Alors, je viens de finir la lecture a l'instant de "Batwoman Elegy", avec Greg Rucka au scenario et J.H. Williams III au dessin (n'oublions pas Dave Stewart a la couleur, son travail est a se pamer).
Mr Williams III, je le connaissais pour son travail sur Promethea, conte onirique et initiatique sur la destinee fantastique d'une femme (en fait, pas qu'une),ovni visuel absolu. Et de savoir qu'il avait travaille sur du Batman, voila qui me mettait en appetit!
Mes aieux, je n'ai pas ete decu! Le graphisme, la mise en page, les variations du dessin sont a tomber a la renverse! Batwoman ressemble a un personnage echappe de Requiem, le Chevalier Vampire ; les scenes rappelant la vie reelle, voire evoquant un certain romantisme ont un detour gras et des couleurs pastel, comme du Muscha ; les flashbacks sont retros, dans tous les sens du terme ; Alice, l'ennemie, est un mix de princesse gothique avec des couleurs delavees et un design rappelant un vitrail art nouveau ; les vignettes sont en forme de chauve-souris (nuee de chiroptere), de notes de musique (bal), du masque de Batwoman, etc. Chaque page decolle la retine. Chaque page donne envie d'acheter des planches originales pour decorer ses murs avec. C'est beau, beau, BEAU!!! On m'a prete l'album, je ne vais pas pouvoir m'en contenter, je dois m'ACHETER l'album.
L'histoire, me direz-vous? Bah, ca commence bien, mais c'est un peu classique/poncif du genre. Une revelation pas surprenante pour un sou concernant la rivale de Batwoman, qui a decide de devenir elle aussi une croisee a Gotham, pour aider Batman. Le flashback qui va bien pour detailler sa tragedie personnelle, son entrainement, et j'en passe. Plus une fin ouverte, car les aventures de la belle continuent (et il y a un vilain culte diabolique dans le tas).
Ce qui demarque Kate Kane de la concurrence? Une flamboyante criniere rousse (rouge sang serait plus approprie), et une sexualite minoritaire (elle est lesbienne, et l'assume parfaitement).
Mais ce n'est pas l'histoire qui nous interesse, en l'occurence. Je l'ai trouvee bien trop cliche. C'est la narration. C'est le graphisme proteiforme qui delivre tant de details, soutient le scenario et lui donne corps (plutot, ame, etant donne la nature onirique de certaines scenes), nous transporte d'une ambiance a une autre, nous confond de bonheur, nous donne mille et une informations plus essentielles encore que les dialogues (voire, a les rendre plus percutants). Je suis abasourdi. Voyez-vous meme!
Batwoman en action
Alice!
Les 2 femmes se confrontent au telephone...
Je n'ai pas pu trouver d'images montrant la grande variete de style de cet album. Quel dommage. Mais rarement un album m'a autant scotche. A lire, d'urgence!
:w00t2:PS: Comme j'aime bien lire en musique mais que je ne voulais pas m'infliger une ambiance trop batmanienne (je garde ca pour les vrais Batman!), j'ai decide d'accompagner ma lecture du concerto pour violoncelle de Philip Glass (moderne, desespere, tres filmique, parfait!) ainsi que d'un peu de minimalisme planant voire inquietant avec David Lang (album Pierced, chez Naxos). Que j'ai ete inspire!
:classe: