Re: Le sujet sur les Voyages
Reply #266 –
et bien, je vois que cela bouillonne sur ce topic!
Je vais en rajouter une couche, en postant sur....
Le Taj Mahal
Ce qui devait être le summum du voyage (et qui à mon goût ne l'est pas... Fort d'Agra Powaaaa!)
Jour J+3: le Taj Mahal...
Notre visite de ce lieu mythique commence par une route défoncée, que nous parcourons à pied, vendeurs de souvenirs en tout genre fermement accrochés à nos basques... voir à tout ce qu'ils peuvent agripper...
Depuis quelques années, l’accès au Taj Mahal est quelque peu restreint afin de préserver le blanc immaculé des façades. Les pluies acides, produites par le monoxyde de carbone des voitures et des industries environnantes, ayant commencé à décolorer le marbre et les incrustations, les véhicules doivent désormais s’arrêter à un parking éloigné d’un kilomèrte, et les touristes, finir le parcours à pied. De même, toutes les usines de briquetage ont été fermées et déplacées sur un périmètre de plusieurs kilomètres.
Le Taj Mahal est accessible par trois portes : celle de l’Ouest, du Sud et de l’Est, donnant toutes les trois sur une porte intérieure majestueuse, faite de marbre et de grès rouge, où sont incrustés des versets du Coran. C’est après avoir dépassé cette ultime étape que l’on se retrouve face au paysage le plus célèbre du Taj Mahal : celui du Mausolée dans le prolongement de ses jardins ornementaux faisant la part belle aux jets d’eau. Mais pour arrivée jusque là, il faut montrer patte blanche, c’est à dire franchir le dispositif de sécurité mis en place aux trois portes, comportant fouille des sacs et fouille corporelle. Tout appareil électronique est confisqué d’office, à l’exception d’un appareil photo par personne (ouf, on a eu peur !).
Le meilleur moment pour la visite est le lever du soleil, ou le crépuscule, dit-on ; le marbre du Taj Mahal prend d’abord une riche couleur dorée, puis tourne au rose, au rouge, et enfin au bleu avec le changement de l’intensité lumineuse. Nous sommes malheureusement en pleine journée, et une sorte de brume enveloppe le Taj Mahal, renforçant l’opacité du marbre et rendant cette merveille du monde quasiment translucide à l’œil d’un appareil photo. Allez savoir pourquoi, je parviens à prendre des photos acceptables en utilisant le mode… nuit ! Décidément le lieu est aussi exceptionnel que les origines de sa construction, semblant sortir tout droit d’un conte des Mille et Une Nuits.
Le Taj-Mahal fut construit sur les ordres de l’Empereur Moghol Shah Jahan en l’honneur de sa seconde épouse, Mumtaz Mahal, morte en 1631 en donnant naissance à leur quatorzième enfant (lol). La mort de Mumtaz laissa Shah Jahan si dévasté par la douleur qu’il est dit que ses cheveux tournèrent au gris en une seule nuit. Les travaux de construction du Taj Mahal durèrent jusqu’en 1653, et mobilisèrent au total près de 20,000 personnes en Inde et en Asie Centrale. Des artisans d’Europe furent même embauchés afin de réaliser la décoration de ce monument fait de marbre blanc et de 28 pierres semi-précieuses (lapis lazulli, ambre, tourmaline, turquoises, saphirs, rubis, etc..). Le coût de la construction s’élèverait à trois milliards de roupies (57 millions d’Euros).
Quatre minarets se dressent aux quatre coins de la plate-forme du Taj Mahal : après 400 ans, ils ne sont plus très perpendiculaires à leur base, et sont penchés vers l’extérieur de la plate-forme (ils auraient été construits ainsi, afin de ne pas s’affaisser sur le Taj Mahal en cas de tremblement de terre). A l’Est du Taj Mahal, se dresse l’une des principales mosquées d’Agra.
Lui faisant face, à l’Ouest, et construite à l’identique, le Jawab, un bâtiment à la fonction énigmatique. L’hypothèse de la mosquée étant écartée (le Jawab n’est pas orientée en direction de la Mecque), il aurait été construit soit comme abri pour les voyageurs, soit tout simplement comme jumeau de la mosquée, afin de conserver la parfaite symétrie de l’ensemble.
A l’intérieur du Taj Mahal, se trouvent les tombeaux de Mumtaz Mahal et de Shah Jahan. Ceux qui sont visibles par le public ne sont pas les véritables tombes, étant donné que les originales sont gardées dans une pièce plus à l’intérieur du Taj. Un détail peu connu du public ; les touristes s’alignent en une queue interminable et sont prêts à souffrir plusieurs heures d’attente pour apercevoir les faux tombeaux (un calvaire que nous nous épargnons, après vote à l’unanimité…).
Ci-dessous, le Taj Mahal vu de l’envers, en longeant la rivière Yamunia.
Le décor du Taj Mahal est très reposant malgré la foule qui bat le pavé en marbre et l’herbe verdoyante des jardins (surtout après le voyage mouvementé Jaipur-Agra). Le seul bémol vient de l’un des gardes en faction sur la grande plate-forme, et qui pique une crise de colère en voyant des touristes monter parce qui est normalement la descente (nous avons d’ailleurs fait pareil, vu le manque d’indications sur le parcours à suivre). Je pense que c’est la première fois que je vois un militaire vociférer de la sorte en brandissant une matraque. M’est avis que les soldats Indiens ne sont pas très patients.
Notre temps appartis (une heure) file très vite, mais pour une fois, nous ne rechignons pas car nous savons ce qui nous attend à la prochaine étape ; le Fort d’Agra. Et il faut se présenter aux grilles avant 16h30, sous peine d’être refoulés. Nous récupérons notre guide à la grande porte (pour une fois, c’est lui qui est détendu, à bavarder avec ses copains guides, et nous qui trépignons d’impatience). Le retour vers le bus se fait comme à l’aller ; escortés par une cohorte de vendeurs de cartes postales et de colifichets en tout genre. Ah, la vie de touriste !
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