Re: Actualite de la Chine et des Chinois
Répondre #91 –
http://www.lesechos.fr/info/inter/020725590214-trente-ans-apres-sa-mue-capitaliste-la-chine-devient-la-deuxieme-economie-mondiale.htm
Trente ans après sa mue capitaliste, la Chine devient la deuxième économie mondiale
[ 17/08/10 - 01H00 - Les Echos - actualisé à 00:36:04 ]
Au cours du deuxième trimestre 2010, l'activité a été si faible au Japon que, pour la première fois, la richesse nationale a été inférieure à celle de la Chine. Au-delà des chiffres à court terme, une certitude : 2010 sera l'année du basculement qui verra Pékin détrôner Tokyo pour devenir la deuxième économie mondiale. Objectif suivant : dépasser les Etats-Unis.
Les sceptiques pourront objecter que la statistique n'est que trimestrielle et que la proposition devient caduque lorsqu'on observe l'ensemble du premier semestre 2010. Le chiffre publié, hier, par les autorités japonaises n'en est pas moins symptomatique d'une évolution inéluctable, dont tous les économistes savent qu'elle sera définitivement parachevée à la fin 2010 : au cours du deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) du Japon s'est établi à 1.288 milliards de dollars, contre 1.337 milliards pour la Chine. Même si ces chiffres devraient être affinés d'ici à quelques mois, c'est la première fois que la conclusion s'impose officiellement : trente ans après avoir amorcé sa mue capitaliste, la Chine est montée, hier, sur la première marche du podium économique asiatique et est en train de détrôner le Japon pour devenir la deuxième économie mondiale.
Les mauvais chiffres japonais ne sont pas pour rien dans ce basculement. Dans l'Archipel, le deuxième trimestre s'est soldé par une hausse négligeable du PIB (0,1 %). Au moment où la hausse des exportations ralentissait, le Japon a dû faire face à une baisse de l'investissement public, conséquence de la fin progressive des plans de relance. Et ce, alors que la consommation des ménages était, une fois de plus, atone. Le gouvernement a annoncé, hier, qu'il envisageait de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
Mais, derrière ce constat à court terme, l'inversion des rôles entre la Chine et le Japon est un événement logique une fois replacé dans une perspective historique. Sans remonter aux siècles anciens, l'ascension de la Chine, depuis 1978, s'est faite à vitesse accélérée et relativement constante. Tandis que le Japon est passé, au cours des trois mêmes décennies, d'une trajectoire dont l'insolence inquiétait l'Occident au statut de pays englué dans la stagnation.
Les signes avant-coureurs de cette accession de la Chine au statut de leader asiatique étaient visibles depuis plusieurs années. D'après le Fonds monétaire international (FMI), c'est en 2001 que Pékin a dépassé Tokyo en parité de pouvoir d'achat, c'est-à-dire en ajustant les statistiques en fonction des taux de change.
Aucun triomphalisme officiel
La prochaine étape sera de monter sur la première marche du podium mondial. Selon les études, les Etats-Unis pourraient être dépassés entre 2020 et 2030. Des scénarios trop lointains pour être réellement crédibles, car ils sont conditionnés par une multitude de paramètres, mondiaux mais aussi internes à la société chinoise. Mais, d'ores et déjà, Pékin est devenu le premier moteur de l'économie mondiale, assurant à lui seul un tiers de la croissance mondiale en 2010 selon l'OCDE. Et le pays a détrôné l'Allemagne en tant que champion du monde des exportations, tandis qu'il a surpassé les Etats-Unis pour devenir le premier marché automobile mondial.
Aucun triomphalisme officiel, pour l'instant, du côté chinois. La journée d'hier s'est passée sans réaction politique. En janvier dernier, le chef des Statistiques chinoises, Ma Jiantang, avait insisté sur la nécessité de rester « sobre » du fait que la Chine reste un « pays en développement ». Une posture destinée, à l'évidence, à ne pas attiser les sentiments antichinois dans un monde de plus en plus désemparé face à l'irrésistible ascension de Pékin.
Mais un discours réaliste également. Même si, selon les Nations unies, 300 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté en trente ans, le PIB par habitant était légèrement inférieur à 3.000 dollars en 2008, ce qui classait le pays au 127 e rang mondial. Et si la trajectoire du pays a été relativement linéaire jusqu'ici, tout porte à croire qu'elle le sera moins désormais. Il faudra compter avec la concurrence croissante d'autres pays comme l'Inde. Morgan Stanley a déclaré hier s'attendre à ce que la croissance indienne dépasse celle de la Chine à partir de 2015. De plus, la dépendance par rapport aux exportations de l'économie chinoise pourrait devenir une fragilité si les consommateurs occidentaux devenaient durablement économes.
Et la Chine devient la deuxieme puissance economique mondiale (en terme de PIB).