Vu aussi il y a plus d'une semaine, et de même que Battou, je préfère Skyfall. Question de goût tout d'abord. La photographie est sublime, mais dans des tons chauds (Rome, Mexico City, Tangers, etc.), là où Skyfall jouait la carte de la glace et de la modernité (Écosse, Hong Kong, casino flottant à Macao, etc.).
Question de scénario également : le film conclue l'ère Craig et est truffé de références aux précédents opus, mais pour tirer le personnage de Bond sur la pente glissante du super-héros façon Batman. On dévoile tellement de son passé que l'on a l'impression de voir une relecture de Hush plutôt qu'un film d'esp-los- ionnage. Cela diminue à mon sens fortement l'impact de la révélation sur Blofeld par un brouillage de registres malvenu.
Les clins d'œil au passé plus lointain sont légion et délectables. L'apparence de Blofeld et son costume empruntent aux Diamants sont éternels et On ne vit que deux fois. Bautista est un Requin moderne, et la scène de combat dans le train un hommage au duel entre Red Donovan et Bond (Bons Baisers de Russie). La liste pourrait s'allonger à loisir, sans parler des références visuelles à d'autres films (la clinique me rappelle le bâtiment enneigé d'Inception).
Le film vaut le déplacement pour ses nombreuses et croustillantes remarques (bravo aux nouveaux Q et Moneypenny) et surtout quelques scènes d'action époustouflantes. Le teaser à Mexico City, plan-séquence au format colossal et à l'action trépidante, et la course-poursuite dans Rome de nuit resteront dans les annales.
Mention particulière aux costumes, toujours impeccables, notamment ceux de Bautista. Je trouve l'acteur monstrueux en temps normal, mais en complet noir ou chemise bleue et gilet crème, il est diablement sexy. Comme quoi, the suit maketh the man.