Ce que je trouve impressionnant cette fois-ci, c'est qu'en dehors d'un petit milieu politico-médiatique, qui se branle la nouille sur chaque sondage ou micro-fait insignifiant, personne n'a l'air de vraiment s'y intéresser.
Après, les manœuvres des uns et des autres pour essayer de rafler la mise je crois que ça n'intéresse personne. Zemmour qui ouvre la voie à Maréchal pour 2027 en espérant créer une union des droites, la "gâche" (oui, je pense que ça se prononce comme ça) où celui qui arrivera en tête du premier tour espère rallier les autres à son panache pour les législatives ou 2027, sans voir que tout le monde s'en fout.
Ils font tous des paris, mais les plus nombreux, en particulier à droite, postulent un duel Manu'-Marine au second tour. Ce qui permettrait de dynamiter LR et RN… Sauf que si c'est ne serait-ce qu'un duel Manu'-Valérie, le scénario à la fin sera différent avec potentiellement une explosion de REM (et avant même les législatives, les satellites comme Édouard risque de voguer vers l'horizon LR… et il sera pas le seul).
En tout cas, je serai pas vraiment surpris que la question du pouvoir d'achat et du prix de l'énergie entraîne quelques grosses secousses à court terme, et pas seulement électorales.
Effectivement en cas de non-qualification de Pécresse au second tour, LR devrait se dynamiter car on imagine bien que leurs membres veulent s'assurer de pouvoir bosser jusqu'en 2027 (contrairement à LREM d'ailleurs, où pas mal d'entre eux pourront retourner dans le privé, chez LR on sent plus de gens politicards de métier). On peut tout à fait imaginer qu'une bonne partie de ces gens se rallie à Macron, à Horizons. Peut-être certains pourront y récupérer un maroquin ou des postes plus ou moins importants dans l'appareillage d'état. Honnêtement, cette non-victoire est une possibilité réelle, je veux dire, la Valoche ne me semble pas invincible : elle n'est pas très bonne oratrice (retour des prompteurs d'ailleurs, vous avez-vu?), on ne la sent pas à l'aise sur plusieurs sujets (le MEDEF l'a vite retoqué sur son ambition d'augmenter les salaires).
Pour le RN, en cas de non-qualification au second tour, on peut imaginer une recomposition autour de Zemmour, et ce, même si Zemmour finit derrière Marine.
Si LREM ne remporte pas l'élection, LREM éclate et meurt instantanément, et on peut possiblement en revenir au statu quo précédent 2017. C'est donc sans doute pour ça que l'on a toutes ces candidatures témoignages sans aucun espoir de victoire : se montrer en futur rassembleur de l'après Macron.
Et finalement, même si elle n'arrive pas cette fois-ci, cette nouvelle donne politique verra forcément jour (ou aura de bonnes chance de) en 2027 puisque Macron ne pourra pas se représenter. Ainsi, ces gens-là se préparent possiblement à un retour de l'ancien paysage politique, avec pourquoi pas deux gros partis dits "de gouvernement" de chaque bord.
Cette nouvelle donne interviendra aussi d'ici 2027 pour le seul camp de la gauche. Mélenchon est rattrapé par l'âge du capitaine, et comme c'est la personalité dominante à gauche depuis maintenant un bout de temps considérable, sa mise à la retraite politique va forcément créér un vide qu'il faudra combler. A date, il n'est pas certain que ce successeur soit d'ailleurs dans la France Insoumise (vous en voyez beaucoup des successeurs crédibles chez LFI?). C'est probablement en tout cas ce que doivent calculer Hidalgo, Jadot ou Taubira (quoiqu'elle aussi a passé un certain âge...).
Personnellement, j'éprouve finalement une certaine forme de nostalgie du septennat et de la désynchronisation des calendriers politiques, avec un Président un peu au-dessus, actif à l'international et représentant le pays et les institutions, et un vrai Premier Ministre puissant, qui gouverne. On pourrait juste simplement limiter à un le nombre de mandat présidentiel de 7 ans, sans possibilité de se représenter, si on veut atténuer l'effet "14 ans c'est long". Avoir une assemblée qui représente ou peut représenter (même hors période de cohabitation) un vrai possible contre-pouvoir, ou à minima une instance où un vrai débat est possible, permettant les nuances, une meilleure prise en compte des différentes vues. Un truc qui a un peu de poids quoi... Le fonctionnement actuel je trouve (mais je suis pas le seul, tout ceci est largement commenté par beaucoup de monde) concentre les pouvoirs à un cercle beaucoup trop restreint de personnes : le Président, son cabinet, en gros. Quand c'est quelqu'un comme Macron, Pécresse ou Hollande, disons relativement raisonnable, relativement mesuré, pas fou quoi, ça peut passer à la limite (encore que...), mais imaginer la même chose avec Le Pen, comment dire...
:peur:Pour mon vote, j'ai déjà une idée précise de ce que je vais regarder comme critères :
- l'Europe, dont je pense, pour faire très simple, qu'il faut la renforcer fortement : enfin développer une vraie diplomatie - à quand la fin de cette gabegie d'avoir 27 chancelleries dans chaque pays??, enfin une vraie politique de défense avec une vraie armée, et surtout une Europe plus protectrice socialement des peuples qui la compose, avec évidemment non pas moins mais plus de réglementation, et l'arrêt du n'importe quoi sur nombre de sujets : politique énergétique, politique industrielle, en particulier. Je ne crois pas du tout au mode de fonctionnement actuel, où la voix de la France compte autant que celle de Chypre (avec tout le respect que je dois aux chypriotes), et qui résulte en une faiblesse et absence d'effets ou pire, effets délétaires des actions implémentées. Je ne sais pas qui va s'attaquer à ce chantier particulier parmi les candidats. L'Europe je pense a besoin d'être construite principalement par et autour des quelques grands pays qui la composent (Allemagne, France, Italie, ...)
- et l'énergie / environnement, par conviction bien sûr et aussi évidemment car cela impacte directement mon boulot (je suis égoiste, mais je ne ferais pas ce travail si je n'y croyais pas).
Les autres sujets m'intéressent aussi, mais disons un peu moins que les deux premiers.