Re: Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l'élection présidentielle 2007
Reply #374 –
Bon, j'ai un peu farfouillé dans des bouquins, et j'y ai vu des choses intéressantes
En théorie, les personnes interrogées pour un sondage devraient être choisies au hasard, ce qu’on appelle la méthode aléatoire : on tire au sort un certain nombre de personnes qui constitueront l’échantillon à interroger. Mais en France, cette méthode n’est pas appliquée. On utilise une autre technique, celle des ' quotas '. On interroge un échantillon de personnes qui ont les mêmes caractéristiques socio-démographiques que l’ensemble de la population. Les critères utilisés pour ça sont généralement le sexe, l’âge, la catégorie socio-professionnelle, le type de commune, la région.
Par rapport à la méthode aléatoire, celle des quotas a l’avantage d’être plus rapide.
L’inconvénient majeur de la méthode des quotas est de ne pas permettre de calculer scientifiquement la marge d’erreur du sondage. Les lois statistiques qui permettent de la déterminer ne valent théoriquement que pour les sondages aléatoires. On considère quand même que la marge d’erreur des sondages par quotas est égale ou inférieure à celle des sondages aléatoires. En pratique, on estime que cette marge est du même ordre que celle que la loi de Gauss permet de calculer dans le cas des sondages aléatoires. La marge d’erreur d’une enquête dépend d’abord du nombre de personnes interrogées. Par exemple, elle est d’un maximum de plus ou moins 3,2% pour 1000 sondés. Ca signifie que si 50% d’un échantillon de 1000 personnes a répondu A à une question, il y a 95% de chances sur 100 pour que cette même réponse A soit effectivement donnée dans l’ensemble de la population par un pourcentage situé entre 46,8% et 53,2%. Le plus probable est cependant que la réponse se situe très près de 50%.
La marge d’erreur ne décroît pas proportionnellement au nombre de personnes interrogées : elle est d’un maximum de plus ou moins 4,5% pour 500 enquêtés, 3,2% pour 1000, 2,2% pour 2000 mais encore 1,6% pour 4000. Un échantillon de 1000 personnes est donc bien suffisant pour estimer les scores des candidats
La marge d’erreur varie aussi en fonction de la répartition des réponses. Pour 1000 personnes interrogées, elle sera de plus ou moins 3,2% si la réponse obtenue est de 50% mais seulement de plus ou moins 2,5% si elle est de 20 ou 80% et même de plus ou moins 0,9% si elle est de 2 ou 98%. Donc plus on s'éloigne de 50%, plus le sondage est précis. Le score des petits candidats est donc plus précis que celui des gros.
Enfin on pratique un redressement sur le vote Front National par une méthode très simple. On utilise le rapport entre le véritable score effectué par ce dernier et le score de son dernier sondage , qu'on applique à chacun de ses scores "bruts" de sondage pour obtenir un pourcentage estimé de votes pour Le Pen
Le principal problème de ces sondages, outre cette méthode du quota qui fausse un peu le côté aléatoire de la chose, est que pour gagner du temps , ils utilisent des tirages poissoniens ( plan de sondage de taille aléatoire ) au lieu de tirages réjectifs (plan de sondage de taille fixe) plus longs à faire mais bien plus précis. Je ne vois pas où intervient la loi normale là dedans.
J'espère avoir apporté un certain éclaircissement concernant les forces et faiblesses de nos sondages nationaux
Voilà, j'en ai fini avec le HS 