Tu parlais de donnant-donnant, alors il ne faut pas oublier non plus qu'une bonne formation est tout bénef pour une entreprise. En effet, si elle forme correctement son stagiaire et qu'elle a besoin de quelqu'un, elle peut l'embaucher sans soucis, elle connait sa valeur et elle le paiera moins qu'un "vieux".
Ah mais je suis entièrement d'accord! Le bénéfice de la formation est partagé des deux côtés.
En fait, en relisant le tout à tête reposé, on se rend compte qu'il y a plusieurs points distincts dans le débat:
- le stagiaire dans une entreprise dont personne ne s'occupe, qui fait des photocopies toute la journée, qui n'apprend rien: gros souci.
- le stagiaire dans une entreprise qui va faire beaucoup d'heures, autant qu'un titulaire, pas payé bézef, mais qui sortira delà quand même avec une bonne expérience.
- le stagiaire dans une entreprise qui va faire ses heures normalement, bien encadré, bonne expérience à la sortie (y en a, n'en déplaise à certains!).
Le point dur, c'est quand même le premier à mon sens et c'est peut être pour éviter ce genre de dérive qu'il faudrait légiférer. maintenant, Compte tenu du lien dont tout cela est parti, il ne s'agit pas de discuter des autres contextes, sauf à bien le préciser.
Tout ça à me fait penser à une discussion que j'avais eu avec des collègues (on est tous "cadres" dans ma boîte (et oui vive les heures sup'), ce qui expliquent leur façon de "penser"), qui trouvaient incompréhensibles que des ouvriers manifestaient parce que leurs usines fermaient et/ou qu'elles étaient délocalisées. Bein oui, sont cons ces ouvriers, c'est la loi du marché, y a que eux pour pas comprendre comment ça marche l'économie. Elle là, depuis qu'on parle de OffShore dans les pays du Maghreb, pays de l'Est, de fermetures de boîtes pour d'autres pays (HP youhouhou!), bein là c'est dégueulasse, pas normal et tout le tralala...
Vi, oui, tu as raison. M'enfin, là, en l'occurence, on est en train de parler de stagiaires, et stagiaires, on l'a tous été (ou on l'est) à un moment ou à un autre. Je vois pas bien le rapport...
Par ailleurs, je suis allée de nouveau sur le site de ce collectif et en fait, je crois avoir trouvé ce qui me gêne personnellement:
http://www.generation-precaire.org/article.php3?id_article=51Il s'agit de leurs propositions de réforme. Il y a certains points qui sont pertinents, notamment pour ce qui concerne l'aspect pédagogique du stage, parfois relégué aux oubliettes. Néanmoins... en lisant le tout, je me rends compte d'une chose: ils parlent de droits des stagiaires, de droits et uniquement de droits. Pas à un seul moment, la notion de "devoir" n'est évoquée. On retombe systématiquement dans cette mentalité qui vise à tirer bénéfice de tout, sans jamais évoquer ne serait ce que l'infime possibilité que l'obtention de certains "avantages", ou du moins certains acquis, soit soumise à certaines conditions.
La dénonciation de la convention de stage: en lisant les propositions, il semble que cela soit à sens unique. Si une entreprise juge qu'un stagiaire n'est pas à la hauteur, elle peut le virer aussi. Ca, ils ne l'écrivent pas.
Qu'on donne des droits aux stagiaires, je suis d'accord, sous réserve de conditions. La majorité des étudiants qui font des stages sont motivés pour le faire, donc il n' y a pas de souci. Mais comme il faut toujours se prémunir contre le quart restant qui va abuser de certaines situations, il est nécessaire de fixer certaines limites. Le stagiaire s'engage à respecter le réglement intérieur de l'entreprise, à respecter sa hiérarchie, à s'investir dans la vie de l'entreprise et dans la tâche qui lui est demandée, à rendre compte de ce qu'il fait (et ça, je peux vous garantir par expérience que ce n'est pas spécialement un automatisme!), chaque jour.
Après si son tuteur s'en fiche, le stagiaire a le droit de le signaler et de faire jouer ses droits. mais qu'il s'acquitte d'abord de ses devoirs.
Quoi qu'il en soit, d'un côté comme de l'autre, il ne s'agit finalement que de traiter de cas particuliers.
- Pour ce collectif: éviter la généralisation de l'attitude de quelques entreprises négrières, par l'exploitation pure et simple des stagiaires qu'elles prennent;
- Pour les entreprises: éviter la généralisation de stagiaires revendicateurs et syndiqués qui profitent du système.
Alors, personnellement, je suis d'accord avec un aspect qui est celui d'un contrat de travail de base national, le même pour toutes les entreprises, pour l'emploi d'un stagiaire, fixant une rémunération minimale.
Dans ce contrat, chaque partie devra voir signifier ses droits et ses devoirs, l'une envers l'autre, dans une durée de temps limitée.
S'agissant d'un contrat de base, chaque entreprise aurait la possibilité d'en rajouter si elle le souhaite, en considérant bien qu'elle ne peut par contre rien proposer en dessous de ce que ce contrat stipule.
Et il pourrait également être possible d'adapter ce contrat en fonction de la taille de l'entreprise. Par exemple:
Ets < 50 salariés = 30 % du SMIC
Ets < 100 salariés = 40 % du SMIC
....
Création, non pas d'un conseil prud'hommal, mais d'une sorte de comité de surveillance national vers lequel le stagiaire et/ou l'entreprise peuvent se tourner en cas de conflits.
Des possibilités, il en existe. Proposez donc!