Re : Vos derniers jeux testés !
Reply #1071 –
Et donc, pour conclure en beauté 2021 :
Detroit Become Human
Plus tôt dans l’année, j’avais pu explorer le magnifique Beyond Two Souls que j’avais trouvé extrêmement qualitatif, et je m’étais promis de prendre le Quantic Dream de la PS4 à savoir donc ce Detroit Become Human avant la fin de l’année. Et ce fut un plaisir de tous les instants, une histoire et une narration encore mieux maitrisée, de l’acting (l’acteur Jesse Williams connu pour Grey’s Anatomy est par exemple très bon) au top niveau, et une réalisation technique AAAA de grand luxe, très aboutie et qui en met plein les yeux. Facilement dans le top 10 des plus beaux jeux graphiquement sur PS4. Le scénario est une sorte d’anticipation, on est dans les années 2030, le réchauffement climatique fait son œuvre, et une start up gauchiste a disrupté voilà quelques années le monde de la robotique, en produisant des androids plus vrais que nature pour assister les humains dans leur tâches quotidiennes, ou pour les boulots physiques. Non sans conséquences sociales (taux de chômage à près de 40%) que le jeu n’oublie pas d’aborder. Jusqu’au moment où une sorte de bug fait prendre conscience à certains androids de leur être (on parle de deviant). On contrôle donc 3 androids qui vont évoluer suivant différents embranchements scénaristiques, avec donc un nombre possible de dénouements assez dingue dans l’absolu, même si globalement le scénario se développe autour de quelques grands axes validés lors de quelques moments clés. Voire toutes les fins n’est pas un objectif (par exemple, pas de trophée associé par exemple) d’ailleurs, mais je me suis surpris à revenir essayer d’autres choix. Un des trois personnages peut par exemple mourir très tôt dans l’aventure, un autre aura vraiment plusieurs évolutions possibles suivant qu’il arrive à développer ou non une affinité avec son partenaire d’enquête, enfin un troisième évoluera entre un destin messianique pacifiste, et une autre facette plus impitoyable. Entre autre originalité, on a une simulation de manifestation par exemple, illustrant par ailleurs le caractère français des scénaristes. Vraiment bon, les trophées sont faciles mais peuvent prendre du temps ou plusieurs parties de walkthrough donc je vous recommanderai de suivre un guide pour optimiser. J’ai dû passer peut-être 25 heures sur le titre en tout sans avoir l’impression de perdre mon temps. En mode backseat gamer l’aspect cinématographique peut aussi convaincre votre moitié de regarder.
Control
Ce nouveau titre de Remedy (le premier depuis Alan Wake) a développé une grosse hype. J’avais justement fait Alan Wake en 2010, que j’avais aimé mais j’y avais trouvé quelques défauts : expressions, synchronisation labiale, réalisation technique parfois très belle, parfois juste très bof voire bancale. Du coup j’ai pris du recul par rapport aux critiques absolument dithyrambiques de l’époque. Remedy reste un petit studio artisanal et il avait laissé une trace indélébile dans la tête des joueurs au début des années 2000 avec la série des Max Payne, auxquels je n’ai jamais joué. Avec le recul je me demande si finalement pour Alan Wake, les critiques ne sont pas restés dans le laudatif absolu, en souvenir de Max Payne justement. Alors qu’en réalité Remedy est un petit studio aux moyens limités (et ça se ressent), et sur ce titre Alan Wake, trop ambitieux par rapport aux moyens, et donc non sans défaut. Je vous la fais courte, mais du coup pour ce Control j’avais un peu peur d’être déçu de la même façon… C’est pour cela que j’ai tant tardé avant de lancer le titre (je l’avais obtenu gratuitement avec les jeux fournis mensuellement par le PS+). Et bien…. Ce fut le cas ! En toute honnêteté, mon impression première après l’avoir fini fut : plus jamais je ne ferai un jeu Remedy, tant j’ai trouvé tout inégal. L’univers et les décors fourmillent de bonnes idées avec cet immense immeuble aux dimensions soviétiques dans lequel on va se perdre 1000 fois… Mais n’évite pas l’écueil de la répétition (il faut aimer les bureaux). L’histoire mélangeant monde presque réel, et fantastique avec plans astrals et notions de dimensions s’intercroisant sont absolument im-bi-tables. Les personnages évidemment raconte ce qu’ils peuvent, mais tout est dans le désordre, suppose que l’on sait plein de chose à priori, et très mélangé, et ce n’est pas les deux centaines et quelques de collectibles qui vont aider à remettre de l’ordre là-dedans. C’est très prétentieux, ça peut évoquer le côté Dharma Initiative de Lost. Certains critiques ont évoqué une ambiance Lynchesque simplement parce qu’ils n’avaient rien compris comme moi je pense… Visuellement les visages sont très uncanny, surtout celui de l’héroïne. C’est peut-être pour cela qu’il y a tant de close up sur les yeux seulement. Visuellement on ne peut pas dire que c’est moche au niveau modélisation et textures mais ce n’est pas non plus dingue, à cause principalement de cet écueil sur les visages j’ai trouvé. Les éclairages et jeux de lumières sont réussis, sans plus, de même que le design sonore. Les combats sont par contre très dynamiques, c’est là sans doute le point fort du titre. On dispose d’un pouvoir de télékynésie (launch) assez balèse, et les environnements sont tous destructibles, avec un rendu réaliste assez saisissant. Le launch est vraiment GOAT, surtout si on choisit de booster cette capacité en premier. Les armes à feu sont plus quelconques (même s’il s’agit de modifications subastrales d’une seule arme de base en fait). On a un arbre de compétences que l’on acquiert au fil du jeu, et on a un peu de loot à faire pour ajuster certains paramètres. Classique. Le jeu est rempli de missions secondaires très dispensables (je les ai toutes faites pour les trophées obviously), et les DLC permettent de prolonger l’expérience : l’un en offrant un étage supplémentaire à explorer (et il est long) qui permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire (enfin… ce que vous en comprendrez), et l’autre fait des liens très intéressants avec Alan Wake, confirmant ainsi que les deux univers sont connectés (on parle de Remedy Connected Universe), avec quelques cinématiques et idées de mises en scène très réussies. Les tophées sont relativement simple, je n’en garde pas en mémoire de plus compliqués que d’autres (un ou deux sont vraiment longs par contre). Au final : déception. Déception car franchement après avoir fait le dernier Quantic Dream, Tomb Raider, les derniers Uncharted, God of War, Hellblade ou même A Plague Tale, on ne peut que constater que c’est un cran en-dessous techniquement (visages). Est-ce que cela reste fun à jouer : oui, les gunfights sont excellents, et on a un sentiment de liberté incroyable. Mais c’est vite répétitif. Et l’histoire me parait inutilement confuse, même si l’univers n’est pas inintéressant. Il faut aimer les grands intérieurs. Et les temps de chargement sont quand même très longs, à chaque échec… Tout boucler m’a tout de même pris une grosse trentaine d’heure je pense.
The Last of Us part II
Et enfin… Je me l’avais mis de côté, je voulais le faire en tout dernier une fois le catalogue de tous les gros jeux majeurs de la PS4 fini, un peu comme je l’avais fait avec le premier opus sur la PS3. Mais force est de constater que j’ai encore quelques titres à clore (the Last Guardian par exemple) l’an prochain avant de passer à autre chose, et j’ai profiter d’une absence de 1 mois de ma compagne et du plus petit en novembre décembre pour me lancer sur le titre en mode optimal à savoir : grandes sessions de 3h de jeux le soir une fois l’ainé resté avec mois couché, jeu au casque, écran géant. C’était le moment ou jamais si je puis dire. Et alors mes amis, mais quelle claque… Je ne sais vraiment pas par où commencer. Déjà oui c’est le plus beau jeu de la PS4 (je ne pense pas qu’il en sortira d’autres de cette envergure), avec Red Dead Redemption 2. Les visages sont incroyablement expressifs, c’est du très grand art, très réaliste, bluffant. Les décors (Seattle en version Extranimals, le Wyoming en mode Notre-Dame-des-Landes, entre autres) sont éblouissants. Les éclairages, les rayons du soleil, la météo, tout cela est juste incroyable. Les musiques de Santaolalla sont un peu plus en retrait que sur le premier opus, mais toujours là, et la guitare sèche occupe une place centrale dans le jeu d’ailleurs. L’environnement sonore est très efficace, surlignant les moments de tension avec brio. Mais ce jeu va bien au-delà du simple contrôle technique si je puis dire. L’histoire secoue comme jamais, on nous fait faire des choses qui vraiment, interrogent, vont choquer le joueur. Le jeu est en outre gargantuesque dans son mode histoire (évitez de vous spoiler sur le jeu vous n’en serez que plus agréablement surpris comme ce fut le cas pour moi – pour info j’ai dû mettre une grosse trentaine d’heure pour finir le mode histoire, et je n’ai pas eu de difficulté majeure si je puis dire, à part quelques die and retry) et du coup prends le temps de développer un univers cohérent. Plusieurs factions co-existent et interagissent entre elles et avec le joueur et c’est tout con mais du coup quand on tue un autre humain, ce n’est vraiment pas quelque chose d’aussi insignifiant que dans Uncharted (dissonance ludique). Les hurlements de douleur ou autre sont vraiment choquants parfois (c’est un jeu hyper violent, je pense que certaines personnes peuvent vraiment ne pas s’y accommoder). Battou a déjà relevé ça, mais chacun des PNJ ont une identité propre et, quand dans une scène je choisis d’en étrangler un et que plus tard un autre PNJ découvre le cadavre, il va dire un truc du style « fuck, they got XXX » avec un prénom donc, et c’est tout con mais ça change tout, ça personnifie vraiment les autres. Je dis ça aussi car, on est pas du tout obligé de tuer pour avancer, on peut lentement s’échapper en discrétion (c’est parfois compliqué mais c’est possible). En mode Hard (j’ai commencé par ce mode), ce n’est pas si simple, les ressources sont limitées et le jeu fait toujours en sorte que tu dépenses très rapidement les 3 cartouches que tu viens de trouver sur la prochaine vague d’ennemis. Du point de vue gameplay pur effectivement on peut dire que la formule n’a pas beaucoup évolué depuis le premier opus, avec tout de même un changement significatif concernant la liberté conférée pour aborder chaque situation, et le fait que l’on peut vraiment faire des choses de façon très seamless, sans pause “sac à dos”, si on trouve les bons éléments sur le chemin (ça arrive). Je vous recommande de commencer en hard ou en surivor, pour avoir un challenge équilibré (le côté réaliste veut que les ressources soient rares fatalement). Je suis en train de finir le mode grounded avec permadeath by chapter, c’est un peu du masochisme parfois, mais ça se fait, justement parce que le jeu permet cette multitude de choix pour aborder chaque situation.
Cela n’a pas été trop dit mais le jeu a une richesse de menus et de paramètres à régler en tout genre qui fait que chaque joueur va pouvoir s’y retrouver au niveau accessibilité : les déficients visuels, auditifs… c’est la première fois que je vois une telle prise en compte du handicap dans un jeu.
Au final : évidemment que le jeu est à faire, mais il faut pouvoir s’accrocher car le niveau d’intensité de l’histoire et des actions qu’on nous fait faire sont sans équivoque : œil pour œil, dent pour dent. Une spirale dont on ne sort jamais indemne.
Je n’ai par exemple pas forcément compris pourquoi Ellie repart vers Santa Barbara sur demande de Tommy quand elle est dans sa uber-ferme avec Dina après la confrontation face à Abby à Seattle, surtout que ce même Tommy estimait à la fin du Seattle Day 3 qu’Abby pouvait s’en tirer vu qu’ils avaient liquidé pas mal de ses potos déjà…
Bilan 2021 personnel :
Meilleur jeu indépendant joué : Lonely Mountains: Downhill. J’y retourne d’ailleurs avec plaisir, les développeurs ayant sorti un DLC gratuit pour les fêtes.
Meilleur jeu gros budget joué : The Last of Us part II. Bien sûr je n’oublie pas Detroit: Become Human ou Horizon Zero Dawn, ou bien encore le très chouette Spider-Man, chacun dans leur genre, mais ça ne dépasse pas pour moi ce tour de force de Naughty Dog.
Pour 2022 : finir les quelques trophées restant sur Lonely Mountains, SOR4. Etre beaucoup plus sélectif sur les jeux indés. Je l’ai déjà dit l’an dernier, mais cela devient une vraie urgence maintenant. Donc pour l’instant je ne vois guère que 12 Minutes dans mon viseur, avec peut-être Jett: the Far Shore, Art of Rally (de la même équipe que Absolute Drift), The Forgotten City, Minutes of Island, … Mais il y aura aussi quelques jeux narratifs je pense : Twin Mirror, : Life is Strange True Colors par exemple suscitent ma curiosité.
Parmi les jeux à gros budget , The Last Guardian est dans le radar immédiat, dans ma to do list depuis bien trop longtemps. Plus tard (et en particulier si les critiques sont bonnes) je me laisserai tenter par Horizon Forbidden West et Elden Ring (on verra si j’ai le temps), et puis peut-être aussi Spider-Man Miles Morales. Si j’ai le temps, je ferai aussi Death Stranding et Ghost of Tsuhima, voire Days Gone.
Enfin je fais une digression mais force est de constater que sur cette génération 512 bits, le nombre de personnages principaux féminins incarnés dans des jeux majeurs /AAA sont en majorité très nette, en tout cas dans ce que j’ai pu jouer : Control, the Last of Us part II, Rise of the Tomb Raider, Shadow of the Tomb Raider, Hellblade, Horizon Zero Dawn, Uncharted Lost Legacy, Beyond Two Soul, A Plague Tale, 1/3 de Detroit Become Human. Même Spider-Man nous fait incarner MJ sur certains chapitres… J’en compte seulement 6 côté masculin dont 3 titres auxquels je n’ai pas joué: God of War, Red Dead Redemption 2, Ghost of Tsuhima, Uncharted 4, Death Stranding, et, peut-être dans une moindre mesure, Days Gone. Evidemment je n’inclus que les gros jeux dits « majeurs », ne sortant pas à un rythme disons annuel (pas de Call Of, de Assassin’s Creed, etc.). Bien sûr qu’au global, les personnages féminins sont sous-représentés, mais tout de même je ne peux que noter un net progrès.