Je crois que Flavien a bien résumé… Les dernières grosses émeutes remontent à l'époque Thatcher, lorsqu'elle avait lancé une grande période d'austérité. Ce qui marque tout de même le lien entre austérité et désordre sociaux (la Grèce le montre aussi). Et ces désordres sont liés à un sentiment d'injustice d'une partie de la population. En effet, les politiques d'austérité viennent rendre les conditions de vie plus difficiles. Or pendant qu'on explique aux moins aisés comment se passer des aides qui leur étaient accordées sous prétexte qu'il n'y a plus d'argent, il suffit d'allumer une télé pour voir la valse des milliards en bourse.
On est aussi dans une société où la consommation est élevée au rang de "bonheur suprême" depuis les années 1980 environ, et on prive une partie de la population de l'accès à ce "bonheur" (toujours avoir le dernier modèle de portable, les fringues à la mode, la dernière console…). Même si c'est totalement vain, certains, lorsque l'occasion se présente, n'hésitent pas à assouvir leurs envies nées d'années de frustration.
Après, bien sûr, un certain nombre vont aller en taule, alors que les prisons sont pleines mais je voudrais juste citer la fin d'
un édito du Monde:
"On nous dit que les prisons sont surpeuplées, écrivait Michel Foucault en 1971. Mais si c'était la population qui était suremprisonnée ?" La question est plus pertinente que jamais : il y avait, à l'époque, 29 500 personnes en prison [en France] ; elles sont aujourd'hui plus du double.
On a plus que doublé le nombre de prisonniers en 40 ans, et pourtant la délinquance n'a cessé d'augmenter sur cette période… N'est-ce pas la preuve la plus éclatante de l'échec de la prison à résoudre un certain nombre de problèmes, et en particulier les questions de justice sociale?