Plutôt que de retourner une fois de plus le couteau dans la plaie (puisque cela gêne certains, mais bon désolé la question est politisée ici) je vais couper court en disant que ma culture, mon éducation et le milieu duquel je suis issu font que je considère que la réussite individuelle prime sur la réussite collective et que je ne comprend pas trop ce que des questions de sexe, de religion, d'appartenances ethniques ou encore de couleur de peau peuvent venir faire dedans. Je pense que tout un chacun a effectivement ses chances dans le monde moderne (mais étant réaliste, j’admets aussi que tout le monde ne part pas sur un pied d'égalité). Si racisme ou ségrégation il y a, c'est principalement le fait d'individus, je ne crois pas à un racisme inconscient (ou pas) collectif ; en fait ces concepts me sont étrangers.
Je ne comprends donc pas trop ce que tu essais (visiblement) de me faire dire. Pour le reste tu sembles me décrire une situation généraliste qui pourrait très bien avoir lieu tant ici qu'au cœur d'une des régions agricoles paumées de métropole, je peine donc à comprendre en quoi, ici, cela serait forcément différent. Ah oui et je ne vois pas non-plus pourquoi cette réalité conduirait forcément, inéluctablement vers une quelconque indépendance ; c’est la diversité qui rend la vie intéressante et au contraire elle n'est pas un facteur de séparation entre les gens, faut savoir rester optimiste, curieux et ouvert :).
A ce rythme, suivant tes propos, autant larguer la Corse, le Pays Basque, la Bretagne, la Savoie, voir des trucs annexés plus récemment comme Nice, etc... et quitter l'EU... rompre tout contact avec l'extérieur :sweatdrop:
La société traditionnelle canaque ne fonctionne pas sur le mode de vie européen classique qu'il soit traditionnel ou moderne : tout est basé sur le clan et la communauté et, en théorie, de partage des ressources pour le bien commun ; même les relations familiales sont suffisamment différentes, on sort par exemple du schéma familial père-enfant biologique "traditionnel" (de notre société) pour un schéma oncle paternel-enfant biologique ou des cousins qui sont considérés comme des frères de sang, etc... , pour que la plupart des métropolitains ne s'y retrouvent pas trop. On retrouve également des relations claniques similaires dans les autres peuplades du Pacifique mais chez eux elles sont extrêmement poussées.
Normalement, les ressources sont donc mises en commun et la propriété individuelle s'efface devant le besoin commun. Bien sur, cela porte à des dérive puisque certaines personnes savent en "profiter", inconsciemment ou pas, et est globalement plutôt incompatible avec l'individualisme et la réussite personnelle promus par la société moderne. Note : pour plus de détails, et au cas où je raconterai des bêtises bien sur, mieux vaut se procurer des livres, études ou thèses sur le sujet, il doit y en avoir je pense.
L'exemple habituellement mentionné (légende urbaine ou pas ?) serait celui d'un médecin mélanésien fraichement débarqué de métropole avec ses diplômes. Son clan peut à tout moment débarquer en ville, lui taxer sa voiture (et éventuellement la bousiller dans un des nombres accidents de la route liés à l'alcool ou au cannabis qui arrivent régulièrement), lui prendre toute ou une partie de sa paye ou exiger de lui qu'il les soigne, le tout sans aucune compensation, etc... Cela peut empirer puisque d'aucuns extérieurs viennent se greffer dans l'engrenage n'hésitent pas à demander la même chose, en évoquant une fraternité ou une appartenance plus large au peuple kanak. Ce qui fait que ce même médecin finalement serait reparti exercer en métropole au bout de quelques mois. Oui mais voilà, j'ignore si cette histoire est fondée sur quelques chose de vrai ou pas ou juste des on-dit ; et ça serait effectivement intéressant de savoir concrètement quelles relations, par exemple, le couple Karembeu (vi Adriana longues-jambes et son footballer de mari) entretient avec sa famille et son clan à lui.
Ce qui est vrai par contre c'est qu'effectivement la plupart des mélanésiens qui viennent s'installer définitivement en ville ou qui adoptent complètement le mode de vie occidental finissent généralement par "casser" (ou prendre leurs distances, pas uniquement littéralement) avec la tribu. Mais bon cet état décrivait ce qui se passait pour la génération précédente, il faudrait voir ce qu'il en est de la jeune génération actuelle qui est elle bien plus accros avec les nouvelles technologies et, comme ailleurs, se tisse des liens sociaux de manière différente des précédentes ; tout en essayant de préserver leur culture et leurs valeurs. De plus, comme partout, les moyens d'information se sont démultipliés depuis 40 ans et de part notre situation, une ile qui ne produit même pas de quoi s'auto-suffire, ou n’a pas de structures médicales adaptées pour les cas et pathologies graves, nous avons naturellement eut des contacts avec l'extérieur depuis très longtemps (vers la métropole mais aussi l'Australie).
Secondement former une telle élite de cette manière à souvent tendance à inverser/empirer la situation ; les gens nouvellement formés se montrant souvent (mais pas toujours) méprisants envers ceux issu de la même extraction mais restés dans le milieu d'origine, etc... bref, c'est le mépris de l'élite qui prime. Voir pire, ils restent sur le lieu de leurs études ne reviennent pas participer au développement local. Il y a 10 ans, alors que nous étions à la fac tout d’abords ici puis à Bordeaux, un ami africain me décrivait un cycle similaire pour son pays, le Bénin et il ne pensait pas à blâmer cela sur un quelconque effet pervers du colonialisme mais bien sur des problèmes de relation d'individu à individu.
Jusqu'à il y a peu (années 90), la formation universitaire ou de haut niveau était effectivement effectuée ailleurs (en Métropole donc) puisque par manque de moyens, le territoire n'avait ni les structures nécessaires, ni les formateurs, etc... pour la faire donc, effectivement, dans bien des cas, cela suppose un milieu familial aisé ou des aides compensatoires pour aller étudier de l'autre coté du globe (même aujourd'hui certains cursus demandent à s'expatrier). De plus, plusieurs programmes, de formations payées par le territoire ont vu le jour au cours des années dont le programme "400 cadres" précédemment mentionné. Evidement certains des éléments qui y ont participé se sont vu couronnés de succès ; mais également certains ont échoué et d'autres ont surtout profité du système. Bref, les retours n'étaient guère concluants d'autant plus que de toute manière le marché du travail n'est pas d'une taille comparable à celui de la France métropolitaine et donc ne peut pas forcément réabsorber les gens qui reviennent (à l'époque où ces projets se sont déroulés, les projets miniers précédemment mentionnés n'étaient pas démarrés).
Enfin, certains syndicaux locaux ont décidé de prendre le problème à bras le corps en essayant de forcer à tout bout de champs la priorité pour les locaux avec des résultats plutôt... trashs comme partout où ils ont été mettre leur nez (voir posts passés). Comme je l'ai dit tantôt il me semble, il ne fait pas bon être un Zoreil sur le marché du travail local.
EDIT – corrections mineures, phrase.