Comme toute histoire il y a un début et ici cela prendra même la forme d’un prologue.
Nous sommes, non pas à des temps lointain mais en mars. C’est-à-dire à environ neuf mois de ce qui sera l’événement de l’année pour quelques furieux de Calédonie. Après une soirée riche en rebondissement sur l’ile au canard une bande de potes se retrouve pour lancer un nouvel événement. Un soir autour d’une table l’idée prend forme, celle d’organiser un événement hors normes dans la continuité des dernières soirées organisées. Le débat prend forme et les idées fusent. Un seul but investir l’ilot au canard avec une soirée riche en musique en mettant en avant un groupe de musique de renommée dites international. L’idée est là mais il faut la construire et pour cela il faut avancer , frapper à des portes, jouer de son carnet d’adresse et recommencer.
Cependant au fur et à mesure de nos démarches des éléments arrivent dont un de taille. Oui parmi les mails envoyés pour entrer en contact avec certains groupes de la scène française, j’ai un retour positif du groupe Mass Hysteria. Oui les maitres du métal fusion français répondent présent pour un concert sur le territoire. Et là l’unité du groupe se fragilise et perd de son intégrité. Le mélange musical est une chose. Mais pour ce type d’événement chacun essaye de convaincre l’autre. Malheureusement avec les différents climats il est par moment impossible de faire des concessions. Il faut dire que depuis, pour ma part, cinq ans j’en ai un peu ma claque de manger du reggae dans les concerts ou dans les soirées. Je généralise bien sûr. Mais j’attends comme le messie l’arrivé d’un groupe qui prône le viol de batterie le riff de guitare et par moment le chant guttural. Bref ce n’est pas Slipknot ou Deftones. Mais là c’est l’or en barre un groupe de Métal prêt à venir ici pour enflammer le dancefloor. Donc suite à ces divergences le projet évolue, l’équipe se réduit et l’ensemble part sur une autre motivation. Une autre reste et va tout faire pour rendre possible la venue de Mass Hysteria.
C’est en Mai que l’ensemble prend forme. Apres plus d’un mois passé à faire le tour du grand Nouméa pour trouver une salle de concert. La délivrance arrive par nos contacts au bohème. Ces derniers sont prêts à nous offrir la salle pour la venue du groupe. Et là tout s’enchaine. Les lieux sont définis reste à mettre en œuvre les partenariats et calculer un budget pour la venue du groupe.
Je vais vous passer toutes les étapes qui nous ont menés à ce jeudi 13 octobre 2011 à l’Aéroport de la Tontouta
Il est 9h00 et le groupe arrive non sans mal. Déjà le vol a duré plus de 30 heures et il manque deux absents. Yann le guitariste lead bloqué à Helsinki pour une histoire de passeport et Fabrice l’ingénieur lumière qui lui a raté tout simplement son avion. Et rajouté à cela on met une perte de bagages dont les basses de Titou et le matos de Rapha. Bref les galères sont là et le concert et demain. La pression monte mais il faut gérer. En tout cas nous avons une belle colonie de vacances contente d’être arrivé sur le territoire.
Nous arrivons à vendredi 14 octobre. Date du premier concert au bohème. Date assez complexe car crée au dernier moment suite à divers problèmes. Le pari est risqué mais il faut le faire. Coté organisateur nous essayons de nous rassurer. Mais le défi est de taille. Pendant ce temps la salle se monte. La technique est présente et l’arrière salle du bohème devient une salle de concert à une infrastructure jamais vue.
L’horloge tourne et des inconnues subsistent. Est-ce que Yann arrivera à l’heure, pourra-t-il assurer le concert ? Tout comme le matériel, aurons nous les basses à temps ? Le regard fixé sur l’horloge on voit les minutes défiler. Mais la situation se décante au fur et à mesure. Yann arrive bien sur le vol de 16h de Sydney avec le matos de Rapha mais pas de basse. Il faut pour cela en trouver une. Et c’est Alex « notre mascotte » qui prête sa basse à Titou. Nous sommes plus qu’à deux heures du show et enfin tout est mis en place.
Cependant l’ambiance est là et le groupe nous rassure et nous remercie pour cette aventure hors normes pour eux comme pour nous.
21h00 la salle est à moitié pleine… C’était à prévoir mais les Yellow Press toys qui ouvre le concert sont chargé à bloc et ils offrent au public un avant-gout de ce qui les attend avec Mass Hysteria. Et là ils sortent le grand jeu. Tout le monde est sur le cul même certains membres de la Mass qui sont séduit par cette prestation made in calédo.
Enfin il 21h30 et la Mass entre sur scène. Le ton est donné avec Babylone qui ouvre le show. Le public est là et dès les premiers instants l’ensemble jump et les pogos sont lancé. Du jamais vu à Nouméa, le groupe donne dès les premières minutes sa marque de fabrique. Et il ne faut pas attendre pour voir le bohème résonner sur le son des furieux. Encore moins quand ils enchainent avec World on Fire. Là c’est l’hystérie géniale. Le bohème tremble !!! Des cercles de danses se forment et ça bouge de partout. Mass Hysteria est bien là et ils le font savoir. Plus de deux heures de show.
Le concert se finit sur une Furia mémorable. L’annonce est faite pour le lendemain, qui sera un concert du même acabit avec toujours la même pression. Le public fan est là mais la salle est toujours vide. Nous payons (l’organisation) là les changements dates, de lieux mais aussi la demi-finale de Rugby. L’angoisse est à son comble et il nous reste une semaine pour gérer le premier festival Rock In Dore au village de Bohème. C’est la date importante et nous avons une semaine pour refaire de la com avec l’aide du Staff de Mass Hysteria qui va nous fournir une vidéo pour la promotion de cette tournée en Nouvelle Calédonie.
Nous y sommes samedi 22 octobre. La date du Rock In Dore. Le temps est maussade mais la passion est là. L’organisation bat son plein avec l’arrivé des voitures de collection et les balances pour les groupes. Début des hostilités à 15h avec les groupes Cosha, Gautama, Yellow Press Toy et Zool.
Le public arrive au compte-goutte pour atteindre les 250 personnes voir 300 personnes pour le show de Mass Hysteria.
La salle est gonflée à bloc, le public est impatient et le spectacle commence. Les riffs sont lancés et là tout le monde saute. La machine est bien rodé et le son se diffuse a à l’intérieur de la salle du village.
Le set est lancé et les grand titres sont mis en avant avec une somme de détails, Babylon ou encore Failles. Puis tout a coup black out. Plus d’électricité, le noir complet. Il n’a pas fallu un dixième de seconde pour que je cavale en direction du tableau électrique. Celui-ci était ok, je pars en direction du compteur abonné qui se trouve à l’extérieur du village. Je ne vous cache pas que je penses que j’ai battu le record du 100 mètres. Mais arrivé sur place mon regard se pose sur la corniche du vallon dore et sur Nouméa qu’on voit au-delà de la baie. Les deux villes sont dans le noir. Un appel à Enercal qui nous informe qu’il y a un souci sur la ligne et qu’il faudra attendre 15 minutes.
La salle hurle, on ne pouvait pas avoir pire. Une coupure d’électricité en plein milieu de la représentation. Ce n’était pas possible. Mais ce fut la triste réalité.
Mais quand la lumière fut de retour le groupe a mis les bouchers double et le public c’est retrouve plongé dans des pogos hors normes.
Les titres se succèdent et les slams se font de plus en présent. C’est une foule hors normes et jamais vu dans le pacifique qui se met en route. Et l’apothéose viendra avec le titre P4 qui colutera le concert avec un Circle Pit d’anthologie. Yann et Nico se retrouvent au milieu de la fosse et ils nous lancent les riffs agressifs de ce titre phare de l’album contraddiction. La magie est telle que Yann nous offre un solo guitare de plus de deux minutes avec une fosse qui danse autour de lui. Enorme, non tout simplement célestocosmique. Un moment à tutoyer les dieux à croire en quelque chose de tellement fort.
Le public est ravis et les images restent à jamais figées. Il est minuit et le concert prend fin. Le Rock In Dore vient de tirer son rideau mais on espère revenir l’année prochaine pour une nouvelle session.