Re : Emmanuel Macron Président de la République
Répondre #575 –
Plus de 40 jours après le scrutin, le président n'a pas encore trouvé le temps de nommer un premier ministre. Dans les démocraties parlementaires, le premier ministre est souvent nommé rapidement… même si ensuite la formation du gouvernement prend parfois du temps (ou que les gouvernements successifs sont balayés par une motion de censure faute de majorité).
Nous avons voté en Belgique le 9 juin et nous n'avons pas encore de premier ministre. Le Roi a nommé un formateur qui deviendra premier ministre s'il parvient à négocier un ACCORD DE GOUVERNEMENT. S'il échoue, alors c'est quelqu'un d'autre qui sera chargé de la formation du gouvernement. On ne peut pas présager de l'identité du premier ou de la première sans avoir cet accord entre les partis susceptibles de former une majorité absolue.
En région wallonne et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, les deux partis qui étaient en mesure d'avoir une majorité absolue au parlement se sont mis autour de la table pour négocier une déclaration de politique régionale/communautaire. Une fois celle-ci rédigée, les membres du gouvernement ont été désignés par leurs partis respectifs, y compris le Ministre-Président wallon et la Ministre-Présidente FWB. Ce processus a eu lieu en tout dernier lieu, juste avant la conférence de presse et leur prestation de serment le lendemain.
Bref, où est l'accord de gouvernement chez vous ? Le NFP a-t-il pu former une coalition avec d'autres partis afin d'avoir une majorité absolue ? Si non, comment peut-il prétendre nommer un premier ou une première ministre ? Regardant tout cela de très loin, j'ai juste l'impression que tout le monde gesticule et s'offense sur du vent, mais que jamais rien de concret ne ressort.
Votre Etat est fédéral, y'a beaucoup de choses qui ne sont pas du ressort de l'Etat fédéral. Les services publics (notamment) sont donc moins dépendants. Donc il y a un temps disponible mécaniquement plus important. Sans parler du timing (coucou LOLF qui arrive).
Finalement, le problème demeure Macron avant tout.
Il convoque des Législatives en urgence pour des raisons politiques qui lui sont propres. Aux résultats (qu'il n'a pas anticipé), il met méchamment le frein à main et décide de laisser le gouvernement en place ALORS que le sens même d'une dissolution, c'est, quelque soit le résultat, c'est de permettre la mise en place d'un nouveau gouvernement... Sans délai car personne n'a imaginé en 1958 qu'un Président serait assez con pour dissoudre l'assemblée en douce et irresponsable pour donner rendez vous six semaines plus tard.
Alors oui, on peut dire qu'il faut prendre le temps pour émerger une gouvernance durable... Mais il fallait :
- reunir les partis dès le lendemain des élections.
- respecter l'usage et demander au NFP de de démerder à faire une coalition et à proposer un chef de gvt.
Il n'a rien fait de tout ça. Au contraire il a laissé les partis, dont le sien, poser leurs conditions, exclu des partis politiques de l'équation gouvernemental justement pour créer le bordel et laisser la possibilité d'infuser ce que LUI veut :
Rester le maître du temps, et la Macronie gouverner en dominant une aile gauche socialiste et une aile droite LR.
On est pas dans le même contexte. Le roi Belge n'intervient pas en politique de cette façon.