Je viens de revoir les films 1, 2 et 3...
En fait les films traduisent a peu près mon sentiment sur Saint Seiya, un sentiment que j'avais déjà noté à la revision de la série l'été dernier. Au début, tout est vraiment beaucoup plus physique, shounen. Les tactiques sont décortiquées, ce ne sont pas de ridicules kamehameha du soleil levant, des pouvoirs magiques, non ce sont des coups, et il y a plein de sang. On insiste aussi lourdement sur les armures. Le premier film a des repères géographiques : il se passe au Japon, Eris envoie un message pour défier les Saints sur son terrain, dans son temple recréé dans les montagnes du Hokkaidô. Détail shounenesque s'il en est : une carte figure avec le message de Eris, une carte de Hokkaidô, avec une grosse croix sur le Daisetsu-zan kokuritsu kôen. On est vraiment bien renseigné.
Le deuxième film est plus évasif : le royaume d'Asgard est à l'extrême nord de l'Europe... pourtant au début, des guerriers se battent sur les terres de Hyôga en Sibérie Orientale... Ce qui fait un peu plus de 7000 kilomètres vers l'est au bas mot... De là à considérer "être voisin" du Royaume d'Asgard. On s'enfonce dans le flou. Mais les combats restent encore un peu "physique", i.e, Seiya en basket contre Dorbal, le combat Hyôga-Shiryu, etc. Mis à part cela, on peut noter une recherche artistique certaine, plus évidente que sur le premier film qui semblait destiné à introduire Saint Seiya aux gens qui auraient loupés le début de la série. On a des musiques dédiées...
Le troisième film : haut niveau artistique, les combats sont de brèves échanges de rayons laser et autres joyeuseutés du genre, plus rien de physique, Shun rebondit comme un bumper sur des escaliers. Saint Seiya devient peu a peu le Sentai sensoriel et artistique de la fin de la série animée... C'est très joli, c'est magnifique, on s'en prend plein la vue, mais... quelque part, je regrette cet aspect "catch à quatre comme des bourrins" du début. C'était plus proche de nous, ça nous parlait plus peut être. A partir d'Abel, on est dans un monde complètement onirique, irréel, déconnecté du monde réel, un monde superbe, une expérience animée unique. Mais...
C'est peut être cette perte de réel qui m'empêche d'adhérer complètement à l'univers Seiyesque. Je trouve d'ailleurs les OVA d'Hades bien plus réussies dans ce sens, où je prend un plaisir fou à voir les combats, comme au début de la série. Disons que dans le film Abel, je ressentais que très peu cette souffrance des Saints, alors qu'elle était plus tangible dans le début de la série et les premiers films. Or c'était cette souffrance, cette violence qui quelque part choque, crée un attachement humain certain à nos héros.
Je vais me coucher...