Livre de chevet, livre qui va vous achever.

iDam

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #225, le 24 Mai 2010 à 07:41 »
Mes dernière lectures au Canada :

Citation
Paris, décembre 2006.

Un chef de chorale est retrouvé assassiné dans une église arménienne de Paris.

Lionel Kasdan, un policier à la retraite qui appartient à la paroisse, se lance immédiatement sur la piste du tueur, en marge de l'enquête officielle. Cédric Volokine, flic de la Brigade de Protection des Mineurs en pleine cure de désintoxication, s'intéresse également à cette affaire qui semble impliquer des enfants.
Fabuleux ! Du Grand G ! Encore une histoire de pureté de race et de fantômes nazis. Impossible de lâcher le livre, je le dévorais même durant mes pauses au boulot !

Citation
Et si l'histoire du monde avait une face cachée ? Si une partie des événements qui ont agité le XXe siècle était le produit d'un combat séculaire entre des forces lumineuses et obscures pour obtenir le contrôle d'un objet aux pouvoirs magiques ?

Alors qu'il termine sa thèse à Harvard, Seth Thévenot, un jeune étudiant franco-américain en histoire de l'art, reçoit un message d'un vieil ami, conseiller particulier du pape, le cardinal Di San Giovanni, lui demandant de se rendre au Vatican au plus tôt. Mais lorsque Seth débarque à Rome, il apprend que le cardinal vient d'être assassiné. Seth va découvrir progressivement qu'un lien existe entre le meurtre du cardinal et celui, tout aussi inexplicable, d'un sulfureux homme politique autrichien à l'incroyable charisme.

Son enquête le mènera au palais des Habsbourg à Vienne, qui abrite le trésor du Saint Empire romain germanique et en particulier la Sainte Lance, un objet fabuleux dont l'histoire traverse les siècles.

En quête de la vérité sur la Sainte Lance et sur lui-même, Seth Thévenot devra remonter le cours de l'histoire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et découvrir les penchants ésotériques de l'entourage d'Adolf Hitler.
Putain mais c'est NUL ! L'auteur est aussi paumé que son personnage, impossible de rentrer dedans, les descriptions sont plates et les dialogues sont aussi moisis qu'une fanfic d'un gamin de 12 ans ! Aux ordures après 5 chapitres...

Citation
Un prêtre qui vient de mettre au jour un codex remontant aux vikings est sauvagement assassiné.
L'archéologue Bjorn Belto est bien décidé à venger son ami et à découvrir quels secrets sont cachés dans cet étrange manuscrit. Poursuivi par un milliardaire sans scrupules, Belto fait une découverte incroyable : en l'an 1013, des vikings seraient allés jusqu'en Egypte. Ils y auraient dérobé, dans une tombe, les textes originaux du Livre de Moïse et un mystérieux Sixième Livre. Des pyramides d'Egypte aux paysages désertiques de l'Islande, des églises de Norvège aux arrière-boutiques des antiquaires de Rome, une série de codes secrets conduit l'archéologue vers un mystère plusieurs fois millénaire...
Le personnage est une vraie loque (quoiqu'un héros humain, c'est pas mal de temps en temps) mais possède de bon alliés qui lui permettent de progresser et de nous entraîner dans une belle chasse aux énigmes. Le texte est agrémenté de textes runiques et de cartes qui offrent une meilleure complicité avec le lecteur. On se promène d'un continent à un autre, on perd une trace pour la chercher ailleurs... le jeu de pistes est efficace et se termine à un endroit totalement inattendu ! Les derniers chapitres mettent le paquet sur la révélation et un seul défaut surgit : l'identité du grand coupable est très vite démasquée. Mais ça ne gâche pas le plaisir d'avoir eu à le lire de boutte en boutte. Mieux que Dan Brown. Lecture label baroudeur conseillée à Tinou et Squekky où les Vikings ont la part belle dans ce thriller !

Citation
Après avoir quitté précipitamment les États-Unis, John Baron, ancien inspecteur du Los Angeles Police Department, a refait sa vie en Angleterre sous le nom de Nicolas Marten. Il revient toutefois aux États-Unis lorsque son amour de jeunesse l'appelle à son chevet. La jeune femme lui apprend alors qu'elle a été empoisonnée après avoir découvert un trafic d'armes chimiques clandestin. Un groupe satanique, la secte d'Aldebaran, s'apprêterait à frapper. Cette confrérie réunissant financiers et politiques existe depuis la Renaissance ; elle s'inspire d'un addendum secret au Prince de Machiavel. Son but : dominer le monde et éradiquer l'islam.
 
Première étape : abattre le président de la République française et la chancelière allemande, dont ils désapprouvent la politique au Moyen-Orient. Pour cela, ils ordonnent au Président américain, John Harris, de souscrire à leurs demandes. Mais ce dernier refuse de coopérer. Sentant sa vie menacée, Harris s'enfuit. Avec Marten, sans pouvoir se fier à quiconque, ils vont défier la secte...
Comme le montre le synopsis, la ficelle est très épaisse, on y croit pas mais on ne se pogne pas une seule seconde ! Le suspense est haletant, les vérités, un premier temps données en masse, sont filtrées de plus en plus pour conserver toute la puissance énigmatique du complot. Et la fin offre un double tranchant : ou bien on aura une suite (la dernière phrase paraît inévitable) ou bien le complot en tant que tel se poursuit et avec lui les aventures en backstage d'un des principaux personnages.

Citation
« Il y a des chemins qu’on ne devrait jamais quitter. Des ruines qu’on ne devrait jamais fouiller. Et des secrets qu’on ne devrait pas convoiter. »

Dans les années 50, quatre scientifiques traversent la jungle vénézuélienne en quête d’une espèce de singes muets. Ce qu’ils vont découvrir va changer le cours de leur vie.

Amazonie, de nos jours : Nina Scott dirige une équipe de cueilleurs d’essences rares pour l’industrie américaine dans une région contrôlée par les braconniers et les trafiquants de drogue.

En s’éloignant du groupe, Nina découvre les vestiges d’un site magnifique, où les singes sont silencieux et les arbres recouvrent des charniers. Alors que la mort frappe ses compagnons, elle est miraculeusement épargnée. Des mines d’émeraudes colombiennes aux bidonvilles de Caracas, des palaces de la côte d’Azur aux confins du désert marocain, Nina va alors s’embarquer dans une aventure qui pourrait mettre en péril sa vie et bien plus encore.
J'avais adoré leur trilogie Prédation - Stigmate - Instinct. Nina en chie, Nina veut briser psychologiquement la chaîne qui la relie à son papounet, Nina pue, Nina est larguée et nous aussi ! Passée cette promenade embourbée entre passé et présent, la chasse commence dans la sueur des bidonvilles et les jungles impénétrables de l'Amazonie tandis que le mystère des singes captive ! Très bon thriller !

Citation
Imaginez une gamine de 10 ans, noire et amnésique, cherchant ceux qui l'ont laissée pour morte dans une forêt après avoir décimé sa famille. Traquée par des ennemis indentifiables, elle remonte peu à peu le fil de sa vie passée pour se rendre compte qu’elle est en réalité âgée de 53 ans, dotée de pouvoirs surnaturels et d’une sexualité aussi vitale qu'ambiguë...
Un peu de fantasy pour changer : Octavia E. Butler, californienne, auteur d’une dizaine de romans, a été récompensée par les Prix Hugo et Nebula pour La parabole du semeur. En 1995 elle a été la lauréate du très prestigieux MacArthur Grant. Au départ, on a envie de fermer le livre, tellement ça en devient sexuellement malsain. Mais l'auteure trouve la parade pour en faire fi et montre ses talents de conteuses pour aller au-delà de cette impression et la digérer sans arrière-pensée. Ecriture limpide, histoire tout aussi claire, il n'en demeure pas moins que la destinée de la gamine est assez étonnante.

Citation
Breslau, août 1945 : Dans les décombres du IIIe Reich agonisant, un physicien allemand porteur des résultats de recherches ultrasecrètes menées pour Heinrich Himmler, le tout-puissant chef de l’ordre noir SS, fuit l’avancée soviétique.

Aujourd’hui, quelque part dans l’Himalaya : Au Népal, les moines d’un monastère bouddhiste ont été décimés par un mal inconnu. Sur place, Lisa Cummings, médecin, et Painter Crowe, agent de la Sigma Force, découvrent un pur cauchemar : les moines semblent avoir sombré dans la folie, le meurtre, et le cannibalisme.

Au même moment, à Copenhague : L’exemplaire de la Bible ayant appartenu à Charles Darwin doit être mis aux enchères et déchaîne une lutte meurtrière pour sa possession. Quel secret recèlent ces pages soigneusement annotées ? Et quel lien peut-il y avoir entre Darwin et un laboratoire troglodyte en Pologne, oublié depuis 1945 ?

Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les monstres dont rêvaient d’accoucher les maîtres du IIIe Reich sont sur le point de voir le jour…
200 à l'heure ! Que d'actions dès les premiers chapitres ! Nazisme, eugénisme, physique quantique, autant d'ingrédients qui nous font voyager du Népal à l'Europe en passant par l'Afrique du Sud et Washington ! A LIRE !

Citation
A Paris, Jeanne Korowa, brillante juge d'instruction à la vie affective désastreuse enquête avec François Taine sur une série de meurtres particulièrement sauvages : démembrements, cannibalisme, et mises en scène macabres. Trois plantureuses Vénus atrocement dévorées, trois tableaux sanglants entre rituel et folie. Abusant de son autorité, Jeanne fait installer des micros dans le cabinet d'Antoine Féraud, le psychanalyste qui reçoit chaque semaine son ex petit ami, et tombe par hasard sur une séance étrange où un père révèle les pulsions sanguinaires de son fils autiste et son passage à l'acte.
Son dernier ouvrage. Et c'est reparti pour une enquête dans les tréfonds de l'âme humaine. Bien mené dans la recherche des indices qui s'imbriquent petit à petit sans qu'on perde un seul instant le fil de l'intrigue et un suspense qui dure jusqu'à l'avant-dernier chapitre !

Depuis la ligne noire, je trouve que cet auteur prend une bonne vitesse de croisière. Le Concile de Pierre est le seul qui m'a déplu, tandis que les Rivières Pourpres et Le Serment des Limbes restent ses meilleurs morceaux.

Citation
1118, Jérusalem, Terre sainte. Neuf chevaliers créent un ordre militaire, les « Pauvres Chevaliers du Christ ». Le roi Baudoin II de Jérusalem leur cède pour résidence une partie de son palais, bâti sur les ruines du Temple de Salomon. Ils deviennent les « Chevaliers du Temple », puis les « Templiers ».

1307 : Jacques de Molay, le grand maître de l’ordre des Templiers, est arrêté sur ordre de Philippe le Bel et livré à l’Inquisition. Il garde le silence sur le déjà célèbre trésor des Templiers.

2006 : Cotton Malone, ex-agent du département de la Justice américaine, et son amie Stéphanie Nelle entrent en possession de documents troublants relatifs à la nature du trésor des Templiers. Commence alors une quête à la fois historique, érudite et périlleuse, qui les mènera à Rennes-le-Château, cœur du mystère.
Narration fluide, mélange de fictions et de réalités savamment dosées, intrigue palpitante. L'auteur donne à la fin pas mal d'indications historiques pour séparer les faits de son roman. J'attaquerai avec joie ses autres livres (Le Troisième Secret, L'Enigme d'Alexandrie, Le Conspiration du Temple et son tout dernier, Prophétie Charlemagne) !

Mais avant, un petit ouvrage qui donna naissance à la littérature gothique :



D's©

Matsya

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #226, le 14 Août 2010 à 18:54 »
Dites, connaissez-vous de bons sites Internet ou forums (sérieux) parlant de livres avec des avis, quelque chose permettant de découvrir des auteurs en fonction de ceux qu'on aime déjà ?
                             

Totoro

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Matsya

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #228, le 14 Août 2010 à 19:35 »
Citation de Totoro le 14 Août 2010 à 19:31
Citation de Matsya le 14 Août 2010 à 18:54
Dites, connaissez-vous de bons sites Internet ou forums (sérieux) parlant de livres avec des avis, quelque chose permettant de découvrir des auteurs en fonction de ceux qu'on aime déjà ?
Tu as ce site qui peut peut-être t'intéresser : http://parfumdelivres.niceboard.com/forum.htm
Merci pour le lien, je vais aller voir.
                             

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #229, le 10 Septembre 2010 à 10:06 »
Livre que j'ai lu récemment  : Nagasaki d' Eric Faye aux éditions Stock. Petit livre d'une centaine de pages qui est basé sur un fait divers rapporté par plusieurs journaux japonais, dont Asahi, en mai 2008. L'écriture de cet auteur que je ne connaissais pas est vraiment agréable. Pour ce qui est du sujet, voici ce qu'en divulgue l'éditeur :

Tout commence par des disparitions, en effet, des déplacements d’objets.

Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers navals de Nagasaki. C’est un homme ordinaire, qui rejoint chaque matin la station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n’a pas d’odeur, sauf celle de l’ordre et de la mesure. Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Dans ce monde contre lequel l’imprévu ne pouvait rien, un bouleversement s’est produit.


Autre auteur que j'ai découvert cet été durant mes vacances : Gunnar Staalesen. Je me suis plongé pour commencer dans la lecture du roman " Le loup dans la bergerie " et pour l'instant je ne regrette pas. Pour en savoir plus sur lui : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gunnar_Staalesen ou http://www.livres-online.com/Le-loup-dans-la-bergerie,1024.html. Ca ressemble un peu à du Henning Mankell en mieux, pour ce qui me concerne. A propos de Mankell, est-ce qu'un de vous sait s'il y aura d'autres adaptations télévisuelles de Wallander avec Kenneth Brannagh dans le rôle de Wallander ?

Après ça, je compte lire le dernier Houellebecq, car pour une fois, la lecture des 30 premières pages ne m'a pas rebuté et j'ai envie de connaitre la suite.
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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #230, le 8 Novembre 2010 à 19:46 »
Allez j'approche de la fin... Encore quelques mois d'attente avant de basculer sur le tome XI de l'épée de verité l'oeuvre du romancier Terry GoodKind.
J'ai attendus avant de commencer le dernier Arc découpé en trois tomes qui sont : La chaine des Flammes, le Fantome du souvenir et Inquisitrice.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette oeuvre de l'heroic Fantasy voici un résumé

Citation
Richard Cypher est un modeste garde forestier ordinaire qui vit en Terre d'Ouest. Pour lui comme pour tous les autres habitants de cette région, le monde s'arrête à la Frontière, barrière infranchissable et terrifiante. Mais un jour, son chemin croise celui d'une étrange femme traquée du nom de Kalhan, se prétendant originaire des Contrées du Milieu, de l'autre côté de la Frontière. En lui sauvant la vie, il s'implique sans le vouloir dans une histoire qui le dépasse : la Frontière s'affaiblit et le Seigneur de D'Hara veut profiter de cette opportunité pour conquérir les Contrées du Milieu et soumettre le monde. À l'aide de Kahlan et du Sorcier de Premier Ordre Zeddicus Zul' Zorander qui s'était exilé en Terre D'Ouest des années auparavant, Richard, nommé Sourcier de Vérité, va devoir se lancer dans une quête dont dépendra le sort de l'humanité, brandissant au poing l'Épée de Vérité, arme magique et puissante, symbole de son statut.
Résumé assez simpliste pour éviter de spoiler les differentes intrigues et les roles des differents personnages. Dés les premieres pages on est happé par cette aventure que je trouve hors normes. Car d'une part on sort des sentiers tracés de l'heroic fantasy par le fait qu'ici il n'y a que des humains. Exit les nains et autres elfes, il y en a pas on est dans un monde ou l'humanité s'entre déchire et ou la magie est omnipresente sous diverse formes.
De plus plusieurs style se rencontre tels que la romance, la trahison ou les machinations politiques d'une grande saga familliale. Et le fait de suivre les aventure d'un petit groupe de personnage nous plonge dans une plus grande immersion. Surtout que le monde est totalement edulcoré. C'est de la barbarie à l'état pur, on est vraiment plongé par moment dans un monde sale et répugnant. Au revoir le coté conte de fées de certains romans. Ici on est plongé dans le malsain par moment et on sait pourquoi ?

Pour ceux qui veulent une bonne alternative aux oeuvres de Tolkien, la saga de l'épée de verité est faite pour vous.
You're pretty when i'm drunk.

iDam

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #231, le 23 Janvier 2011 à 20:40 »
Citation
Tout le monde cache quelque chose.
Votre voisin, votre femme, votre ami...
Et si vous pouviez tout savoir ?
Connaître leurs peurs, leurs secrets intimes ?
Dix candidats, dix secrets.

Des gens comme vous et moi. Enfin comme vous surtout. Parce que moi, je ne suis pas au programme : je suis l'invité surprise. Celui qui rôde en attendant son heure. Celui qui va les embarquer là où rien n'est prévu. Dans mon jeu sanglant. Mon propre mystère.
Grosse surprise avec ce Slacher Secret Story ! J'ai beau eu me triturer le cerveau pour anticiper le final, impossible tant ce dernier est scotchant ! Une fois le chapitre du bus terminé, les meurtres et révélations s'enchaînent à 200 à l'heure. Une belle réussite !

Citation
Le Muséum d'histoire naturelle de Paris est en émoi : une météorite antérieure à la création du système solaire apporterait la preuve de l'origine extra-terrestre de la vie, remettant ainsi en cause les grandes théories scientifiques et religieuses. Darwinisme et créationnisme s'opposent violemment dans ce microcosme parisien qui assiste soudain à une série de meurtres organisés selon des rituels obscurs. Deux chercheurs venus spécialement des USA et du Vatican étudier la météorite vont tenter, accompagnés d'une dynamique et séduisante bibliothécaire, Léopoldine, de résoudre ce mystère qui agite les esprits, de la ménagerie aux plus hautes instances politiques.
Cette fois, on peut découvrir le coupable mais le fil constructeur du récit est intelligent et offre une lecture instructive et divertissante.

Citation
Une guerre sans nom. Le débarquement libérateur est imminent. Parmi les GI's, la tension est extrême. Mais cela ne peut suffire à expliquer le crime abominable découvert sur l'un des navires alliés : un soldat a été retrouvé pendu par des crocs de boucherie, la tête remplacée par celle d'un bélier. Le lieutenant Frewin de la Police militaire et l'infirmière Ann Dawson dépêchée sur les lieux en sont convaincus : c'est l'oeuvre d'un tueur redoutable qui jouit de la souffrance qu'il inflige. Malgré le déclenchement de l'offensive, les meurtres se poursuivent avec un raffinement croissant dans l'horreur. Frewin et Dawson orientent alors leur enquête vers la 3e section de la compagnie Raven, une poignée de durs qui forme un cercle très spécial...
Thriller doom-like sauce Débarquement 1944 ! Le tueur envoie du pâté et les derniers chapitres bousculent nos hypothèses d'un gros revers de mandale ! Intense, macabre, vicieux, malsain et jouissif !

Citation
En ce soir de printemps, dans la célèbre ménagerie du Jardin des Plantes, les animaux sont nerveux. Ils crient, heurtent les barreaux de leur cage. Ils pressentent quelque chose.

À deux heures du matin, la police reçoit un appel affolé. Un bébé vient d’être enlevé. Puis le téléphone sonne encore, et encore.

Cette nuit-là, à Paris, ce sont 5 bébés qui disparaissent.

Au lever du jour, la ville est en état d’alerte. Tandis que les forces de l’ordre cherchent les nourrissons, la Seine déborde subitement, une crue géante et inexplicable. En quelques heures, le centre de la ville a les pieds dans l’eau. Paris se noie.

Un seul homme a une piste pour comprendre ce chaos : Sylvain Masson, jeune professeur à la Sorbonne, sait que sa mère, la très renommée conservatrice du Jardin des Plantes, lui cache quelque chose. Est-elle liée au fléau qui s’abat sur la ville ?

Avec Trinité, une petite surdouée de 14 ans témoin d’un des kidnappings, Sylvain va se lancer sur les traces des enfants. Plongeant au cœur des mystères de Paris, dans ses carrières, dans ses catacombes, et plus loin encore, les deux jeunes gens découvrent LE secret. Devant cette vérité si incroyable, si inimaginable, si… irréelle, il leur reste moins de vingt-quatre heures pour sauver la ville.
Si la quatrième de couverture est alléchante, on sort un peu déçu car l'auteur nous perd de temps en temps notamment dans la relation ô combien agaçante du héros avec sa mère. Il faut attendre 200 pages pour commencer à ressentir l'effet apocalyptique d'un Paris totalement anarchique.

Citation
Depuis son atterrissage à l'aéroport de JFK à New York, un avion en provenance de Berlin ne répond plus à la tour de contrôle. Le spectacle qu'Ephraïm et son équipe d'épidémiologistes découvrent à bord a de quoi glacer le sang : tous les passagers, sauf quatre, sont morts en apparence paisiblement. Ont-ils été victimes d'un attentat au gaz ? D'une bactérie foudroyante ?Lorsque, le soir même, deux cents cadavres disparaissent des morgues de la ville, Ephraïm comprend qu'une menace sans précédent plane sur New York. Lui et un petit groupe décident de s'organiser. Et pas seulement pour sauver leurs proches car c'est la survie de l'humanité tout entière qui est en jeu...
La mode est aux vampires, à ceci près qu'ils sont ici underground et extrêmement terrifiants. Premier ouvrage d'une trilogie qui s'annonce dantesque ! Second tome paru en octobre dernier, vivement l'édition de poche (ou bien en occasion) !

D's©

Kamen

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #232, le 19 Février 2011 à 22:57 »Modifié le 20 Février 2011 à 01:17 par Kamen
Je lis de nombreuses references a Piron et sa celebre Ode a Priape. Sautant le pas, j'ai donc pris 3 secondes de ma vie pour entrer ces mots sous Google, et voici ce qui en ressorti. Je ne suis pas decu de l'effort. :mrgreen:

(cliquez pour montrer/cacher)
Citation
Foutre des neuf garces du Pinde,
Foutre de l’amant de Daphné,
Dont le flasque vit ne se guinde,
Qu’à force d’être patiné :
C’est toi que j’invoque à mon aide,
Toi qui dans les cons, d’un vit raide,
Lance le foutre à gros bouillons ;
Priape soutiens mon haleine,
Et pour un moment dans ma veine,
Porte le feu de tes couillons.


Que tout bande, que tout s’embrase ;
Accourez putains et ribauds :
Que vois-je ?… Où suis-je… Ô douce extase !…
Les cieux n’ont pas d’objets si beaux.
Des couilles en bloc arrondies,
Des cuisses fermes et bondies,
Des bataillons de vits bandés,
Des culs ronds sans poils et sans crottes,
Des cons, des tétons et des mottes,
D’un torrent de foutre inondés.


Restez adorables images,
Restez à jamais sous mes yeux ;
Soyez l’objet de mes hommages,
Mes législateurs et mes dieux :
Qu’à Priape on élève un temple
Où jour et nuit l’on vous contemple,
Au gré des vigoureux fouteurs ;
Le foutre y servira d’offrandes,
Les poils de couilles de guirlandes,
Les vits de sacrificateurs.


Aigle, baleine, dromadaire,
Insecte, animal, homme, tout,
Dans les cieux, sous l’eau, sur la terre,
Tout nous annonce que l’on fout :
Le foutre tombe comme grêle,
Raisonnable ou non, tout s’en mêle,
Le con met tous les vits en rut :
Le con du bonheur est la voie,
Dans le con gît toute la joie,
Mais hors du con point de salut.


Quoique plus gueux qu’un rat d’église,
Pourvu que mes couillons soient chauds,
Et que le poil de mon cul frise,
Je me fous du reste en repos.
Grands de terre l’on se trompe,
Si l’on croit que de votre pompe
Jamais je puisse être jaloux :
Faites grand bruit, vivez au large ;
Quand j’enconne et que je décharge,
Ai-je moins de plaisirs que vous ?


Que l’or, que l’honneur vous chatouille,
Sots avares, vains conquérants ;
Vivent les plaisirs de la couille !
Et foutre des biens et des rangs.
Achille aux rives du Scamandre,
Pille, détruit, met tout en cendres ;
Ce n’est que feu, que sang, qu’horreur :
Un con paraît, passe-t-il outre ?
Non, je vois bander mon jean-foutre ;
Le héros n’est plus qu’un fouteur.


De fouteurs la fable fourmille :
Le soleil fout Leucothoé,
Cynire fout sa propre fille,
Un taureau fout Pasiphaé ;
Pygmalion fout sa statue,
Le brave Ixion fout la nue ;
On ne voit que foutre couler :
Le beau Narcisse pâle et blême,
Brûlant de se foutre lui-même,
Meurt en tachant de s’enculer.


Socrate, direz-vous, ce sage,
Dont on vante l’esprit divin,
Socrate a vomi peste et rage,
Contre le sexe féminin :
Mais pour cela le bon apôtre,
N’en n’a pas moins foutu qu’un autre ;
Interprétons mieux ses leçons :
Contre le sexe il persuade ;
Mais sans le cul d’Alcibiade,
Il n’eût pas tant médit des cons.


Mais voyons ce brave cynique,
Qu’un bougre a mis au rang des chiens,
Se branler gravement la pique,
À la barbe des Athéniens :
Rien ne l’émeut, rien ne l’étonne ;
L’éclair brille, Jupiter tonne,
Son vit n’en est point démonté ;
Contre le ciel sa tête altière,
Au bout d’une courte carrière,
Décharge avec tranquillité.


Cependant Jupin dans l’Olympe,
Perce des culs, bourre des cons ;
Neptune au fond des eaux y grimpe,
Nymphes, sirènes et tritons ;
L’ardent fouteur de Proserpine,
Semble dans sa couille divine,
Avoir tout le feu des enfers :
Amis, jouons les mêmes farces ;
Foutons tant que le con des garces
Nous foute enfin l’âme à l’envers.


Tysiphone, Alecto, Mégere,
Si l’on foutait encor chez vous,
Vous Parques, Caron et Cerbère,
De mon vit vous tâteriez tous :
Mais puisque par un sort barbare,
On ne bande plus au Ténare,
Je veux y descendre en foutant ;
Là, mon plus grand tourment, sans doute,
Sera de voir que Pluton foute,
Et de n’en pouvoir faire autant.


Redouble donc tes infortunes,
Sort, foutu sort, plein de rigueur ;
Ce n’est qu’à des âmes communes
À qui tu peux foutre malheur :
Mais la mienne que le vit d’un carme,
Se ris des maux présents, passés :
Qu’on m’importe ? mon vit me reste ;
Je bande, je fous, c’est assez.

Source: http://www.psychanalyse-paris.com/Ode-a-Priape.html

Je suis autrement occupe par une savoureuse anthologie chez Bouquins intitulee Contes immoraux du XVIIIe siecle. Tout est dans le titre. L'oeuvre rassemble la quintessence des contes immoraux, genre pratiquement limite au XVIIIe siecle, en vers d'abord puis en prose, generalement licencieux, a portee distrayante (contrairement aux ouvrages de Restif, "que l'on ne lirait que d'une main" pour reprendre une charmante expression de l'epoque), detournant la morale ou du moins la remettant en question. La derniere partie contient le pendant sombre de ces oeuvres, notamment la production de contes du "Divin Marquis", et surtout du Prince de Ligne, qui a donne un nom au genre.
Les references aux grands noms du passe sont nombreuses, en particulier Boccace et L'Arioste, mais surtout, et plus proche pour les auteurs de l'epoque, La Fontaine et Piron. Ce faisant, je continue mon exploration de la litterature galante au siecle des Lumieres, qui m'apporte bien des fous rires, et bien des satisfactions. Les references entre les grands textes de l'epoque sont nombreuses, et se retrouvent aussi bien dans les savoureux Bijoux indiscrets de Diderot que dans les Liaisons dangereuses de Laclos. Je me rends compte qu'il faudra recuperer les contes licencieux de La Fontaine lors de mon prochain passage en France, en plus du Sopha de Crebillon et du Canape couleur de feu (sans parler du Portier de Chartreux). Que de Kochoncetes a lire encore! :mrgreen:

Post Merge: [time]Samedi 19 Février 2011, 23:51:16[/time]
J'ai fini de lire il y a peu les Voyages de Gulliver en version originale. L'ouvrage n'est pas deplaisant, meme si le style est volontairement lourd, et s'attarde sur des descriptions techniques (y compris comment aller a la selle chez les Liliputiens, gageure lorsque l'on fait 17 fois leur taille). Oeuvre satirique, mordante, pleine de references a la situation politique de l'epoque a mesure que les voyages s'accumulent (cf. en particulier le soulevement irlandais a travers la rebellion de Lindalino), qui critique par la distanciation culturelle les moeurs et institutions de l'Angleterre du XVIIIe. J'oserais avouer qu'a ce petit jeu, Montesquieu dans ses Lettres Persanes ou Diderot dans son Supplement au voyage de Bougainville ont autrement plus de mordant, de spiritualite, et surtout de qualite de plume.

Mais je ne boude pas mon plaisir, d'autant que cet ouvrage est mis a toutes les sauces dans la litterature et les arts en general, alors qu'il y a bien plus que le voyage a Liliput. Je citerais notamment le 3e voyage, a Laputa (oui, c'est de la que vient le film des studios Ghibli), et l'academie de Lagado, qui a inspire sans l'ombre d'un doute l'académie de magie d'Ankh-Mopork de Pratchett. J'oserai avouer que le quatrieme et dernier voyage, bien que permettant de mieux comprendre Yapou, betail humain (l'un des romans - sulfureux, il va sans dire - que je dois penser a acheter lors de mon prochain passage au Japon), est mortellement ennuyeux et compasse, et a vraiment mal vieilli. C'est le passage ou Gulliver rencontre une race de chevaux intelligents, utilisant pour leurs taches menageres des humains crasseux et debiles - en plus d'etre velus et a la peau noire (sic) - et surtout qui ne connaissent pas le mensonge. Les braves equides sont donc horrifies par ce que le voyageur leur narre (enfin, essaye de leur faire comprendre, puisque ces parangons de vertu ne peuvent concevoir le mal ou les vices). C'est assez compasse, petri de bonnes intentions, mais d'une lourdeur assez desesperante, bien que visiblement voulue et en accord avec le luxe de details triviaux donne par ailleurs dans l'oeuvre (qui, ce faisant, parodie les recits de voyage).

Ceci explique en fait pourquoi j'avais besoin de lire a nouveau des Kochonneries bien troussees... En plus de mon exploration "encyclopedique". Hu hu.

Post Merge: [time]Dimanche 20 Février 2011, 00:38:25[/time]
J'ai fini de relire il y a peu les Diaboliques de Barbey d'Aurevilly, suite a ma decouverte du tres controverse Jean Lorrain, dont la recente publication de l'oeuvre romanesque aux editions Coda ne peut que meriter toute votre attention.

Un mot d'abord sur Lorrain. Dandy a la plume acide, homosexuel decadent et esthete abusant de toutes les substances, specialement l'ether, il n'est guere apprecie. Il est l'adversaire du duel historique de (cette brave fille de) Proust, et Daudet dit de lui « Lorrain avait une tête poupine et large à la fois de coiffeur vicieux, les cheveux partagés par une raie parfumée au patchouli, des yeux globuleux, ébahis et avides, de grosses lèvres qui jutaient, giclaient et coulaient pendant son discours. Son torse était bombé comme le bréchet de certains oiseaux charognards. Lui se nourrissait avidement de toutes les calomnies et immondices ». Certes, dire publiquement que Daudet couchait avec Proust n'a pas du rendre Lorrain cher au coeur du sieur Lucien, meme si ce n'etait que la stricte verite.
Jean a pourtant des amis, les auteurs de la litterature fin de siecle, comme la scandaleuse Rachilde, version femelle et moderne de Sade (du moins a l'ecrit) qui appelle monstres, succubes, soifs de sang et dereglements libidineux dans son oeuvre, ou bien Huysmans et Barbey.
Lorrain a une ecriture ciselee, qui sonne de maniere poetique, mais se complait dans les sujets morbides, malseants, veneriens. Chaque nouvelle que j'ai lue m'a fait forte impression, qu'il s'agisse des tres courtes mais intenses Amant des poitrinaires (sur un homme decrit comme un vampire, car il ne seduit que des femmes souffrant de consomption, qui brillent d'un eclat d'autant plus vif qu'elles se savent condamnees) ou, extrait des Buveurs d'Ame, celle decrivant la trouble admiration qu'une actrice a la beaute non plus froide mais glaciale entretient pour une sauvageonne aux traits mediterraneens ; que Tres Russe, dont l'action tient a vrai dire en peu de mots: deux hommes, l'un beau parleur et parvenu - caricature transparente de Maupassant qui voulu regler l'histoire en duel -, et son - falot? - rival se disputent l'attention d'une femme au charme veneneux. Quoi qu'il en soit, Lorrain ne merite pas le mepris que les auteurs bien pensants lui ont prodigue, et la condamnation de sa tapageuse vie personnelle ne devrait pas justifier l'obliteration du talentueux ecrivain.

Revenons plutot aux Diaboliques, qui devait etre le sujet de mon billet. Chef d'oeuvre de Barbey, apologie du dandy (je suis sur que Matsya apprecierait de nombreux passages), soi-disant condamnation des vices par la description des tourments dans lesquels ils entrainent leurs auteurs (et qui valut a Barbey maints proces pour outrage aux moeurs, en depit de ses denegations et de sa portee morale), il s'agit d'un recueil de contes a tiroirs sur la haute societe decadente du XIXe. Outre la plume scintillante, qui fait largement le prix des nouvelles, il s'agit de relever la narration extremement elaboree (untel raconte une histoire dite par unetelle, qui rapporte des paroles de plusieurs autres personnages, l'epilogue pouvant etre donne, en revenant au premier niveau de narration, par une lettre ou un personnage qui n'apparaissait que dans le recit de la fameuse unetelle), qui reprend les recettes de Diderot dans Jacques le Fataliste (chef d'oeuvre absolu de la litterature, toutes epoques confondues, l'une de mes references definitives en matiere de construction romanesque et de connivence avec le lecteur).
Je ne resiste pas au plaisir de vous livrer l'un des passages les plus celebres (et qui a du tomber au bac plus d'une fois) de la fameuse nouvelle Le bonheur est dans le crime pour vous donner une idee du talent de Barbey pour decrire des personnages (enfin, je devrais plutot dire des femmes) au temperament de feu, exceptionnelles, au-dessus de la mediocre bedeaudaille, et par la-meme, capable des pires crimes avec le plus grand sang-froid.
Citation
Cette femme prenait encore plus le regard que l'homme qui l'accompagnait, et elle le captivait plus longtemps. Elle était grande comme lui. Sa tête atteignait presque à la sienne. Et, comme elle était aussi tout en noir, elle faisait penser à la grande Isis noire du Musée Egyptien, par l'ampleur de ses formes, la fierté mystérieuse et la force. Chose étrange ! Dans le rapprochement de ce beau couple, c'était la femme qui avait les muscles, et l'homme qui avait les nerfs... Je ne la voyais alors que de profil ; mais, le profil, c'est l'écueil de la beauté ou son attestation la plus éclatante. Jamais, je crois, je n'en avais vu de plus pur et de plus altier. Quant à ses yeux, je n'en pouvais juger, fixés qu'ils étaient sur la panthère, laquelle, sans doute, en recevait une impression magnétique et désagréable, car, immobile déjà, elle sembla s'enfoncer de plus en plus dans cette immobilité rigide, à mesure que la femme, venue pour la voir, la regardait ; et — comme les chats à la lumière qui les éblouit — sans, que sa tête bougeât d'une ligne, sans que la fine extrémité de sa moustache, seulement, frémît, la panthère, après avoir clignoté quel­que temps, et comme n'en pouvant pas supporter davantage, rentra lentement, sous les coulisses tirées de ses paupières, les deux étoiles vertes de ses regards. Elle se claquemurait.

« Eh ! eh ! Panthère contre panthère ! fit le docteur à mon oreille ; mais le satin est plus fort que le velours. »

Le satin, c'était la femme, qui avait une robe de cette étoffe miroitante — une robe à longue traîne. Et il avait vu juste, le docteur ! Noire, souple, d'articulation aussi puissante, aussi royale d'attitude, — dans son espèce, d'une beauté égale, et d'un charme encore plus inquiétant, — la femme, l'inconnue, était comme une panthère humaine, dressée devant la panthère animale qu'elle éclipsait ; et la bête venait de le sentir, sans doute, car elle avait fermé les yeux. Mais la femme — si c'en était un — ne se contenta pas de ce triomphe. Elle manqua de générosité. Elle voulut que sa rivale la vît qui l'humiliait, et rouvrît les yeux pour la voir. Aussi, défaisant sans mot dire les douze boutons du gant violet qui moulait son magnifique avant-bras, elle ôta ce gant, et, passant audacieusement sa main entre les barreaux de la cage, elle en fouetta le museau court de la panthère, qui ne fit qu'un mouvement... mais quel mouvement !... et d'un coup de dents, rapide comme l'éclair !... Un cri partit du groupe où nous étions. Nous avions cru le poignet emporté : ce n'était que le gant. La panthère l'avait englouti. La formidable bête outragée avait rouvert des yeux affreusement dilatés, et ses naseaux froncés vibraient encore...

« Folle ! » dit l'homme, en saisissant ce beau poignet, qui venait d'échapper à la plus coupante des morsures. Vous savez comme parfois on dit : « Folle !... » Il le dit ainsi ; et il le baisa, ce poignet, avec emportement.
PS: je m'excuse de cette tres (trop) longue et composite contribution au sujet, mais j'ai besoin d'ecrire parfois, et n'ayant plus de defouloir au bureau, sans toutefois - helas - avoir le courage de m'atteler a un veritable travail sur le sujet, je me permet de vous abreuver de litterature. Promis, la prochaine crise ne sera pas avant quelques temps, meme si j'ai pratiquement fini de lire tout Nothomb et que j'ai des choses a en dire (merci a ma belle-soeur de me mettre sa bibliotheque a disposition a chacun de mes passages sur Paris).
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iDam

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #233, le 28 Avril 2011 à 17:24 »
Reprise de mes lectures avec Bloodsilver de Wayne Barrow (grand prix de l'imaginaire 2008) : un convoi de vampires au 17ème siècle à la conquête du far-west. 4ème de couv' intéressante. Plus tard je me ferais Citoyens clandestins de DOA puis La dernière frontière de Le Roy.

D's©

FX

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #234, le 28 Avril 2011 à 17:37 »
Je lis ça là



Je suis sur le dernier quart et j'ai toujours l'impression d'être dans le lancement de l'intrigue... Je vais finir mais je n'en suis pas fou pour le moment.

Kamen

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #235, le 28 Avril 2011 à 18:29 »Modifié le 28 Avril 2011 à 21:13 par Kamen
Lus :

Le Sopha, de Crébillon fils : amusant conte "oriental", même s'il traîne un peu en longueur. L'un des chefs d'oeuvre du genre toutefois, recopié, plagié, salué tant et plus. Le meilleur pastiche que je connaisse, outre le Canapé (voir ci-dessus) est pour sûr Angola, de La Morlière, qui lui emprunte deux scènes.

Le Canapé couleur de feu, de Fougeret de Montbron : concis, salé, très drôle.

Margot la ravaudeuse, de Fougeret de Montbron : TRÈS explicite, mais posivitement hilarant. L'ascension d'une fille de rien, qui a compris que ce n'était pas avec de l'amour et des bons sentiments qu'on arrivait à quoi que ce soit. Écriture acérée, portraits au vitriol de la société de l'époque par un misanthrope sachant manier la plume et n'hésitant à passer du style galant au parler poissard selon les situations. Excellent.

Thérèse philosophe, de Boyer d'Argens : les Lumières pour les nuls, agrémentées de scènes lestes pour rendre le tout plus "digeste". Les arguments anti-cléricaux (notez le mot ; il ne s'agit pas d'attaquer la foi, au contraire) intelligents ne datent pas d'hier, et je ne sais pas si j'ai préféré la pénétration du texte ou le catalogue de vacheries qui y est égrenné. Chaudement recommandé.

Les Infortunes de la vertu, de Sade : la première version du texte, à la première personne, et la plus retenue (le texte doublera de volume deux fois, passant dans l'ultime version à une narration à la troisième personne, permettant les descriptions les plus crues et les tableaux les plus violents). L'incrongruïté des situations rend le roman véritablement comique, puisque le crédo, simple, en est : la vertu ne mène à rien, les méchants vont impunis. À chaque nouvelle bonne action de Justine, une nouvelle horreur lui arrive. Par exemple (dans la seconde version), elle veut porter secours á un gueux : elle lui donne une moitié de son quignon de pain, alors qu'elle-même meurt de faim. Punition immédiate, le pauvre retrouve des forces, lui arrache la moitié restante du pain des mains, et la viole pour faire bonne mesure. La fin est particulièrement édifiante, mais reste très "Ancien Régime" (donc morale, même si cela implique une totale invraisemblance).

Fanny Hill, de John Cleland : preuve que la littérature galante anglaise était spécialement explicite au milieu du XVIIIe. Quelques distrayant passages et sympathiques vacheries, mais rien qui n'arrive, je pense, au niveau de Margot et Thérèse, elles-mêmes inspiratrices de la Juliette de Sade.

Le Portier des chartreux (anonyme) : le premier roman, osons le dire, pornographique, du XVIIIe. Le parcours de Saturnin, qui découvre les joies de l'amour avant de tomber amoureux de sa soeur (la morale est sauve, il est dit dès le début qu'il découvrira plus tard qu'il était adopté), puis passe par un monastère (avec, chose très rare pour l'époque, une apologie de l'amour entre personnes du même sexe), avant de connaître une fin effroyable, pour sauver la morale.

Les Égarements du coeur et de l'esprit, de Crébillon fils. Dans la veine quelque peu alambiquée du Sopha, mais l'orientalisme en moins, les aventures d'un libertin, en doux-amer. Laclos aura lu le roman, à n'en point douter. Le quiétisme des sentiments sur lequel se referme le roman me paraît d'une actualité brûlante.

Les Confessions du comte de ***, de Duclos : fascinant catalogue des femmes et moeurs du temps. Un libertin fait l'inventaire de ses conquêtes, jusqu'à trouver la paix de l'âme loin des mouvements incessants et des agacements du monde, aux côtés d'une femme, toutefois. Une conclusion en forme d'oraison funèbre pour l'amour-passion.

Bref, des lectures orientées, et je n'ai pas encore fini de creuser le sujet ni la période. Mais tout cela est encore très parlant, toujours très bien écrit, et drôle en diable.
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iDam

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #236, le 19 Mai 2011 à 16:29 »
Session Thrillers Eden-like (voyages dans plusieurs pays, morts dans les deux camps, complots multi-couches,... ). Un sans-faute pour le moment.
Citation
Snake Valley, dans le désert de l’Utah. Le fantôme mécanique d’une fillette brûlée terrorise les membres de la famille Hinckley. Deux guérisseurs Navajos se portent à leur secours. Ils ne reviendront pas. Sam, le père de Nathan Love part à la recherche de ses deux amis et disparaît à son tour.

Que sont-ils tous devenus ? Que s’est-il passé dans Snake Valley ?

Pour le savoir, Nathan Love va devoir quitter l’Île Maurice où il coule une existence paisible et replonger dans un monde violent, rapide, déséquilibré. Et se resalir les mains.

Le seul indice dont il dispose est l’échantillon d’une matière prélevée sur les lieux de la disparition par le FBI. Une matière non répertoriée sur Terre. Premier élément d’un puzzle dont les pièces aussi étranges que terrifiantes sont disséminées aux quatre coins de la planète, menant ainsi notre héros à travers une aventure époustouflante. Nathan Love reviendra sur les lieux de son enfance en Arizona avant de collecter des indices en Utah, en Californie, en Virginie, dans le Sud de la France, en Andalousie, à Malte, en Sicile, en Colombie, en Irak et dans l’Océan Indien…
Note :  :w00t2:

Troisième aventure de l'ex-profiler zen du FBI. Troisième descente aux enfers. Troisième dose de morphine pour ne pas mourir entre deux pages. Troisième délice. Troisième péché. C'est le nouveau Jason Bournes en matière d'actions, de rebondissements, de poursuites, de morts et de traques sans merci. Si ça doit un jour faire un film, ça pourrait être excitant !! Je recommande cet auteur. A lire, dans l'ordre :
- Le dernier Testament (Grand Prix Littérature Policière 2007)
- La dernière Arme
- La dernière Frontière
Ne les lisez pas dans le désordre, vous seriez franchement égaré avec les personnages et certaines histoires qui vont, viennent et souvent demeurent.


Citation
Directeur d'un laboratoire d archéologie, Marcus Sambre aime les certitudes. Mais le jour où son ex-femme lui envoie un crâne retrouvé sur un chantier de fouilles en Angleterre, son univers bascule : la datation de l ossement remet en cause toute l histoire de l humanité...
Aidé de la journaliste Evannah Poleska, Marcus se lance dans une quête obstinée pour percer un mystère où science, art et religion se côtoient dans un vertigineux engrenage.
Du Centre d énergie atomique de Saclay au Golgotha à Jérusalem, talonné par des individus prêts à tuer, ce couple détonant devra repousser les limites de la raison pour affronter un secret qui pourrait se révéler bien plus redoutable que les hommes qui le traquent sans merci.
Note :  :yaisse:

Enorme surprise que ce bouquin ! 5h de lecture non-stop, impossible de décrocher ! La fin nous emmène dans une fiction assez couillue mais l'ensemble est agréable et l'auteur ne nous perd jamais en route !

Citation
Qui est Ninsuna d'Uruk ? Et qu'a-t-elle bien pu graver de si précieux il y a 4700 ans sur une tablette d'argile ? Retrouver cette tablette, voilà pourtant l'enjeu d'un concours sur le web auquel participe Pierre, un ex-flic à la dérive et Salomé, une interprète baroudeuse qu'il n'a jamais vue.
Leur enquête progresse peu, jusqu'au jour où ce qui devait être un simple rendez-vous de documentation avec l'un des conservateurs du Louvre se transforme en cauchemar : en arrivant chez le scientifique, Salomé découvre deux cadavres à moitié décomposés et au même instant, un homme surgit et tente de l'abattre. Grâce à Pierre, elle parvient miraculeusement à s'échapper mais les tueurs sont désormais à ses trousses.
Entre Paris, Berlin et Bagdad, commence alors pour Pierre et Salomé une enquête autrement plus dangereuse qu'un jeu sur le web, à la poursuite d'un objet qui pourrait révéler l'un des plus vieux secrets de l'humanité.
Note :  :smartass:

Je l'ai presque fini et pour le moment, la balade est belle. Les séquences Flash-back sont nombreuses mais donnent pas mal d'indications sur la trame présente. Et pour une fois, on change de civilisation. Arrive un moment où les Templiers, les Egyptiens et les Nazis commencent à filer une petite OD...

A venir :
Citation
Cinq petites filles ont disparu.

Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.
Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés.
Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, spécialiste des affaires d’enlèvement.
Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.

Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…
C'est le Thriller qui a beaucoup fait parler de lui en fin d'année dernière.

Citation
Jeune policier féru d'histoire médiévale, K est chargé de protéger une vieille dame.

Mis à pied après qu'on l'a retrouvée morte, il est approché par l'étrange chevalier de Lübeck, personnage d'un autre temps qui veut rendre à Prague sa splendeur passée... Milos Urban, renouant ici avec la tradition du roman gothique, nous promène de cryptes en tours, des morts du présent à ceux du passé, à la découverte des secrets de la ville aux cent clochers.
Ouvrage Vague Non Identifié.


D's©
Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #237, le 24 Mai 2011 à 13:33 »
Les gardiens de l'Obscur : Une fin plutôt conventionnelle dans l'aboutissement du rôle de chacun. Et un big happy end, chose rare dans ce type de littérature. Le contexte archéo était sympa, quelques personnages aussi mais ce livre aurait très bien pu être écrêmé tant l'identité des meuchants coulait de source...
Le chuchoteur : Du sadisme à forte dose. Les suspects, les indices, les supputations, le passé du monstre, les fillettes... tout concourent à s'installer dans un décor glauque, tendu, inattendu et délicieusement pervers. A mi-chemin du bouquin, l'auteur n'hésite pas à rebattre les cartes pour envoyer sa team à la case départ, ou presque. Cela me rappelle le manga Monster au travers d'un orphelinat et d'une idée de domination sur les faibles. L'écriture du bon thriller passe aussi par l'Italie.

D's©

tinou

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #238, le 25 Mai 2011 à 06:25 »
Récemment j'ai lu Nothing To Envy: Real Lives in North Korea, de la journaliste Barbara Demicks. Voir aussi le site officiel : http://nothingtoenvy.com/



J'avais eu très peur, mais c'est vraiment une compilation de témoignages très intéressants et assez édifiants de la vie ordinaire dans ce pays. On comprend bien par quels mécanismes la terrible famine des années 90 - transformée depuis en famine chronique, a pu s'installer, et quelles souffrances ce peuple a endurées et endure encore. Les témoignages sont ceux de nord-coréens aux profils très divers ayant fui leur pays et rallié le Sud, tous en passant par la Chine. La journaliste les a recueillit et travaillé sérieusement sur plusieurs mois, avec l'aide d'interprètes.

Le tout fait vraiment sens. Si vous avez l'occasion d'y jeter un oeil, je pense qu'on en ressort en ayant appris des choses.
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Wingman

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #239, le 30 Mai 2011 à 13:01 »

J'ai fini La Route il y a quelques jours de Cormac McCarthy (prix pullitzer 2007) qui a aussi écrit No Country For Old Men
Citation
L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son jeune fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Il ne reste des hommes que les cadavres ou des silhouettes implorantes proches de leur dernier souffle. Le père et le fils ont peur, mais marchent vers la mer.
J'ai particulièrement apprécié ce bouquin, le rythme n'est pas forcément très haletant, justement pour mieux nous plonger dans les scènes où on craint pour les deux personnages.
On sent toute la détresse d'un monde ravagé et en même temps l'envie presque absurde parfois de survivre.
Je vous le recommande chaudement

Et si vous avez vu le film, il retrace assez fidèlement (parfois dans le désordre) les scènes du film mais il manque quelque chose, c'est bien moins inquiétant et sombre que le bouquin. Il est a voir cela dit pour la photographie et la présence fantastique de Mortensen.