Re: La France brûle-t'elle ? Banlieues en feu ...
Reply #193 –
Persephone a complètement raison. Les émeutes sont avant tout sociales et non raciales, liées avant tout à un échec d'intégration non pas des étrangers mais des populations qui ont une origine modeste voire misérable.
L'intégration ? C'est un long processus que le quidam aura du mal à vraiment comprendre... Car on ne lui donne pas les moyens de comprendre. Les journalistes veulent que les populations soient intégrées dès la première génération. Dans "C dans l'air" on s'étonne que les immigrées de la deuxième génération se retournent sur leurs origines alors que les parents semblaient mieux intégrer.
Tout ceci est un phénomène sociologique bien connu. L'intégration ne fonctionne généralement qu'à la troisième génération. Les cas d'assimilation directe sont très rares, souvent liés à une prise en charge des populations déjà intégrées (liens entre Français, mariages etc etc).
Je martèle l'ouvrage scientifique de Noiriel, j'insiste encore plus de nos jours :
Noiriel, Gérard : Le Creuset Français : histoire de l’immigration au XIXe et XXe siècles, Seuil, Paris, 1992
Si vous voulez une étude sur l'immigration cohérente. Vous comprendrez mieux ce que je décris généralement.
N'oubliez pas une chose aussi, aucune population ne s'est intégrée sans mal, sans heurs. Il y a eu généralement trois étapes : L'accueil, le rejet, l'assimilation. Celà s'est produit avec les Espagnols, les Italiens, les Polonais, les Portugais etc etc... Au XIXe et XXe et tout ce qui se passe en ce moment n'est qu'une reproduction de l'histoire.
Les musulmans sont différents ? N'oubliez pas une chose, au XIXe, début XXe, un catholique polonais, celà était pas mal non plus dans la différence des cultes et pratiques.
Ne remettons pas en cause notre manière d'intégrer. Remettons surtout en cause les discriminations à l'emploi et tout ce qui fragilise le modeste équilibre... Encore une fois, cet équilibre est plus entre populations exclues/insérées dans la société que les populations immigrées/françaises.