KING KONG
KING MONSTER ! What a claque in la face ! Ce film remue la rétine, retient nos souffles et offre une dose d’onirisme et d’humour insoupçonnées au début. Pour cette chronique, je reprends la construction ternaire observée plus haut que je trouve juste avec quelques petites différences :
Titanic :
Le début n’est pas des plus joyeux. Les premières minutes mettent l’accent sur les conséquences du Krach boursier, la soupe populaire, les taudis face aux buildings rutilants et la difficulté de boucler les fins de mois dans le monde du spectacle. Jusqu’ici, le rapport à Titanic se limiterait à la vision du pauvre (Ann) qui cherche à accomplir son rêve (rencontrer Discool-Brody et jouer dans un film).
Vient Mère Providence en la personne du réalisateur sympathique quoique nerveux et kamikaze dans ses méthodes. Dans le staff on retrouve le faux méchant riche et célèbre (l’acteur Brosmanisé) mais qui ne souffre d’aucun accès de colère contrairement à l’aristo du batokicoul.
Puis commence le tournage. La scène à l’avant du bateau m’a semblé davantage une moquerie de Titanic qu’un clin d’œil. Le passage suinte la romance frelatée (alcool de prohibition compris) à plein nez . Que je devienne eunuque si Peter Jackson n’a pas placé une intention sarcastique à la séquence « I’m the King of the World ». Mais qui est vraiment le King ? Et dans quel World ? Un King Kong dans un Lost World… mais avant de passer à la seconde partie, terminons le périple marimite euh maritime (Yoshino, sors de mes pensées !!). Curieusement, pour l’époque, le noir n’est pas de la chair à canon. Le bras droit du capitaine est une personne censée et avisée qui prend souvent les devants sans qu’aucun blanc ne bronche. Vous me direz : « en mer, lors d’un naufrage, nous serons de toutes façons tous au premières loges ». Point de Titanic classe économique… jusqu’à l’arrivée sur Skull Island. Les falaises remplacent l’iceberg mais le bateau ne coule pas. Il morfle quelques pruneaux sur des rochers sublimes qui présagent des moments riches en sauvageries trépidantes ! Indiana Jones est aussi de la partie avec la Carte et le débarquement sur l’île. Et dans une moindre mesure Christoph Colomb avec la peur du capitaine à aller plus loin vers une zone qui lui semble déserte et hostile.
Lost World :
Le meilleur chapitre du film ! On commence par le décor lugubre et Druillet en diable dans la réalisation des visages screasimiesques. On trouve également des temples et des constructions riches en références khmères et indiennes du Sud, sachant qu’on vogue vers Sumatra et Singapour.
Les sauvages : Là, on a carrément le cliché du cannibale au dents limées et au langage composé de borborygmes et autres sonorités considérées à l’époque comme primaires, bestiales. Ann, blonde donc forcément différente (le blond est une couleur divine dans de nombreuses cultures) se fait enlevée (assez facilement, à mon avis, on devrait se manger un rajout dans le daivaidai pour ce passage du rapt dans le bateau). J’ai beaucoup aimé le mode de déplacement des indigènes d’un rocher à l’autre : un mélange de tarzan, de pascuans et Jeux Olympiques (dopage non inclus, quoique qu’après une bonne transe…).
Le rituel de l’offrande au Kong : Une belle réussite dans l’annonce de la sacrifiée avec tout un petit spectacle pyrotechnique.
Kong : Que dire ? Sa véracité est époustouflante, difficile de sentir que tout cela est en synthèse.
La mission de sauvetage : tandis que les sauvages disparaissent mystérieusement du film, une équipe part à la rescousse d’Ann, devenue pour l’occasion une Poupée Barbie qu’on secoue et fait tomber pour faire mumuse avant qu’elle ne devienne un doudou en fin de film. Marrant.
A partir de là, je me suis pris la dose d’adrénaline la plus longue pour un film :
1) Le passage des diplodocus : Sorte de réplique des gnous dans le Roi Lion, la scène avec les raptors ne nous laisse pas une seconde de répit. On souffre pour les victimes.
2) T-Rex versus Kong : j’en dis pas plus tellement elle est riche en rebondissements et situations cocasses. Mon passage préféré, de loin !
3) Les insectes : Brrrr… On sent que Peter a engagé les rescapés de Starship Troopers :P. Démentiellement fris(s)onnante. Une longue séquence qui hérisse le poil.
Jackson a su relancer nos peurs ancestrales du monstrueux, et ce bien que nous sachions que nous aurions tôt pu tard affaire à ces bestioles. Puis c’est l’heure du repos au plus haut sommet de l’île avec une partie dédiée au monde du cirque suivi d’un goûter sanguinolent. Brrrr…
Une fois le singe capturé (avec une longueur au moment du sommeil), on passe à la dernière partie qui est mitigée.
Godzilla :
La destruction ressemble plus à un jeu de quilles (des voitures, des panneaux publicitaires et un tramway) et ne dure pas longtemps. La référence au dino nucléaire s’arrête là.
Le passage mythique de la tour est sympa mais j’ai été déçu de ne pas voir plus de destruction d’avions. Enfin, la mort est longue (encore) et le film se termine plutôt connement, sans épilogue ni quoique ce soit. Par contre, à force de pleurer, on se demande si Ann n’avait pas de viles pensées zoophiles avec le King :P
Qu’importe, ce long-métrage m’a enthousiasmé et j’ai pris grand plaisir à le voir. Un film à neuf balles bien mérité.
D's©