Western spaghetti ou Western pas gay, p'tit ?
Suite à deux très bonnes initiatives simultanées d'Arte et du service public, ce mois de juillet, j'ai pu me refaire quelques films cultes, dans les deux genres. C'est affolant comme ces films sont bien. Moi j'adore les deux, avec peut-être un brin de nostalgie des Westerns "classiques" en plus. Alors quoi, de quoi qu'il parle le monsieur ?
Les Westerns Classiques
Les westerns, à la base, ce sont des films de cowboy, d'indiens et de tuniques bleues. La cavalerie déboule à la fin, sauve tout le monde, on a le héros ténébreux qui parle autant qu'on tronc d'arbres mais saurait survivre dans le désert plusieurs semaines (d'ailleurs, en règle générale, il l'a fait) et souvent, il connait mieux les indiens que ses compatriotes.
C'est un peu la caractéristique de ces films : on voit les indiens. Il y a un peu de tout, les comanches, les cheyennes, etc. et c'est assez sympa. C'est le stéréotype complet du jeu de cowboys et indiens de quand on était jeune. D'ailleurs, c'est étonnant de voir à quel point ces films sont devenus des références. On les connait sans même les avoir vus. Problème d'originalité peut-être ? Sans doute. Il est vrai que les histoires n'étaient pas des plus variées, et souvent étaient prétexte à de bonnes fusillades, de splendides paysages et des jeux d'acteurs inégaux.
Le Western classique est, historiquement, le premier, par rapport aux western spaghettis. Les histoires qu'il raconte ne se passent généralement guère plus loin que la guerre de cessession, et seuls les derniers réalisés y font mention d'ailleurs. Non l'essance même du Western, c'est la Conquête de l'Ouest, la ruée vers l'Or, la Sierra et les diligences !
Le Western classique, c'est un état d'esprit, une tranche de l'histoire du cinéma, un monument commun de l'imaginaire de l'humanité. Impossible de nos jours de ne pas connaître ses stars. En voici quelques unes :
John Wayne, bien entendu, l'homme le plus classe du monde ! Tête carrée, chapeau vissé sur la tête, gueule de vieux baroudeur dès son plus jeune âge, grosse carrure... L'homme avait autant de chance de réussir au théâtre qu'une moule d'apprendre à voler. Qu'importe, dans le Western, une seule chose compte : le charisme, et l'aplomb. John Wayne, c'est le héros de tout jeune garçon, dans la cour de récré : il monte à cheval, se bat comme un dieu, dégaine son flingue plus vite que tout le monde, sait tout des indiens par qui il est respecté, et est plus fort qu'une division de cavalerie, qui préfère le laisser tranquille.
John Wayne, c'est plus qu'un héros, c'est le super-héros "humain" que tout le monde veut être. En plus il se tape toutes les nanas, ce qui ne gâte rien.
Que celui qui me dit qu'il n'a jamais vu un film de John Wayne avance les doigts que je le châtie ; c'est mal de mentir. Un simple coup d'oeil à sa filmographie impose le respect (172 films).
Eh oui, vous le reconnaissez assurément : cet acteur dont les personnages nous ont marqué, celui qui a su porter la calvitie comme atout majeure de la classe internationale, Yul Brynner ! Cet acteur n'a certes pas fait que des westerns classiques, mais son talent d'interprète était tout de même incroyable. En général, quand on l'a vu dans un film, on se souvient de lui. En Western, il a par exemple joué dans "Les 7 mercenaires" (voir plus bas) que si vous l'avez pas vu, c'est pas bien !
Ah oui, là, c'est plus dur. Moi-même je ne connaissais pas sa tête, pour être franc. Mais il est impossible de parler Western sans parler de lui. John FORD est LE réalisateur de film de cowboys et indiens (avec Howard Hawks, accessoirement). On lui doit tous les plus grands succès, tous les films cultes. Rendez-vous compte : 145 films réalisés, dont la quasi-totalité des westerns. "La Chevauchée Fantastique", "La poursuite infernale", "Rio Grande" mais aussi "Les raisins de la colère", "Qu'elle était verte ma vallée"... Bon je ne dis pas tout ce qu'il a réalisé, mais cet homme a vraiment apporté un plus au cinéma.
Allez un dernier pour la route. Ah oui, ces yeux-là en ont fait craqué, des femmes... Un tel regard, il y en a pas deux dans l'histoires du cinéma. Il s'agit bien sûr des yeux de Henry Fonda ! Une petite polémique pourrait s'instaurer à propos du fait que je mette Fonda dans le western classique, car ses rôles dans "Il Etait une Fois dans l'Ouest" et "Mon nom est personne" en ont fait un monument, mais ce serait sans compter sur ses personnages dans les films (de John Ford et autres) "La Poursuite Infernale" (Wyatt Earp power), "Le massacre de Fort Apache", "La conquête de l'Ouest"... Fonda est un peu le complémentaire de Wayne, le gros bougon solitaire : là, il s'agit de l'officier de l'armée, du sheriff. Il a une sorte de capital sympathie en plus dans ses rôles (bien que les personnages de Wayne soient très attachants aussi, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit).
La liste des figures emblématiques du Western classique est longue... très longue. Je ne peux que vous enjoindre d'en faire profiter les autres, mais pour ma part, je m'arrêterai là faute de temps. On pourrait passer des heures rien qu'à recenser les grandes figures et les grands rôles. Plus intéressant maintenant serait de parler de quelques films cultes, qui sont la base du Western :
"La Chevauchée Fantastique", titre original "Stagecoach" (la diligence), de John Ford, réalisé en 1939, avec John Wayne et Claire Trevor.
Ce film est le premier succès des westerns. Tout est dedans. C'est comme si Ford avait pris un patron, et écrit à la suite "bon, pour faire un western, il faut une diligence, un sheriff, un hors-la-loi, une prostituée, un révérend, un alcoolique, des indiens et la cavalerie. Après vous secouez et voilà." Sans déconner, ce film EST le western. C'est plus qu'un stéréotype : même sans le voir vous l'avez déjà vu et vous ferez suer en le visionnant... C'est pourtant un immanquable. L'histoire est d'une simplicité biblique, avec une diligence qui veut rejoindre une ville et est attaquée par des indiens, mais sauvé par les tuniques bleues in extremis. Ce qui en fait sa force, ce sont sa réalisation bien sûr, son avant-gardisme (après tout, c'est ce film qui lança le succès des westerns), et ses personnages.
Vous avez tous lu au moins un Lucky Luke ? Bon alors vous connaissez les personnages de Stagecoach. Il y a le chauffeur qui crie le nom de toutes les villes que traverse la diligence, le médecin saoulard assoiffé constamment, la prostituée chasée comme la peste, Rigno Kid (Wayne) le méchant au coeur d'or, le marshall qui tente tant bien que mal de faire régner l'ordre, le banquier véreux...
Rien n'est original dans ce film, et pourtant tout l'est, il faut juste le regarder comme la pierre fondatrice de tous les films qui suivront ! Surtout ne manquer pas l'occasion de le voir. C'est une référence obligatoire, tant visuelle que scénaristique.
"Rio Bravo", de Howard Hawks, 1959, avec John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson.
Longtemps, très longtemps après Ford (20 ans tout juste), Hawks offre au monde ce qui est considéré par beaucoup dont par moi-même le meilleur western existant. Pourtant, on ne trouve pas d'indiens, dans ce films, mais tout est magnifique. La réalisation, les dialogues, les personnages dont celui d'une femme qui dénote totalement dans cette univers mysogine qu'est le western, les lumières... Il s'agit sans doute de l'aboutissement suprême du western.
Le sheriff Chance (Wayne) vient d'arrêter l'un des trois frères du trio de hors-la-loi qui règne sur la région. En tant qu'idéaliste persuadé de pouvoir sauver le monde, Chance décide de livrer le brigand à la justice le lendemain. Commence alors un huis-clos total de Chance dans sa prison, uniquement assisté d'un vieux débris croulant, d'un adjoint alcoolique en diable (Dean Martin, pariculièrement brillant) et d'un jeune premier en quête d'émotions fortes (Nelson). De nombreuses scènes de ce film sont devenues cultes. Il faut dire que tout est soigné au petites oignons, à en faire pâlir d'envie Ford.
Wayne signe là un rôle décalé dans sa carrière de Loup solitaire, puisque le personnage de Chance présente de nombreuses lignes de textes. Pas d'indiens dans ce film, pas de chevauchée débridée, pas de diligence... Mais parbleu, quel western ! C'est un must have ! On en rêve longtemps après.
"Les Sept Mercenaires", titre original "the magnificent seven" de John Sturges, 1961, avec Yul Brynner, Eli Wallach.
Comment aborder les Westerns ici sans parler des "7 mercenaires" ? Ce film n'est autre que l'adaptation parfaitement réussi du chef d'oeuvre "les 7 samouraïs".
Je ne m'apesantirai pas pour vous laisser apprécier l'histoire, mais sachez seulement que l'adaptation est très très bien faite, tout est transposé au far-west, il n'y a pas d'incohérence, et les personnages sont très bien respectés. Pour avoir vu les 2, je vous le garantis !
Ce film est, en tout cas, westernement parlant, un régal pur et simple, avec une histoire beaucoup plus légère que Rio Bravo.
Posté: 02 Août 2006, 12:15:27
Les Westerns Spaghetti
Les westerns spaghetti tiennent leur nom du fait que ce sont les italiens qui sont passés maîtres dans cet art. historiquement plus jeune que les western classiques sur lesquels ils s'appuient, les spaghetti sont en fait une "variation autour d'un thème". Alors que le genre Western commençait à s'essouffler, da par son manque d'originalité dans les scénarios entre autres, un nouveau type de film est apparu, bien décidé à chambouler tous les codes établis jusqu'alors et donner un petit coup de jeune à tout ça.
Déjà, fini les scénarios "panpan woulouwoulou tarataritata" (comprendre : fusillade avec les indiens et cavalerie) ; les histoires se passent là majoritairement lors ou après la guerre de cessession, soit après les histoires des westerns classiques. Plus d'indiens dans ces histoires, ou presque, mais juste des hors-la-loi, des chasseurs de prime, des sheriffs et des évadés. On ne retrouve que des cowboys, la cavalerie n'apparaît même plus que sporadiquement, et il s'agit souvent d'histoire de vengeance, de trahison, d'attaque à main armé et d'arrestation. Paradoxalement, si le nombre de personnages diminue (on trouve désormais toujours les mêmes d'un film à l'autre, le gentil, le méchant, le truand pour faire simple), les complexités des scénarios et les trames globales se densifient. Chaque personnage à sa part d'ombre, de passé inconnu, de secrets gardés, et de motivations propres.
Au final, ça ne change pas grand chose, tout fini toujours par un duel, mais l'atmosphère est totalement différente. L'humour trouve beaucoup plus sa place ; après tout, le spaghetti est avant tout un détournement de western. Les dialogues sont plus travaillés, avec de nombreuses répliques grinçantes qui sont restées dans le langage courant ("le monde se divise en deux catégories..."). Tous ces ajouts et déformations font que ces deux styles pourtant si proches sont totalement différent, et regarder l'un ou l'autre type de film n'a rien à voir.
Tout comme pour le premier type de film, commençons par quelques unes des plus grandes figures du Spaghetti. Je passerai vite sur cette partie, comme sur les films les plus connus, tant leur succès et renommées sont mondiaux.
Clint Eastwood est l'acteur qui porte le mieux, à mon sens, l'image du western spaghetti. Celui qui a commencé dans le feuilleton télévisé cowboyesque Rawhyde a eu droit d'endosser quelques uns des plus grands rôles du spaghetti, dont l'inénarrable "blondin" de "Le Bon, La Brute et le Truand". Tout le monde le connait, c'est juste pour recadrer les choses, maintenant on passe.
Le succès de Eastwood aurait sans doute été moindre sans Lee Van Cliff. Cet homme au regard perçant, à l'allure travaillée du dégueulasse, de la sale gueule, du renard à qui personne ne tournerait le dos était fait pour jouer dans les spaghetti. Ses duos avec Eastwood ont marqué l'histoire du cinéma, sous la direction de Sergio Leone. Tantôt ami (à tout le moins allié), tantôt ennemi, Lee Van Cliff a su imposer son physique et son charisme inégallable dans cet univers. A tel point d'ailleurs que tout un album de Lucky Luke lui est dédié ("Chasseur de primes").
Dernier mais non des moindres parmi les acteurs du spaghetti, Terence Hill a porté à bout de bras le spaghetti jusqu'à ses dernières heures. Celui qui a eu le double honneur de jouer avec Henry Fonda ("Mon nom est personne") mais aussi d'incarner le plus célèbre cowboy de l'Ouest ("Lucky Luke", très médiocre, soit dit en passant) a encore fait évolué le style en y ajoutant une touche d'humour encore plus importante, afin de redynamiser encore plus le genre.
Evidemment, Hill est loin d'être le représentant idéal du Western et n'a jamais eu (ni prétendu avoir, cela dit) la carrure ou la classe d'un Wayne ou plus proche, d'un Eastwood ou Van Cliff. Loin s'en faut, Hill en joue, et fait de ses personnages des espèces de loosers, très loin du super-héros incarné par Wayne.
Dans les années 1970, Hill se trouve un compagnon de jeu en la personne de Bud Spencer. L'idée étant toujours de redynamiser et populariser le genre, ils tentent d'instaurer un aspect grand-guignolesque, selon les bonnes vielles méthodes de Laurel et Hardy. Malheureusement, rien n'y fait, et le spaghetti finit, inexorablement, tout comme son prédécesseur qu'il avait pourtant sauvé temporairement, par s'éteindre.
Le connaissez-vous ? Etant donné ce que j'ai déjà écrit et la tournure de l'article, il s'agit bien entendu du titanesque Sergio Leone. Si vous ne connaissez pas ce nom, je ne peux rien faire pour vous, désolé. Vous avez dû vivre sur Pluton ces dernières décennies. Mort en 1989, à l'âge de 60 ans, après un demi-échec vécu avec "Il Etait Une Fois en Amérique" (qui par la suite aura tout de même le succès que l'on connait) symbolise le spaghetti à lui tout seul, et peut-être même le Western entier, tant ses films sont des chefs-d'oeuvres du genre. Auteur de 15 films dont certains parmis les plus appréciés, et réalisateur de 12 parmi les 15, Leone a privilégié la qualité à la quantité, et grand bien lui fasse. Enfin, lui fît. Sans lui, la télévision et le cinéma auraient été privés de nombre de leurs heures les plus glorieuses...
Et lui, vous avez une idée ? Bah oui, c'est Ennio, le Grand Morricone, au moins aussi gigantesque que Leone, sans qui il ne serait peut-être pas célèbre, et réciproquement, sait-on jamais... Bon là on dévie, mais il fait quand même partie intégrante du spaghetti, le bougre !
Posté: 02 Août 2006, 14:01:22
"Les Deux Cavaliers", titre original "Two Rode Together" de John Ford, 1961, avec James Stewart, Richard Widmark.
Comme vous pouvez en juger par l'affiche, il s'agit d'un western "classique", tourné par Ford. L'histoire est celle du Lieutenant Jim Gary (Widmark) qui accompagne le sheriff Guthrie Mc Cabe (Stewart) sur le territoire indien, afin de négocier le rachat des prisonniers blancs enlevés ces 10 dernières années. Une horde de colons est venue trouver l'armée pour réclamer leur membre de la famille, et bon an, mal an, les 2 hommes partent avec une liste de course longue comme le bras. En effet, les indiens et l'armée ont signé un traité de paix, et une intrusion de tuniques bleues sur le sol comanche (car ce sont des comanches dans ce film) déclencherait une guerre.
Les 2 cavaliers se connaissent depuis longtemps mais ont embrassé deux carrières bien distinctes, entre le loyal militaire fidèle et droit et le truand qui cherche fortune où il peut, élevé à la rude. Evidemment, McCabe connait le chef indien, sait parler comanche, etc. je vous passe les détails habituels de l'histoire, d'autant que les surprises que réservent ce "troc" d'un genre spécial sont le principal centre d'intérêt du film.
En effet, si je peux me permettre, ce film est mi figue mi raisin. Tout d'abord, Stewart est peut-être un grand acteur (je ne le connais pas assez pour juger), il ne fait pas un très bon cowboy solitaire au coeur dur. Du coup c'est gênant car il est tout de même le personnage principal. L'histoire de base est, quoique convenue, assez intéressante car ici, les sauveteurs ont la particularité de ne pas savoir qui ils ont sauvé. Le problème, c'est qu'au final, on retombe un peu bancal. Le héros a son happy end, qui sonne lamentablement faux, et le potentiel des indien est très sous-exploité.
Bref la trame du film a été traité trop vite, et c'est dommageable car on sent derrière ce film une histoire plus profonde. Pour une fois, John Ford n'a pas franchement réussi son coup. On a plutôt l'impression d'un moteur ne voulant pas démarrer, aux cahots prometteurs et impressionnants, mais qui s'éteint et retombe de suite... Dommage.
A voir pour la culture, plus qu'autre chose.
Posté: 02 Août 2006, 15:36:21
"La prisonnière du Désert", titre original "The Searchers" de John Ford, 1956, avec John Wayne, Natalie Wood.
Alors là, attention. Pour les amateurs de western, ce film de John Ford est très très très intéressant, passionnant, bref réussi. Il s'agit d'un très grand western, et ce pour plusieurs points.
Tout d'abord, John Wayne y joue un de ses rôles les plus sombres et durs, si ce n'est LE rôle le plus ténébreux. Son personnage, Ethan Edwards, a fait la guerre de sécession avec les sudistes puis a tout plaqué une fois la guerre finie, c'est-à-dire perdue pour lui, pour vivre l'aventure. Loup solitaire, empli de haine envers le genre humain en général et les indiens en particulier, il sait tout ce qu'un cowboy doit savoir : parler indien, soigner son cheval, tirer avec son pétard, etc.
Au cours d'une de ses aventures, il a réussi à capturer un tout jeune indien sang-mêlé, Martin Pawley (Jeffrey Hunter), qu'il a remis à son frère Aaron. Celui-ci est un exploitant du texas, avec une femme et deux filles (Lucy et Debbie) et donc Marty. Cette famille représente la seule attache d'Ethan au genre humain, mais cela ne l'empêche pas de leur parler comme à des chiens. Seule peut-être la petite Debbie (Natalie Wood) arrive à le faire un peu sourire.
Bref, pour ne pas passer des heures dessus, Wayne incarne dans ce film un anti-héros : autant il a les super-pouvoirs du cowboy solitaire, autant il n'incarne aucunement les valeurs habituelles d'altruisme, de générosité et d'affection manquante.
D'autre part, un autre point particulièrement intéressant réside dans l'histoire, qui pourtant commence relativement banalement : la famille d'Aaron est attaquée par des indiens, et les deux parents sont trouvés morts. Les deux filles sont portées disparues. Ethan, qui n'a que ça à foutre de toutes manières, part à leur recherche, accompagné de Martin, qui se considère plus que tout comme un Edwards malgré les renvois d'Ethan, et du fiancé de Lucy. Rapidement, ils retrouvent le corps de cette dernière, mais pas Debbie. Totalement coupés du monde "réel", Martin et Ethan continueront de chercher (d'où le titre anglais) la jeune fille durant 5 années ! D'un point de vue narratif, Ford gère très bien les choses, en jouant sur les différents points de vue.
L'histoire s'écoule ainsi, gon gré mal gré, durant 2 heures de films, à supporter la mauvaise humeur de Wayne, qui ne se déride jamais, et à visualiser les magnifiques paysages traversés par les 2 cavaliers. Des scènes tournées par toutes saisons rendent les décors magnifiques (film tourné à Monument Valley entre autres, dans le Colorado et dans l'Utah). Les cavaliers ne cessent de perdre la trace des indiens, et de la retrouver, en vivant des dizaines d'aventures.
Au final, les aventures des 2 cavaliers, même une fois l'objectif atteint, ne s'arrêtent pas, et continuent en un épilogue qui rend les personnages encore plus réels, et on permet d'élucider encore quelques zones d'ombres toujours présentes dans l'histoire des héros, malgré ces 2 heures de film.
Un très bon western, mais qui ne croule pas (mais alors pas du tout) sous le joug de l'action et des dialogues, donc sensibles à la monotonie s'abstenir !