutais France Culture ce matin, et je n'ai pas été rassuré:
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/transition-energetique-aux-sources-d-une-fausse-promesse-8969233
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J'avoue que quand j'ai vu la photo, j'ai rigolé et pas qu'un peu:
https://www.leprogres.fr/environnement/2024/01/04/decines-charpieu-venez-replanter-votre-sapin-de-noel-dans-la-foret-du-machet

(cliquez pour montrer/cacher)
Planter des sapins séparés, aller, soyons généreux, de deux mètres, alors que pour pousser il va leur falloir de la place, beaucoup de place, c'est d'une bêtise. Il aurait probablement fallu compter environ 10 mètres entre chaque pied… mais bon, c'est le "geste écologique" qui compte. :shifty:
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Cinéma / Re : On se re-fait un cinoche ^^
« le 4 Janvier à 17:18 »
Citation de Urumi le 3 Janvier à 18:32
Si tu n'avais jamais vu ce film avant 2024, tu n'es clairement pas la cible. :mrgreen:
Probablement. :mdr:
Mais en même temps, je prends si peu de temps pour voir des films.
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Mine de rien, il y a aussi les collectivités locales qui vont en prendre plein la figure avec la baisse des droits de mutation et les premières touchées seront les départements: les routes, les collèges, l'aide sociale à l'enfance, l'aide personnalisée à l'autonomie etc, etc.

Mais clairement on n'en serait pas là où on en est si l'État avait financé du logement social en quantité. Clairement, ça aurait empêché la création des rentes de situation qui n'existent que du fait que le marché est régulé par la pénurie.

En outre, les résidences services et autres vont probablement rapidement toucher leurs limites, car il faut trouver une clientèle solvable pour que ce modèle fonctionne. Même si la population vieillit, les personnes âgées connaissent actuellement des pertes de revenus plus fortes que les actifs, donc c'est pas bon pour les résidences seniors.
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Le marché de l'immobilier est surtout totalement dysfonctionnel: un besoin (objectif) de logements croissant (augmentation de la population, baisse de la taille moyenne des ménages…), mais une production totalement insuffisante avec une sélection par l'argent de plus en plus forte. À cela s'ajoute la hausse des taux d'intérêt qui rend insolvable une partie des acheteurs et qui va conduire à faire baisser les prix de vente, sans faire diminuer (au contraire) le nombre de personnes en recherche de logement.

Beaucoup de gens ont cru que les prix des logements ne baisseraient jamais car depuis quarante ans, les taux d'intérêt n'ont cessé de baisser… et donc pour une même durée, les acheteurs pouvaient s'endetter plus et au final payer plus cher. Cette période est finie et ceux qui ont acheté au plus haut et qui veulent vendre vont devoir encaisser une décote… car même si l'immobilier est devenu un marché spéculatif, le logement est aussi un besoin essentiel et l'évolution de la vie fait qu'à certains moments on doit vendre rapidement et/ou trouver très vite un logement. Or on se rend compte que les régulations mises en place ne sont pas réellement fonctionnelles: production de logements insuffisante, à des prix ne permettant pas d'assurer à tous un logement adapté à ses besoins (voir un logement tout court). Idéalement, il faudrait que l'État rebascule l'argent des APL (qui sont en fait non des aides aux locataires mais des subventions aux propriétaires car en solvabilisant les locataires elles tirent les loyers vers le haut) sur les aides à la pierre notamment des bailleurs sociaux. C'est à dire mener une politique en faveur des occupants de logements et non en faveur de ceux qui les possèdent… pas facile de s'attaquer à ça.