"sous humain", "animal", "déchets" sont autant de marque de dégoût et de mépris qu'ils sont nés, ces termes, de réflexions spontanées et discriminantes. S'il vous plaît de catégoriser une personne par rapport à un moment de sa vie, et surtout de proposer une hierarchie condescendante... Grand bien vous fasse.
Un être humain est un individu aux réactions spontanées, réfléchies, rationnelles, irrationnelles, de survie... Et toutes ces réactions, toutes les actions ont une origine qui va mêler le social, le sociétal et l'intérêt individuel. Si je m'abaisse à votre réflexion basse de disqualifier quelqu'un parce que c'est un imbécile qui a raté sa vie et qui se creuse une tombe en adoptant un caractère nihiliste et primaire... Je ne serai pas satisfait. N'en déplaise.
Pas satisfait parce que j'ai appris avec le temps, et peut être est-ce une mauvaise chose car j'en deviens trop relativiste, à toujours soupçonner des causes sociales et sociétales. En d'autre terme, et je pense que feu Bourdieu s'accorderait avec moi, une pulsion individuelle est fortement influencée par le contexte social : où je vis, ce que je suis, et sociétal : ce qui se passe autour de moi.
Rien que par cette raison, je ne peux parler de "sous humain" ou "d'animal".
Si je pille un magasin pour m'acheter un BlackBerry, je le fais parce que :
- j'en ai envie. Ok c'est animal.
- parce que j'en ai marre de cette société d'argent où je suis très largement exclu... Que je fasse des efforts ou non.
- parce que la télé me tabasse de pub, les émissions, les séries, ceux qui n'ont pas de problèmes...
Et j'en passe des dizaines et des dizaines de raison.
Sont-elles bonnes ? Evidemment que non ! Evidemment que cette personne a tort.
Seulement, ce sentiment de frustration, de haine de soi et de l'autre devient un mouvement dangereux car à un moment donné, un évènement provoqué par un tiers (un flic par exemple) va soulever une humeur collective. Cette humeur collective va retourner l'envie de tout péter en action de tout péter... Parce que spontanément, les centaines de personnes vont le faire, par un accès et un excès.
Le phénomène de foule est avant tout un phénomène social et déterminant quand il s'agit de violences/pillages massifs.
Et on est loin d'une sous humanité que vous déplorez. Mes arguments autour de la Révolution françaises étaient là pour évoquer le caractère rémanent de ces excès... Liés à des bonnes causes, liés à rien du tout (la rumeur).
Encore une fois, il ne s'agit pas de déresponsabiliser. Mais ce sont des personnes comme nous et je ne me sens pas l'arrogance de les qualifier comme vous le faîtes, comme Cameron le fait. Ils doivent payer pour leurs délits, mais il s'agit de ne pas oublier que ces personnes n'auraient jamais agi de cette manière si leur vie quotidienne était différente.
Finalement, mais ce n'est qu'une provocation... un jugement hâtif, spontané est tout aussi animal, alors ne jetez pas la pierre...