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Messages - tinou
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Actualités / Re : Baladeur Mp3 et législation
« le 16 Août 2005 à 01:49 »
Alors a la caisse des Tsutaya, il y a tout plein de cd vierges, dvd vierges, bref, du bon matos pour graver. Et les Tsutaya fare sont des week end ou on peut tout louer pour moitie prix...

La aussi belle hypocrisie...
5087
Musique / Re: Coups de folie et coups de blues musicaux...
« le 16 Août 2005 à 01:46 »
Ah oui moi aussi les Stones, ca me laisse completement de marbre :mdr2:. Voila une bonne expression.

Moi c'est une ancienne copine qui ecoutait ca en boucle et... je n'ai jamais ete conquis par cette musique.
5088
Musique / Re: Coups de folie et coups de blues musicaux...
« le 15 Août 2005 à 15:23 »
Non je n'aime vraiment pas... j'ai eu beau ecouter et tout et tout.. rien...

5089
Musique / Re: Coups de folie et coups de blues musicaux...
« le 15 Août 2005 à 15:07 »
Bjork, j'ecoutais jusqu'a ce qu'elle fasse un film et qu'elle quitte son statut de underground.....

En plus il est tout pourri son film, tout pourri!  :yaisse:

C'etait un tinoupost...
5090
Musique / Re: Coups de folie et coups de blues musicaux...
« le 15 Août 2005 à 14:42 »
Alors moi c'est pas complique, je suis allergique a Queen et U2... Je ne supporte tout simplement pas, aucune chanson, rien...
C'est pas faute d'avoir ecoute pourtant....
5091
Actualités / Re : Baladeur Mp3 et législation
« le 15 Août 2005 à 13:05 »
ok, donc c pas du mp3 ...

Les fouines!
5092
Musique / Re: Coups de folie et coups de blues musicaux...
« le 15 Août 2005 à 12:08 »
Citation de "Amnounet"
C'est marrant, pour Muse - Absolution et Nightwish Wishmaster, je les ai vu passer plusieurs fois chacun et pourtant je préfère de loin l'album précédent, c'est à dire Origin of Symmetry et Oceanborn .... est-ce une question de préférence par rapport à l'album qu'on a découvert en premier ?
Pour Muse je ne sais pas car je ne suis qu'un vague fan de ce groupe (j'aime bien, mais je connais pas les CD par coeur).

Par contre pour nos bucherons Finlandais favoris, j'ai decouvert en premier Angels fall first: bonne impression generale, mais j'etais encore un peu trop a fond sur Pearl Jam a l'epoque :punk: , puis OceanBorn vaguement... Et enfin Wishmaster en 99, c'etait la grosse hallu! Du coup j'ai reecoute Oceanborn et la, folie aussi!!!

Century Child, je n'ai vraiment pas accroche par contre, je ne sais pas si l'album est mauvais, ou si c'est parce que j'etais dans ma periode Children of Bodom, mais le resultat est la: deux ecoutes et oublie.

Puis Once est arrive, et la j'ai ete de nouveau reconquis. Comme pour Wishmaster et Oceanborn, je trouve toutes les chansons de l'album superbes, ce qui est rare chez moi (genre Stratovarius, j'adore, mais album par album, ya des chansons que je peux vraiment pas piffre, par exemple sur Episode, j'en aime peut etre qu'une seule...). J'ai d'abord ete seduit par les 3 premieres, vraiment que je trouvais au dessus du reste de l'album. Puis la 4 et surtout la 6, Siren, qui est en ce moment ma favorite de l'album. Enfin j'aime bien aussi le fait que l'on retrouve des longues chansons poetiques/melodieuses dans l'esprit des 3 dernieres de Wishmaster qui, selon moi, forment vraiment une seule et meme chanson...

Mais je suis aussi d'accord pour dire par exemple que la chanson titre, Nemo, bien que magnifique, est quand meme bien moins underground qu'un crownless (plage 8 de wishmaster par exemple, une pure chanson pour les rolistes!) ou un stargazers...



5093
Actualités / Re : Baladeur Mp3 et législation
« le 15 Août 2005 à 12:00 »
Quelqu'un peut t-il expliquer pour le commun des mortels ce qu'est iTunes exactement? Un site ou on peut "acheter" ses mp3? Ou bien un format de musique propres aux iPod?
5094
Anime et manga / Re: Vos découvertes Anime / Manga
« le 15 Août 2005 à 11:58 »
Citation de "Damien"
Pré-rentrée des éditeurs :

Demain = le second volume de Stairway to Heaven (Pika) : le premier m' enchanté pour son absurdité... espérons qu'il en sera de même pour la suite.
And as we wind on down the road :punk: , our shadows taller than our soul :punk:, there walks a lady we all know :punk:, who shines white light and wants to show :punk:, how everything still turns to gold :punk:, and if you listen very hard :punk:, the tune will come to you at last :punk:, when all are one and one is all... :punk:

To be a rock and not to roll :punk::punk::punk:

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Ici le volume 13 de Nana est sorti. Bon comme je suis un peu decu par ce titre en ce moment, je vais attendre qu'il soit dans un book off pour le lire gratos.

tinou, qui surveille la sortie du film de Initial D au Japon...
5095
Voyages & découvertes / Re : Evênements à ne pas louper
« le 14 Août 2005 à 12:07 »
Un concert de Nightwish a Stockhom le 15 Septembre 2005. Moi je pourrais pas y aller, mais ma copine oui! Elle en a de la chance...
5096
Musique / Re: Coups de folie et coups de blues musicaux...
« le 14 Août 2005 à 01:42 »
Citation de "Battou"
- Les Bebop de Kanno
- Money for nothing de Dire straits
- Mononoke Hime
- Oxygen de Jeam Michel Jarre
Copain!!!  :)
5097
Voyages & découvertes / Re : Le Japon et les Japonais
« le 12 Août 2005 à 13:04 »
Suite et fin de mon temoignage: ce soir j'ai eu une crampe a un moment... Je me suis rapproche du bord du bassin et j'ai etendue ma jambe pour etirer mon mollet. La maitre nageuse est arrivee, m'a propose de sortir de l'eau et d'aller "se rechauffer  :w00t2:"

Donc en gros elle m'a fait asseoir sur le bord, elle m'a masse le mollet et passe de l'eau chaude dessus avec sa douce et gentille main...  :w00t2:

Elle est vachement bien cette piscine!!!  :yaisse:

Prochaine fois je dirais que ma crampe est ailleurs (c'est soft hein?)
5098
Cinéma / Re : Si il ne fallait retenir qu'un seul...
« le 11 Août 2005 à 14:14 »
On continue nos peregrinations cinephiliques avec un incontournable du genre : Stanley Kubrick!

Quel est selon vous son meilleur film (en tant que realisateur) parmi:
 
Eyes wide shut
Full metal jacket
Shining
Barry Lyndon
Orange mécanique
2001 : l'odyssée de l'espace
Docteur Folamour
Lolita
Spartacus
Les Sentiers de la gloire
L' Ultime razzia
Le Baiser du tueur
Fear and desire
 


Pour moi c'est sans aucun doute 2001: universalite du recit, originalite du script, mise en scene tres forte, un espace qui prend aux tripes. Sans oublier la musique. Dans le meme genre, seul Evangelion est a la hauteur pour moi. Kubrick a vraiment fait de tres bons films, je garde un bon souvenir de Full Metal Jacket, Shining et Le Baiser du Tueur. Mais 2001 est le plus fort dans mon esprit!
 

5099
Voyages & découvertes / Re : Histoire des Civilisations
« le 11 Août 2005 à 14:00 »
Les Ainous : voici la premiere partie pour aujourd'hui


Introduction

Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit mot d’explication, car le sujet, vous vous en apercevrez, est relativement large. Le but ici est de donner une introduction très générale sur une des composantes fondamentales de la culture japonaise mais hélas encore beaucoup trop méconnue : la culture des Aïnous. Pour rendre tout cela intéressant, ou tout du moins digeste, nous allons développer plusieurs thématiques différentes, gravitant autour de ce sujet passionnant. Ainsi, nous allons d’abord essayer de présenter quelques notions au niveau des origines des Aïnous, de leur langue et de leur culture. Ensuite viendra une partie dédiée à l’histoire et la situation actuelle de ce peuple, puis la présentation d’un « village » aïnou que votre serviteur a eu la chance de visiter. Enfin un élargissement aux différentes Cultures et Peuplades du Nord dans le monde conclura cet exposé qui je l’espère vous intéressera.

Origines, Culture et Langue des Aïnous

Des origines encore mystérieuses

Commençons de manière classique : qu’est ce qu’un Aïnou ? Et bien c’est un homme, un humain, en langue aïnou. Mais plus généralement, ce nom est celui d’une peuplade qui vivait jadis dans la partie nord du Tôhoku (Nord Est du Japon), sur les îles de Hokkaidô, Sakhaline, les îles Kouriles, jusqu’au Kamtchatka (voir la figure 1). Il s’agit tout simplement de la population autochtone du Japon, à l’instar des Aborigènes en Australie, ou des Indiens d’Amérique.



Figure 1 – La Mer d’Okhotsk

Outre l’aspect culturel, les Aïnous font partie d’une ethnie différente de celle des Japonais dits « Wajin (和人)», qui s’est répandu dans l’archipel depuis un lieu et une époque encore mal cerné aujourd’hui . Il est difficile de parler d’ethnie et de culture ici tant il est vrai le peuple japonais est varié, malgré les apparences. Les Aïnous ont le teint plus sombre et un système pileux plus fourni que les Wajin. En fait, plusieurs théories ethnologiques s’affrontent, pour déterminer de quelle grande ethnie ou super-ethnie viennent les Aïnous : théories Mongoloïde, Caucasiennes ou Océanienne, les avis sont tous partagés. La linguistique fournit également d’intéressantes théories, en comparant la langue des Aïnous avec le groupe des langues Basques, ou celles des Indiens d’Amérique (Kindaichi), ou bien avec les groupes Indo-europeens (Lindquist et Naert). L’étude de la linguistique aïnou donne des indications très divergentes quand à l’origine de ce peuple : Kindaichi dans les années 50 soutenaient qu’ils venaient du continent américain, via les iles Aléoutiennes et le détroit de Béring, d’autres croient plutôt, en comparant le langage aïnou aux groupes des langues Altaïques (Turque, Arménien, Mongol, langues d’Asie Centrale et Septentrionale..), que les Aïnous auraient plus de familiarités avec la région nord asiatique (Patrie, 1982). Enfin, Vovin (1993), défend l’hypothèse selon laquelle le langage des Aïnous aurait des liens avec les langues d’Asie du sud-est et de l’Océanie. Les Aïnous et les Indonésiens auraient ainsi une origine commune, hypothèse renforcée par les nombreuses similitudes culturelles entre les deux ethnies (vêtements, artisanat...).
Les Aïnous sont un des nombreux peuples dits « du Nord », qui s’étalent depuis la Laponie jusqu’au Nord du Canada, en passant par la Sibérie Orientale. S’étendant depuis la Mer d’Okhotsk sur Sakhaline, Hokkaidô puis le Japon, les Aïnous ont un patrimoine culturel très différent d’une culture dite « asiatique », tout en en faisant quand même partie, de part le fait qu’« ils étaient là avant tout le monde »… A l’heure actuelle, les derniers Aïnous vivent tous sur Hokkaidô, au Nord du Japon.

Petite présentation de la langue aïnou et de sa culture

La langue est un des vecteurs de transmission d’une culture. Les Aïnous n’utilisant pas de système d’écriture, la transmission ne peut se faire qu’oralement. Aujourd’hui, peu de personnes sont capables de parler aïnou, et encore moins de personnes sont capables de l’enseigner. Ceci est bien triste, car toute cette culture, cet héritage est en train de disparaître. Nous allons essayer de vous présenter ici quelques caractéristiques de cette langue, ainsi que quelques notions culturelles inhérentes à la façon de penser des Aïnous.

Où peut-on lire de l’aïnou ?
Pour ceux qui s’intéressent à la géographie du Japon, vous aurez sans doute remarqué une différence assez particulière entre les toponymes des régions de Hokkaidô, et ceux du reste du Japon. Les sonorités de certains noms de lieux sont en effets relativement différentes des sonorités usitées dans le reste du pays. En fait, beaucoup de ces noms de lieux ont une origine aïnou. En poussant nos investigations un peu plus loin, on peut aussi retrouver ces traces d’aïnou dans quelques toponymes du reste du Japon, et notamment du Tôhoku, la région du nord-est du Japon. Mais intéressons nous à Hokkaidô : la carte ci-dessous présente quelques uns de ces noms aïnous.


Figure 2–Hokkaidô

Ainsi, nous avons :
Sapporo <sat-poro-pet> : «grande rivière sèche »
Noboribetsu <nupul-pet> : « rivière trouble »
Muroran <mo-rueran> : « pente douce »
Et ainsi de suite…

Il est a noter que cette spécificité n’est pas uniquement japonaise : au Mexique, de nombreux noms d’endroits ont des racines Aztèques par exemple. De Même, aux Etats-Unis d’Amérique, des noms comme « Illinois », « Wyoming », « Chicago » ou « Dakota » sont dérivées de la langue des Indiens d’Amérique qui vivaient dans le secteur.

D’après les deux premiers exemples donnés ci-dessus, nous pouvons déduire aisément que le mot « pet », signifie rivière. Chiri Mashiho, un spécialiste du sujet, explique plus en détail tout cela, tout en insistant bien sur l’importance de la rivière au cœur de la société aïnou, c'est-à-dire du village : dans le sud-ouest de Hokkaidô, « pet » est employé pour dire « rivière », et « nay »(que l’on peut retrouver dans Makomanai par exemple) pour « ruisseau ». Mais dans le nord-est de l’île, on emploie uniquement « nay », et « pet » reste rare. Il est même inutilisé dans les îles Kouriles et Sakhaline. Dans le cadre de l’étude linguistique, Chiri remarque que « nay » pourrait très bien venir du mot coréen « nae », signifiant lui aussi rivière. D’autres coïncidences comme celles-ci sont très intéressantes à relever, et servent beaucoup aux ethnologues et aux archéologues pour comprendre l’origine de cette langue, et à fortiori de ce peuple. Notons aussi une diversité des dialectes et des variations régionales à l’intérieur de cette langue

Au niveau des sonorités : tout comme le coréen, l’aïnou voit souvent ses mots finir par une consonne, ce qui est presque impossible en japonais. Ainsi :

Aïnou : sap : « descendre sur le rivage », sat : « sécher », sak : « perdre, manquer »
Coréen : sap : « pelle, truelle », sat : « natte de paille, tatami », sak : « pincement »
Japonais : sapu : « froid glacial », satsu : « billet », saku : « clôture »

La construction des phrases, d’un point de vue grammaticale, présente d’importantes similitudes avec le japonais et le coréen. Comparez :
« Maman ne revient pas avant minuit » :

Aïnou : totto annoski pakno somo hosipi
Français : mère minuit avant pas revient
Japonais : okaasan wa yonaka made kaeranai
Coréen : onma-neun hanbamjung ggaji an doraonda

Les verbes quant à eux s’accordent en genre et en nombre avec le sujet, comme en français ou en arabe, ce qui n’est pas du tout le cas du japonais ou du coréen. De manière tout à fait générale, nous pouvons voir qu’il existe d’importantes similitudes entre l’aïnou, le japonais et le coréen, mais les linguistes ne s’accordent pas tous pour dire que ces trois langues ont bien une racine commune. Nous l’avons dit au début, beaucoup de linguistes comparent l’aïnou aux dialectes d’Asie du sud-est, et les exemples donnés dans cet exposé ne sont justement qu’un petit aperçu de ce qui peut découler d’études linguistiques de l’aïnou.

Comme nous l’avons dit plus haut, la rivière est au cœur de la communauté des Aïnous ; ils en ont une conception assez unique, et tout est structuré dans la société autour de cette rivière, ou de ce ruisseau. Par exemple, les Aïnous n’emploient pas les points cardinaux, nord, sud, est, ouest, pour s’orienter, mais se réfèrent plutôt à l’amont et l’aval de la rivière, à contre courant ou dans le sens du courant. De même, les rivières naissent dans la mer, et meurent dans la montagne, comme si leur notion de courant était opposée à la notre. Le style de vie des Aïnous est celui de chasseurs pêcheurs cueilleurs, et donc leur vocabulaire s’est organisé en conséquence. Les nombreuses traces et autres sites archéologiques montrent qu’ils vivaient en communauté, non loin du rivage côtier, ou d’une rivière à l’intérieur des terres. Le poisson : la viande de poisson semble également être un des principaux aliments, en témoigne le vocabulaire précis pour décrire chaque espèce de baleines (environ 24), chaque étape du cycle du saumon (20 mots différents), ou bien encore les différents types de phoques (plus de 50 !).

Le mot Kamuy est un des mots-clés de cette culture : il signifie «un » dieu. Les Aïnous sont animistes, et croient donc aux esprits, ou âmes, qui insufflent la vie dans tout ce qui les entoure : animaux, arbres, plantes, et mêmes les objets. Cependant, tout n’est pas aussi simple, et une distinction est faite par exemple entre ce qui est « important » de ce qui ne l’est pas. Qu’entends-on par « important » ? C’est tout simple, sur Hokkaidô et dans toutes les régions où s’étendait jadis le peuple aïnou, l’hiver est extrêmement rigoureux, beaucoup plus difficile à vivre que l’été. On accordait donc une importance toute particulière aux animaux, à la nourriture, aux phénomènes naturels (le feu) qui les aideraient à passer l’hiver. Ainsi, la référence au Kamuy revient souvent lorsqu’on parle de saumon, d’ours, de cerfs ou du feu, beaucoup plus que pour les truites où l’eau, ce qui tombe sous le sens quand on connaît le climat de ces régions !


Figure 3 – Un animal respecté

L’ours occupe une place centrale dans la culture aïnou ; en fait le mot Kamuy désigne également l’ours en aïnou. Bien sûr, tout comme les cerfs ou les lièvres, on chassait cet animal très présent dans le secteur (le Kamchatka est à ce titre une des plus grosses réserves d’ours au monde), mais, peut-être à cause de sa stature imposante, l’on réservait un culte bien plus important à l’ours. En fait, on raconte que les ours seraient des dieux des montagnes venus apporter aux hommes de la viande. En mangeant sa chair, les Aïnous libèrent son esprit qui peut ainsi retourner dans le monde des dieux.
Le concept de Kamuy est également appliqué aux hommes, à toutes choses dans le monde, ou plutôt « sur » le monde. Quand au concept de l’âme quittant le corps, il était reconnu par les peuples de Sibérie comme par les premiers japonais. Nous avons par exemple dans l’ancien Japon une distinction entre l’âme iki, souffle de vie, et l’âme tamashii, qui se détache du corps, s’absente de ce dernier, notamment lors des maladies. La vision des Aïnous à ce sujet diffère sensiblement de ses voisins, puisque leur vision de l’âme ne fait pas de distinction entre le principe de vie et la psyché. Selon quelques croyances, l’homme devient Kamuy après la mort, tandis que son âme, Ramat, descend dans un royaume divin, Pokna-Moshir, distinct de celui où se rend l’homme, Kamuy-Moshir. L’âme pourra commencer une nouvelle vie dans ce « monde souterrain ».
Les Aïnous ont une vision dualistique du Monde : il est composé du monde des hommes et de celui des dieux, et une relation de complémentarité existe entre eux, et l’idée qu’ils forment un tout cohérent est essentielle. Les dieux de la Nature prennent la forme d’etres humains dans le Monde Divin (Kamuy-Moshir), et sont déguisés en plantes ou animaux dans le Monde des Hommes (Aïnous-Moshir). A l’opposé, les humains sont des humains dans le Monde des Hommes, mais deviennent des divinités dans le Monde Divin. Les Kamuy sont donc considérés (dans l’idée) « comme » des humains.
Une caractérisation des divinités par genre est également faite. Le Kamuy mâle est considéré comme ayant le pouvoir, la domination, ce qui est représenté par les animaux : ils symbolisent la chasse, et le rôle de l’homme (mâle) dans l’écologie (au sens grec du terme) aïnou. D’autre part, la productivité et la nutrition sont symbolisées par des Kamuy femelles, et exprimés à travers les plantes, qui sont liées à la cueillette, rôle de la femme (femelle) toujours dans l’écologie aïnou. De ce contraste entre divinités mâles et femelles découle celui existant entre l’extérieur (politique et social) et l’intérieur (domestique), ou bien le contraste existant entre prêtres (hommes uniquement) et shamans (médecine, prédictions au contact du surnaturel…) dans les activités religieuses. Mais si la domination est symbolisée par une divinité mâle, le rôle de médiateur entre le Monde des Hommes et le Monde Divin est lui symbolisé par le genre femelle d’une divinité. Les rituels religieux où les femmes ne sont pas supposées participer ne peuvent se faire correctement sans l’appel à la Divinité du Feu, une déesse. De même, les Aïnous doivent prier la Déesse de la Chasse et de la Pêche pour espérer ramener de quoi se nourrir. Ce rôle des déesses médiatrices montre que les échanges entre Monde Humain et Monde Divin ne peut se faire sans l’aide du genre féminin. Ces divinités femelles symbolisent la nécessité d’une coopération totale et du support des femmes pour maintenir la société. Au regard de tout ceci, on peut dire que la vision du genre chez les Aïnous est assez égalitaire, en tout cas basée sur la relation de complémentarité qui existe entre les deux sexes, plus que sur l’inégalité

La cosmologie, la spiritualité des Aïnous sont relativement complexes, et pour plus de détails, je vous renvoie à l’excellent « The World View of the Ainu », de Yamada Takako (voir bibliographie).

Voici pour finir cette partie un petit précis de vocabulaire (phonétique) aïnou, qui sait, si un jour vous venez sur Hokkaidô faire des randonnées dans la forêt, au détour d’un taillis, vous aurez peut être besoin de crier à l’aide…

Français -> Aïnou
Montagne -> Noupouli
Riviere -> Pet/Nay
Eau -> Wakka
Feu -> Apé
Route -> Lou
Grand -> Polo
Petit -> Polo
Village -> Kotan
Homme -> Hékachi
femme -> Makkachi
neige -> Upat
Maman -> Hapo
Papa -> Michi
Tête -> Sapa
Forêt -> Shikou
Main -> Tek
Bonjour -> Ilankala(p)té
Merci -> Iyailaikéshi
Aujourd’hui -> Tanto
Hier -> Nouman
Demain -> Nisatta



Voila donc une petite présentation de la culture et de la langue des Aïnous. Comme vous avez pu vous en rendre compte, le sujet est très vaste, et si il a pu susciter chez vous un intérêt quelconque, si votre curiosité a été titillée, nous ne saurions trop vous conseiller de prolonger et d’approfondir ce qui a été effleuré ici en vous aidant par exemple de la bibliographie donnée plus bas. Nous vous invitons maintenant à passer à la suite de l’exposé consacrée à l’histoire du peuple aïnou.

Sources :

Internet :
http://linguistics.byu.edu/classes/ling450ch/reports/ainu.html : une synthèse des études linguistiques visant à déterminer l’origine de la langue aïnou.

Bibliographie :

 Yamada Takako : The World View of the Ainu,2001, Kegan Paul.
 Chiri Mashiho : Chimei Ainugo Shojiten, 1956, Hokkaidô Shuppan Kikaku Center.
 Shibatani Masayoshi : The languages of Japan, 1990, Cambridge University Press.
 Hattori Shiro : An Ainu Dialect Dictionary, 1964, Iwamami Shoten.
 James Patrie : The Genetic Relationship of the Ainu Language, 1982, University press of Hawaii.



J’adresse mes sincères remerciements à Katsunobu Izutsu (Faculté d’Education de l’Université de Hokkaidô) pour toutes ses explications, ainsi qu’à ToMach pour son aide et les lectures qu’il m’a conseillées.

Figure 1: © http://www.expedia.com/pub/agent.dll
Figure 2 : © http://www.members.aol.com/%20jinngroup/
Figure 3 : © tinou


Maintenant que nous sommes tous bilingues aïnou, intéressons-nous à l’histoire, le passé, le présent et l’avenir des Aïnous.
5100
Saint Seiya / Re : Hadès Meikai Hen !!!!!!!
« le 11 Août 2005 à 13:26 »
Merci de tes eclaircissements!!!! Tes signatures sur Cyna me reviennent en memoire maintenant.

Kamen->je n'osais pas la faire... Merci!