Transports en commun: pannes grèves, regarder ensemble dans des directions différentes
Reply #46 –
A propos de la pénibilité du travail de cheminot, voici un message plutot intéressant d'Hades Glory sur SSDB :
De toute façon je pense que le gouvernement sera obligé de composer avec les cheminots. C'est bien beau de s'engager dans un bras de fer mais comme je l'ai dit plus haut, les grévistes peuvent rester trois jours sans bosser mais ce serait plus difficile pour la France de rester trois jours au chômage technique.
Karl Marx disait que la grève ne servait à rien car le patronat disposait de l'armée industrielle de réserve (les chômeurs) pour faire marcher l'industrie.
Aujourd'hui les chômeurs ne sont pas que des ouvriers et dans une entreprise publique comme la SNCF, la réquisition est difficile sauf à envoyer l'armée ce qui est la seule solution réaliste.
Pour la pénibilité, je veux juste souligner un truc: il y a une semaine, mon TGV avait une heure de retard. J'ai demandé la raison, on m'a répondu qu'un type s'était jeté sur la voie.
Le conducteur a essayé de freiner mais il aurait eu besoin de 400m pour stopper le train et évidemment il ne les avait pas.
Résultat: il a vu ce type dans les yeux au moment où le TGV lui est rentré dedans à 250km/h minimum et l'a pulvérisé au point que la vitre était couverte de boyau, d'intestin et de cervelle.
Cinq minutes plus tard, il a eu le privilège de devoir retirer lui-même un tibia qui s'était coincé dans le câble de freinage hydraulique puis le même conducteur de train a dû attendre une demi-heure l'arrivée des gendarmes et du procureur de la République pour leur confirmer que c'était bien un suicide et non un meurtre.
Bon, je vous pose la question: vous pensez qu'on peut faire ça jusqu'à 60 ans ou pendant 40 ans si vous préférez?
Il y a au minimum un suicide sur ligne de TGV par semaine dans la région parisienne, sachant qu'il y a 378 TGV sur le territoire, chaque chauffeur écrasera au moins 10 personnes dans sa carrière.
Honnêtement, je ne pense pas qu'on puisse demander à un grand père de 60 à 65 ans de gérer ce genre d'accident avec détachement en lui proposant juste un arrêt maladie pour décompresser.
Dans ce cas là je pense que l'argument de pénibilité est justifié.