Alors, Amélie Nothomb: perso, j'aime beaucoup, j'en ai lu un certain nombre... voire un nombre certain. A un moment donné, j'ai décroché néanmoins, parce qu'elle est tombée dans la caricature d'elle-même, et "Acide sulfurique" notamment ne m'a pas vraiment plu, non pas en ce qui concerne le thème abordé, mais belle et bien la chute, beaucoup beaucoup trop moralement correcte à mon sens.
Sinon, pour RH, la métaphysique des tubes n'est pas - AMHA - la meilleure façon d'aborder Nothomb. Je te conseille le dernier "ni d'Eve, ni d'Adam" qui, hormis le fait d'être tout à fait hilarant, donne un aperçu pas piqué des vers de la face déjantée de la dame. Tu peux également lire "stupeur et tremblements" qui raconte son année passée en tant que gaijin au sein d'une entreprise japonaise (le film est également très bon, à regarder en VOST, autrement plus gouleyante que la VF), ainsi que "hygiène de l'assassin" (très bon).
D'un point de vue générale, la belge Amélie manie la langue avec une maestria stupéfiante, c'est que du bonheur^^
Pour Kamen maintenant !
J'arrive!
:w00t2: (... ah, on me dit dans mon oreillette qu'il faut que je divorce d'abord...
:mdr:)
Les romans a rallonge de type Heroic-Fantasy ou Sci-Fi souffrent en general d'un style que je trouve caricatural (cascades de descriptions, avec des heroines tres blondes et virginales et tres... enfin bref, vous avez saisi l'idee), mais au moins, il y a une certaine recherche de l'ecriture, meme si c'est stereotype.
Alors, je suis d'accord pour les 3/4 de la production Science Fantasy, et le meilleur exemple de cette tendance reste "l'assassin royal" (13 tomes), que je viens d'achever, plus par souci de ne pas laisser quelque chose en plan que par réel intérêt, lequel s'est amoindri depuis un paquet de lustres. Néanmoins, l'auteur(e) revendique elle-même avoir souhaité intégrer tous les codes du genre dans son récit, donc bon, au moins, c'est assumé.
Mais - parce qu'il y a un "mais" - si tu ne dois en lire qu'une, lis la saga "le trône de fer" (Georges RR Martin, "a game of thrones" en VO): toutes les caricatures que tu peux envisager y volent en éclats acérés, c'est bien simple, il n'y en a pas. Manichéisme? Néant. Personnages pourris jusqu'à la moelle? Pléthore. Et le pire, c'est qu'on s'entiche de ces personnages là, qu'on en vient à les adorer. Si par malheur on s'attache à un personnage un tant soit peu vertueux et noble, pas de souci, il se fera trancher la tête presque tout de suite, et sans prévenir. Les gamins tombent des donjons, malencontreusement poussés par la fenêtre (oups!), le gentil n'animal se fait trucider, les misantropes sont légion, et les dialogues... rha, les dialogues sont des bijoux. A chaque fois que le lecteur croit tenir une piste, envisager une durée, paf, l'auteur le prend à revers et lui met une grose claque dans la tronche.
A noter que c'est plutôt de la dark Fantasy, ceci explique sûrement cela, mais à ce jour, c'est pour moi la meilleure saga parce qu'elle est sans la moindre concession (et que le style est... *miam*)
Sinon, je plussoie pour Balzac, ou le réalisme poussé à l'extrême. Quoique dans ce genre là, j'ai pas mal lu Zola, et s'il y en a un que je conseille, c'est "la faute de l'abbé Mouret". Bon, ok, niveau description de jardin, on souffre un peu, mais l'histoire est belle d'autant plus quand on la replace dans le contexte de l'époque.