En attendant les transferts, petite visite de l'esplanade Sacrée de Jérusalem
:)Un plan d'ensembleLe mont du temple (en hébreu, Har Habayit, en arabe Haram esh Sharif, le Noble Sanctuaire) est identifié dans les traditions juives et islamiques comme le mont Moriah où Abraham offrit son fils en sacrifice (Genèse, 22: 1-18 ; Coran, sourate al Saffat; 37:102-110).
C'est là que, il y a près de 3.000 ans, le roi Salomon construisit le premier Temple qui fut détruit par les babyloniens en 586 avant notre ère. Sous le règne d'Hérode, les juifs rentrent d'exil et édifièrent le second Temple au même endroit. Des traces iconographiques sont visibles sous forme de fresques murales dans une synagogue du IIIe siècle découverte en 1932 et située à Doura-Europos en Syrie
Dans la tradition musulmane, ce site est identifié comme le sanctuaire éloigné (Masjid al Aksa) d'où le prophète Mohammad, accompagné de l'Archange Gabriel, effectua le voyage nocturne vers le trône de Dieu (Coran, sourate al Isra, 17:1).
Après la destruction de Jérusalem en 70, le site est laissé à l'abandon par les Romains puis les Byzantins. En 638, la cité est conquise par le calife musulman Omar ibn al Khattab qui ordonna le déblaiement du site et la construction d'une maison de prière.
Une cinquantaine d'année plus tard, le calife umeyyade Abd al Malik édifia le Dôme du Rocher pour abriter un rocher qui aurait servi au sacrifice d'Isaac par Abraham sur le mont Moriah. Ce calife, (ou son fils, al Walid I) construisit aussi la grande mosquée située à l'extrémité sud du Haram el Sherif, appelée par la suite el Aksa, d'après le nom coranique attribué à l'ensemble du site.
L'accès à cette esplanade fut longtemps interdit aux non-musulmans jusqu'au milieu du XIXe siècle avec la visite du prince de Galles, le futur Edouard VI, en 1862.
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Le Dôme du Rocher (Qubbat al Sakhra)
Édifiée entre 687 et 692 sur ordre du calife umeyyade Abd el Malik, il est le plus ancien monument religieux connu est sert de reliquaire pour le rocher sacré, également nommé la Pierre de fondation.
En effet, Ce serait depuis cet endroit que le Prophète aurait effectué son ascension vers le ciel (Miraj) sur une monture céleste (Al Buraq, l'Éclair) mais aussi le lieu du sacrifice d'Isaac par Abraham, la pierre où l'Arche d'Alliance repose dans le Saint des Saints et enfin la zone où se dressait vraisemblablement l'autel des sacrifices du Temple juif édifié par le roi Salomon. Ce monument, détruit par Nabuchodonosor en 586 avant notre ère, est rebâtit par Hérode avant d'être à nouveau rasé par les Romains en 70. En 638, le calife Omar ibn al Khattab fit érigé une austère mosquée de bois.
Les raison de sa construction visaient probablement à éclipser les églises chrétiennes, notamment celle du Saint-Sépulcre, mais également détourner le pèlerinage de la Mekke où un rebelle, Abdullah inb al Zubayr, s'était emparé du pouvoir.
Le monument octogonal dans lequel s'inscrivent deux déambulatoires concentriques, est bâti sur l'Esplanade Sacrée (Haram el Sherif) et est dominé par une coupole en bois à double coque de 20 mètres de diamètre, portée par un haut tambour percé de seize fenêtres. Ce dôme est supporté par un tambour formé d'un cercle de colonnes provenant de temples romains. Les feuilles d'or du dôme de cuivre ont été restaurées en 1994. Cette technique des coupoles en bois, d'origine typiquement syrienne, remonte aussi bien à la basilique byzantine de Saint-Siméon le Stylite (Qalat Seman) qu'à la cathédrale de Bosra.
L'édifice est doté en outre de quatre portes d'accès, ouvertes dans les murs extérieurs de l'octogone et regardant vers les poins cardinaux.
La décoration extérieure, constituée de panneaux de marbre en partie basse et de revêtements de céramiques colorées en partie haute, est le fruit de dons et de restaurations d'époques diverses, en particulier sous le règne de Soliman le Magnifique. Les carreaux extérieurs ont été restaurés pour la dernière fois en 1963.
L'intérieur présente une arcade, où alternent trois colonnes pour un pilier et comportant seize arcs, qui supporte le dôme. Une seconde arcade, octogonale celle-là, l'entoure. Elle est formée d'alternances de deux colonnes pour un pilier d'angle et compte ainsi vingt-quatre arcs.
L'espace abrite des remplois de colonnes antiques en marbre, en granit ou en porphyre de couleurs diverses et des chapiteaux corinthiens dorés supportant des arcs à claveaux alternés noirs et blancs.
De nombreuses mosaïques à la manière byzantine figurent des pampres et des ramures jaillissants, sur fond d'or, de canthares, ou vases contenant originellement l'eau lustrale, symboles d'immortalité. Ce décor se complète d'un riche parement de marbre, travaillé à la manière de placage à veinures symétriques, également polychromes.
Enfin, ce dôme renferme en ses murs la première citation coranique connue : il s'agit d'une frise épigraphiée de deux cents quarante mètres de long et qui domine l'ensemble du décor de l'octogone intérieur. Elle donne, outre la date de 691, des textes portant sur la reconnaissance de Jésus et de Marie, les chrétiens comme faisant partie des "gens du Livre", le voyage nocturne de Mohammad ou encore l'affirmation que seule la vraie Foi est celle révélée au prophète de l'Islam.
Ce monument forme un symbole de l'unité et de la continuité de la foi abrahamique, juive, chrétienne et musulmane.
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La mosquée al-Aksa
Il s'agit à l'origine d'une basilique chrétienne construite par l'empereur Justinien (527-565) en l'honneur de la Vierge. Réaménagée en mosquée en 715, le bâtiment subit un tremblement de terre en 785 avant de faire l'objet d'une importante restauration en 1187 sous le règne de Saladin. Les opérations de conservation et de préservation les plus récentes remontent à 1938-1942. Elle reprendront à titre exceptionnelle en 1969 et réparer les dégâts importants d'un incendie criminel qui détruisit entre autre un minbar incrusté de bois de cèdre qui avait été offert par Saladin.
Le nom de la mosquée provient d'un verset de la sourate 17 du Coran : "La plus éloignée".
L'édifice est composé d'une large nef axiale, allant de la façade vers le mur du fond, où se creuse la niche du mihrab, qui est accosté de sept nefs latérales (quatorze bas-côtés au début du VIIIe siècle).
Les charpentes qui couvrent le vaisseau médian sont décourées de panneaux sculptés, datables de l'époque des Umayyades.
Des retouches ont été effectuées à partir du XIIe siècle avec l'aménagement d'un transept dans le fond de l'oratoire et de l'élévation d'une coupole en avant du mihrab.
Les parties visibles les plus anciennes sont d'époque fatimide (façade, abside et mosaïque de l'arc). les autres structures datent des Croisades ou sont modernes. Elles imitent le style de la construction primitive.
Saladin l'Ayyubide rajoute une medersa à la mosquée.
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Et pour finir, le Mur des Lamentations
Haut de quinze mètres, ce mur forme une frontière avec le quartier juif et est constitué d'immenses blocs de pierre de taille surmontés par une maçonnerie datant des époques mamelouks et turques.
Il est l'unique vestige du Temple de Jérusalem du roi Salomon (950 avant notre ère) reconstruit par Hérode avant d'être pillé et incendié par les troupes romaines de Titus en septembre 70, conformément à une prophétie donnée par Jésus dans l'Évangile selon Matthieu (24:2) : "Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple, ses disciples s'approchèrent pour lui faire remarquer les constructions. Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée."
Le temple est finalement détruit par les Romains en 135, et les juifs sont chassés de la ville. Seul subsiste ce mur de soubassement du temple dont sa place est actuellement occupée par le Dôme du Rocher. Les juifs y viennent y pleurer les malheurs de leur peuple.
Des fouilles au XIXe siècle ont constaté que le mur se poursuit 15 mètres en dessous du sol. Il est prévue d’abaisser le niveau de l’esplanade afin d’exposer le mur dans toute sa grandeur. Il s’agit d’une tâche délicate et complexe qui pourrait, selon les estimations, exiger vingt ans de travaux.
De 1948 à 1967, l'occupation jordanienne interrompit les pèlerinages. Ils reprirent avec une ampleur extraordinaire après la Guerre des Six Jours, qui fit passer toute la ville sous le contrôle israëlien et, dégageant les abords du mur, transformèrent l'étroit cul-de-sac en une vaste promenade.
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