The Forbidden Kingdom... ou l'exemple type du film dont il faut arrêter le visionnage 5 minutes avant la fin.
Il est vrai, autant être clair, que le pitch de départ n'augurait rien de bon :
Jason, notre héros, est une sorte de "Daniel-san" des temps moderne (à croire que c'est la mode de ressuciter Karate kid, on a eu droit à la versions "Têtu-Skyrock" au cinoche le mois dernier) qui voue une passion pour les films de kung fu. Hélas, deux fois hélas, une nuit sa vie bascule. Des vilains (dont le chef est un Nathan des Worlds Appart version méchant, c'est pour l'opposition "beau gosse musclé au mauvais fond vs gentil pas top et chétif") s'en prennent à lui, essayent de cambrioler sa boutique de chinoiseries préférée où il s'abreuve en cassettes/dvds. Le vieux barbu qui tenait boutique (et accessoirement ami de notre héros) finit d'ailleurs par prendre une balle de nos vilains mais beaux.
Pris dans ce chaos et tentant de fuir, Jason se saisit d'un bâton qui l'aspire dans une monde étrange, tout vert de partout où les gens parlent une langue inconnue. What the hell ?
En l'espace de 10 minutes, il croise un alcoolo qui le sauve des griffes de méchants en armure et lui raconte le pourquoi du comment. Oui, notre gringalet n'est ni plus ni moins qu'un héros de la providence envoyé par les cieux pour délivrer le "Roi Singe" transformé en pierre par le super iveul et perfide moustachu qui rêgne en tyran sur le pays. Comment ? En rapportant au Roi Singe le fameux bâton ramassé dans la boutique du vieil homme. And the story begins.
ça a l'air nul, dit comme ça mais une fois notre héros arrivé en "Chine", le film devient un divertissement sympa. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, son gros intérêt, c'est d'avoir réuni pour la première fois à l'écran les deux stars de la tatane made in China que sont Jet Li et Jackie Chan. Chan campe le fameux voyageur alcoolo qui va prendre notre jeune héros sous son aile, Jet quant à lui joue un moine à la recherche du fameux bâton . A la team se joint une jolie joueuse de mandoline dont le héros finira par en tomber amoureux, mais OSEF.
La rencontre entre les deux poids lourds ne déçoit pas. Les producteurs devaient savoir qu'on en attendrait une confrontation. Et j'avoue ne pas avoir été déçu. Bien sur, contexte "medieval fantastique à la chinoise" oblige, on nous joue la carte des pirouettes avec câble dans le dos et un affrontement plus stylé que brutal même si ne manque pas de punch, mais ça reste l'instant clef du film.
Le reste du film joue dans le voyage initiatico-épique où, au fil de l'aventure, notre héros pinson deviendra par l'enseignement de ses deux mentors, un aigle redoutable botteur de culs. Un apprentissage dur et croustillant pour le spectateur car le tempérament très opposé des deux mentors donnera lieux à quelques moments bien comiquess. D'ailleurs petit mot sur le personnage de Chan, hommage direct à son "Drunken Master". Et on sent vraiment qu'il a pris un plaisir malicieux à s'y glisser. De même Jet Li donne aussi l'impression de s'amuser, rappelant ainsi qu'il n'est pas toujours aussi crispé et sérieux que les films qu'il a tournés ces dernières années le laissent penser.
L'action est correcte, les musiques chouettes, les personnages ne volent pas bien haut, les deux jeunes filles qu'on retrouve dans le film (la copine du héros et surtout la méchante fouettarde de service et ses cheveux argentés et son trip "tout en noir") sont bien mimies. Bref, chouette d'autant plus que les scénaristes ont bien contenu la progression martiales de Jason et n'en ont pas fait un big boss qui botte des culs par paquets de 100 et épingle le vilain en faisant bruler son cosmos de l'amitié et des oursons en tutu cadré en gros plan.
Le problème, c'est que dans les dernières minutes c'est le retour à la réalité et c'est là que le film se casse la gueule... dommage, y'avait vraiment de quoi faire un divertissement malin. :bye: