Vassalord: Avant hier, je flânais dans le rayon manga de Mollat à Bordeaux, et mon oeil est attiré par
ça.
Jamais entendu parler. Je chope le bouquin, je feuillette et je trouve ça particulièrement à mon goût esthétiquement parlant. Et donc je l'ai lu ce matin... je vous copie-colle l'avis que j'ai posté sur mon LJ^^
Pour le résumé de ce premier tome, paru chez Kami, c'est
par là.
Alors... pour le genre, comme vous pouvez le voir, cela a été classé dans du seinen, je reste néanmoins assez dubitative. Que l'atmosphère soit sombre, ok, qu'il y ait du sang et des tripes, d'accord (après tout, on est dans un trip vampires, ceci donc se justifie ), mais vu le gabarit à tomber par terre - et je pèse mes mots! - des deux protagonistes principaux, je me dis que le public féminin est visé à 200 %. Du josei? Pourtant, non, rien à voir. Shonen ai? A donf. Yaoi? Limite. TRES limite (mais pas explicite).
Tout d'abord, le graphisme. Les gouts et les couleurs, tout ça, mais personnellement, j'attends d'un manga qu'il soit irréprochable en terme de netteté, de lisibilité, de finesse, d'assurance et de réalisme (ce n'est pas pour rien que j'ai revendu mes 10 tomes d'épisode G). Et bien, Vassalord, c'est tout cela à la fois. De loin, ça me ferait presque penser au style du Nouvel Angyo Onshi - que si vous ne l'avez pas lu, vous êtes impardonnables - bien qu'un peu moins léché. Mais à peine. Quelques exemples piochés ça et là (sur l'Editotaku et sur le site officiel):
Charley a soif. Très soif.La couverture du tome 2Un aperçu du tome 1 (en espérant que ça fonctionne)Les protagonistes - masculins donc - sont, du point de vue rendu, ce que je recherche habituellement dans ce genre "tendancieux", à savoir taillés selon des critères harmonieux, en nous épargnant les extrêmes. Dans ce cas précis, l'équilibre graphique entre les personnages est respecté.
Ensuite, le scénario. Je ne vous cacherai pas que ça va parfois (au moins sur deux points), un peu vite, même si cela ne gêne pas la compréhension. Disons qu'on a l'impression que l'auteur a voulu faire sa mise en place très rapidement, avant de passer aux choses sérieuses. Ce premier tome a d'ailleurs essentiellement pour objectif de nous présenter Johnny et Charley, l'état de leur relation à l'instant t et classiquement, d'accrocher le lecteur avec quelques mystères qui seront sans nul doute résolus très ultérieurement. Pour cela, on suit nos deux zigotos au fil de deux enquêtes, qui permettent également d'introduire des personnages secondaires qui auront certainement de l'importance plus tard.
Il n'y a pas de temps mort, ça file, l'action est présente sans être non plus étouffante, quelques séquences intimistes viennent
pimenter calmer le jeu pervers entre les deux hommes, on ne s'ennuie pas une seconde. On se surprend aussi à chercher à deviner la suite compte tenu des éléments qui nous sont donnés de ci de là.
Enfin (le plus important?
:P) la relation entre les deux vampires. Pour qui s'est penché un peu sur la question, on ne saurait qu'être relativement étonné par une apparente inversion de logique: en effet, Johnny est le maître de Charley (donc celui qui l'a créé), pourtant, Charley est celui qui s'abreuve auprès de son maître (à noter qu'on ne voit jamais celui-ci se nourrir, tiens...), en refusant tout autre source d'approvisionnement. Evidemment, leur façon d'échanger est on ne peut plus sensuel et laisse plus qu'à prêter à confusion. Ce qui est intéressant, c'est cette suggestion absolument permanente, et cette tension grandissante qui se manifeste dès que les deux sont dans la même pièce. Graou, quoi.
Ah oui: on se paye tout de même de belles tranches de rire. Il y de l'humour, quelques délires (surtout de la part de Johnny, absolument irrécupérable), mais dans des doses homéopathiques qui font qu'on se surprend à vraiment apprécier ces moments de détente, car ils ne durent jamais longtemps et n'arrivent pas comme une cheveu sur la soupe, étant toujours en rapport avec l'histoire en cours.
Je ne suis pas coutumière des mangas traitant du thème "vampires", aussi peut être ce manga n'a-t-il rien d'extraordinaire. Mais pour ce qui me concerne, j'ai vraiment beaucoup aimé.
... Va juste falloir attendre la suite, maintenant.